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Commémo au MR 2008-2018 !

Un anniversaire qu’on ne fêtera pas le 15 septembre, avenue de la Toison d’Or : celui de la déclaration de faillite de Lehman Brothers, 10 ans déjà (2008), amorçant la crise des subprimes.
L’insight de baby Chastel est trop récent, Richard Miller était déjà gaga en 2008 et le duo de pointe Michel-Reynders a, comme Clémenceau, les yeux fixés sur la ligne des Vosges d’un avenir fusionnel avec l’Allemagne, le rêve de De Wever.
2008 ! Petit rappel hémorroïdal douloureux : dans la consternation générale, la chute de la banque Lehman Brothers entraîne toutes les Bourses mondiales. Une panique se crée, plongeant nos libéraux dans la sidération (ils ont repris de la gueule depuis). Dès cette époque, les épargnants et les investisseurs ont des doutes sur le futur du système. L’écologie ?… les hautes classes sociales s’en fichent éperdument. Ils trouveront bien un coin de paradis avec leurs valises de dollars, tandis que nous serons à demeure victimes des tempêtes.
Dix ans après le coup de bambou, les économistes de bonne fréquentation ne croient toujours pas au départ de la crise depuis une petite centaine de foyers américains incapables de régler leurs crédits hypothécaires ! Les experts de la finance sont sidérés quand la Bourse baisse et enthousiastes quand elle prend un demi point ! C’est tout. Ils n’expliquent rien, parce qu’ils ne comprennent rien.
Pourtant on connaît la cause du grand chambardement. Elle est toujours là à tarauder les esprits. Des politiques la cachent dans leurs grands discours, sous les tapis de réception du Club Lorraine. C’est une bactérie inhérente au système capitaliste. Elle a pour saints patrons Ponzi et Bernard Madoff : l’inventivité des financiers ! Elle tient nonciature en Belgique avec l’élite libérale et ses deux évêques Kubla Serge et Armand De Decker.
En 2008, ce fut la titrisation des créances et les dérivés de crédits « pas chers et faciles à obtenir » disséminés comme des semences depuis les années 2000 et qui allaient germer en 2008, dans toutes les banques de la planète. Les dérivés du crédit étaient passés de 800 milliards de dollars en 2000 à 70 000 milliards juin 2007.
D’autant que la bactérie de 2008 a muté en ETF (1) en 2018.
Ces produits cotés provoquent quelques inquiétudes. On jongle depuis dix ans avec des tonnes de papier monnaie. Ils ne produisent rien, par contre ils peuvent tout acheter. C’est affolant, non ? Ça fait gamberger !
Depuis dix ans, contrairement à ce que nous braillent les MR en matière financière, les banques sont bien plus dangereuses que les chômeurs pour miner l’économie d’un pays.
Pour sauver ces banquiers à l’époque, on ne le dira jamais assez, Didier Reynders, ministre des finances et menteur pathologique, a fait perdre de l’argent aux petites gens pour renflouer des crapules. Nous étions les propriétaires virtuels de BNP Paribas, RBS, ABN Amro, etc. Le Trésor public pouvait les racheter pour une bouchée de pain. L’argent public a été détourné par Didier Reynders de leur destination ordinaire, en dépit de toutes les règles en matière commerciale et discours sur la liberté d’entreprendre et la propriété. Alors que nous devrions être installés dans nos meubles, nous sommes toujours à leurs guichets, accueillis avec le sourire du caïman devant nos viandes.
Je suis encore à me demander pourquoi la gauche n’a rien dit à l’époque ? Il est vrai, c’était le PS, bien piètre défenseur des intérêts des gens.

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Si la crise de 1929 avait été résolue comme celle de 2008, le ministre de l’époque aurait été en prison pour détournement de fonds public. Cinq ans plus tard, en 2013, Sarkozy élevait Didier Reynders au titre de commandeur de l'ordre de la Légion d'honneur, pour service rendu à la banque !
On avait changé d’époque ! Encore aujourd’hui le Parti Socialiste ne s’en est pas encore aperçu et poursuit son obsession d’une social-démocratie libérale !
Les organismes de contrôle de l’Europe réclament que les banques renforcent la liquidité des bilans avec l’obligation d’un « coussin » de sécurité pour les garanties en matière de crédits. Aucune banque n’a réagi, pourtant toutes sont vulnérables et à la merci d’un nouveau mauvais génie de la finance !
L'Union européenne a bien déclaré que les créanciers et actionnaires seront désormais sollicités en priorité, en cas de faillite. J-C Juncker serait plutôt de l’avis de Trump, qui a entamé la suppression des règles anti-spéculations, échafaudées de bric et de broc depuis 2008. Alors, hein… au MR, avec le palmarès de ses cadors, on applaudit.
L’excellent journal financier Challenges signale que le plus grand danger est peut-être dans le Far West du shadow banking, en Chine. « selon l'agence Moody's, le montant des crédits accordés hors des circuits bancaires, et donc sans surveillance, s'élevait à 62 900 milliards de yuans (7 900 milliards d'euros) fin juin. »
C’est sûr, avant la dégringolade finale du désastre écologique, nous aurons encore à digérer l’une ou l’autre connerie majeure du monde libéral.
(à suivre)
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1. ETF (Exchange-Traded Fund ou fonds négociés en bourse), paniers de valeurs qui se négocient en Bourse comme des titres individuels

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