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Raffut sur les teuf-teuf.

C’est l’été, belle constatation, pourtant la saison des départs en vacances a été choisie par Édouard Philippe pour ramener la vitesse autorisée sur les routes secondaires à 8O km au lieu de 90.
Vous allez me dire, qu’est-ce qu’on en a à foutre de cette nouvelle décélération des voitures sur les routes françaises, sinon que le raisonnement des autorités, mine de rien, est franchement discriminatoire par certains côtés. Et comme de bien entendu, la philosophie qui en découle est on ne peut mieux d’application à la Belgique, on ne va pas se gêner.
D’abord une étude suédoise pour détendre l’atmosphère, afin d’empiler les valises de la famille dans la joie et la bonne humeur, puisqu’un automobiliste sur trois en Wallonie se retrouvera sur le réseau français, en l’espace de quelques heures de route.
Selon cette étude, il existe un moyen pour éviter l’hécatombe sur le réseau et épargner quasi tous les morts, c’est de rouler à la vitesse de 12 km/h !
Blague à part, l’objectif français est moins d’empêcher les accidents mortels que d’augmenter le magot des amendes pour dépassement de la vitesse autorisée, de ne pas reconnaître la faillite du réseau secondaire, ni de reconsidérer les questions d'éducation à la sécurité routière.
L’État – en Belgique c’est pareil – dépense des fortunes en radar qui seraient plus utilement employées à revoir l’état des routes, ainsi que leur tracé.
Les études statistiques pointent le fait que la majorité des accidents mortels se produisent sur le réseau secondaire sans séparateur. La nature du réseau est donc largement en cause dans la survenance d'accidents mortels. « Pour preuve il est un réseau très sûr et sur lequel la vitesse est supérieure de 40 km/h à la limitation actuelle de 90: les autoroutes. Vitesses élevées, flots unidirectionnels, entretien et signalisation suivis garantissent un haut niveau de sécurité à ceux qui ont les moyens d'y accéder. » (Huffington Post).
Et c’est ici que l’on trouve un sens à la critique sociale du système par la comparaison de ces deux réseaux : les catégories sociales les plus fragiles sont aussi les plus touchées par la mortalité routière pour de nombreuses raisons. Sans parler des voitures pourries, malgré l’auto-sécurité obligatoire, le manque de puissance pour une accélération qui, dans certains cas, sauve la vie, l’interdiction probable de certains véhicules diesel pour la qualité de l'air en centre-ville qui, cela va sans dire, appartiennent aux catégories de conducteurs les plus pauvres
Et si encore les transports en commun desservaient régulièrement les banlieues en donnant l’exemple des formules électriques ou mixte, le banlieusard pourrait peut-être envisager de supprimer un véhicule qui grève son budget, rien que pour arriver à l’heure au boulot.
On quitte le réseau français pour celui que Junior nous promet d’être « merveilleux » d’ici sa réélection et qu’on attendra encore longtemps.
À quand une politique de relais des moyens de transport par bus/tram/vélo ou vélo/train en zones rurales, en profitant au passage de la réouverture des lignes « non rentables », en développant le fret ferroviaire pour dégager nos routes des énormes camions qui viennent encore de s’allonger selon la norme américaine.

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Hier encore, les gens se retournaient sur un semi-remorque à Liège, qui a dû s’y prendre à au moins dix manœuvres pour tourner enfin rue de l’Étuve (pour ceux qui connaissent).
Aujourd’hui, quai des Ardennes, six jeunes gens entassés dans une petite voiture sont à l’hôpital en cause un panneau de signalisation sur lequel le véhicule s’est encastré. Je veux bien que c’est d’abord une faute du conducteur, mais ne devrait-on pas au moins essayer de réduire le nombre de ses piquets d’acier au moment où on scie des platanes bordant certaines routes sous prétexte qu’ils constituent un danger.
Pour faire baisser les accidents, il est urgent d’investir massivement sur l’ensemble du réseau routier en Wallonie, de diminuer massivement le trafic routier en privilégiant les mobilités à pédalier et d’autres alternatives d’engins individuels avec moteurs électriques, pouvant emprunter des pistes cyclables.
Refaire la route en face de la maison de Borsus ou s’assurer que les routes « c’est du billard » dans les beaux quartiers, n’est pas une politique convenable.

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