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Pauvreté et fin d’un suspens.

Et si on parlait de la pauvreté en Belgique ?
Cela n’arrange pas ceux qui, voilà près de trente ans, ont considéré que les classes sociales n’existaient plus. Lorsqu’on parle de pauvreté, force est de mettre le nez dans les statistiques pour s’informer. Les zones dévastées par la misère apparaissent bien sur les cartes. Une classe sociale défavorisée de laquelle on ne peut pas sortir, y vit. Les quelques exceptions de réussite claironnées dans les médias et commentées avec des étranglements joyeux dans la voix des libéraux, confirment la règle.
La gentry du MR nie l’existence des classes sociales. Vendre leurs combines en pleine lutte des classes, c’est difficile. Mais que le « chantier » de Di Rupo ait la même conclusion, c’est bien le pourrissement par le haut dont souffre ce parti. Ils ont inventé un néologisme : « l’écosocialisme » ! Sorte de politique hybride comme les voitures, dans l’espoir de gauler de-ci, de-là, un électeur égaré qui hésiterait entre le MR et eux, hésitation qui dit tout !
Ils se sont même surpassés en mettant en délibéré l’Art. 1 des statuts traitant de « la lutte des clases ». Dans le fond, ce n’est pas plus mal. Au moins, on saura qu’en Wallonie, il n’y a plus qu’un parti à gauche. Les autres sont épiciers politiques, de père en fils/filles.
Supprimer la lutte des classes des statuts, en ce moment de lutte des classes intense, face à ce gouvernement qui en représente une qui n’est pas la nôtre, ça dit vers quelle collaboration honteuse sont entraînés Magnette, Onkelinx, Demeyer, Mathot et tutti quanti.
Au cours de ces 30 dernières années, la pauvreté a augmenté en Belgique. Ce qui prouve que si la richesse augmente dans ce pays, il faut bien qu’il y ait quelque part une classe dominante qui rafle la mise.
Du galimatias philosophique du sociologue Daniel Zamora Vargas, on peut déduire que le caritatif humanitaire – il cite entre autres, Viva for Life de la RTBF – aide en réalité les Autorités à raboter les indemnisations maladie-chômage, pensions de retraite, etc.
On se demandait pourquoi les Michel ont la larme à l’œil facile, dès qu’on ouvre un compte à « l’enfance malheureuse » ou « la veuve démunie », ces petits salauds espèrent bien qu’il en sera autant décompté des finances publiques ! Ils ont l’âme « chaisière ».
Zamora Vargas l’écrit de façon plus délicate «…les millions d’euros récoltés par l’émission contre la pauvreté touchant la petite enfance sont infiniment inférieurs aux importantes réductions des dépenses sociales dans certains secteurs : l’assurance-chômage, de l’index, de la santé ou des pensions, le gouvernement ne peut ignorer qu’il contribuera directement à une augmentation de la pauvreté. Les risques de dépendre d’allocations sociales sont désormais répartis de manière très inégale. Et cette inégalité favorise un déplacement de la conflictualité sociale.»
Voilà où les Michel et Di Rupo veulent en venir avec leurs gros sabots. Ils veulent convertir l’assistance aux chômeurs, en dispositif de surveillance et de mise à l’emploi des inactifs, par la contrainte, sinon, on jeûne ! Cette évolution implique un recul de la classe sociale défavorisée, recul auquel aura participé le parti socialiste.
Sous Charles Michel, l’État s’est affaibli. Les pleins pouvoirs vont à des privés qui n’ont nullement l’intention d’aider les plus démunis, mais au contraire d’affamer les gens qui ne travaillent pas, sont malades ou trop vieux.

* * *

J’ai envie de satisfaire un petit caprice, de faire quelque chose qu’on n’a jamais fait.
Je ne suis d’aucun parti. Si j’en avais un, attendu mon indépendance, je crois bien que j’y serais plutôt mal vu, car électron libre et encombrant, on pourrait craindre de brusques changements de quart de ma part. On sait bien que pour défendre ses idées, il faut avoir des voix et comment concilier tous les avis, même si sur le fond, le candidat s’adresse à la population de gauche ? Il faut bien mettre de l’eau dans son vin rouge ! Si je ne fonctionne pas ainsi, c’est que je n’ai pas l’intention de m’inscrire dans cette optique, tout en respectant les citoyens qui s’y lancent. En fait, je n’ai pas ce courage là !
Je vais donc à la fin de cette chronique dire pour qui je vais voter en octobre !
En Belgique, une chose pareille ne se fait pas, sauf si on est un militant qui met à sa fenêtre la tête de son candidat, comme avant les catholiques plaçaient à la leur, des objets du culte lors du passage de la procession. On appelait cela « garnir ».
Eh bien ! c’est le moment de garnir.
Dire pour qui on va voter, c’est aussi « top secret » que dire ce qu’on gagne de l’heure dans un atelier, à un collègue de travail, dans l’optique du chacun pour soi capitaliste. C’est même cette politique du secret qu’aiment les patrons qui divisent ainsi leurs personnels.
Vous remarquerez que si je dis pour qui je vais voter, je ne fais pas de prosélytisme et je ne demande à personne de m’imiter.
Je vote pour une femme. Ce n’est pas un scoop. Voilà plus de trente ans que je le fais par souci de rétablir l’égalité en tant que féministe. Je vote pour une enseignante (je pense qu’elle l’a été), parce que c’est un métier difficile, ingrat et mal payé, alors qu’enseigner c’est le plus beau métier du monde. Elle est conseillère communale et comme je suis Liégeois, mon vote sera bien réel. Ma candidate ne me connaît d’aucune manière et je ne suis pas le complaisant qui fait des trucs pour faire avancer le schmilblick.
Surtout qu’elle ne me remercie pas. Peut-être même ne lira-t-elle jamais cette chronique. C’est moi au contraire qui la remercie pour ce qu’elle fait, ce qu’elle est, ce qu’elle dit.
Fin du suspens :
Ma candidate est Sophie Lecron !

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