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Le complexe de Téhéran.

Depuis qu’il est assuré de l’appui inconditionnel des Américains, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a la diasyrme agressive, accusant l'Iran de disposer d'un complexe secret où seraient entreposées 300 tonnes de «matériaux nucléaires». Alors que son pays a bien davantage, mais encore un stock de fusées pour exporter ses bombes. (R3.com)
Cette affaire de la bombe israélienne est tellement connue qu’on n’en parle plus et que tout le monde feint d’oublier qu’elle existe pour s’indigner uniquement contre l’Iran, à tel point que si les alliés des USA avaient mordu dans la combine Trump-Netanyahou, l’Europe partait fleur au fusil derrière son grand allié casser de l’Iranien, d’abord en Syrie et ensuite à la maison mère.
Pourtant en lobbyiste, Benjamin n'avait pas lésiné le 27 septembre dernier dans son discours à l'Assemblée générale des Nations unies à New York, après que notre glorieux s’y soit lui-même épanché sur le multilatéralisme qu’il souhaite voir fleurir partout dans le monde… sauf en Belgique.
Homme sandwiche, on a vu Netanyahou brandir des panneaux explicatifs, quasiment pris dans la caverne d’Ali Baba, montrant l'Iran stockant ses armes nucléaires dans des complexes secrets pour tout le monde, sauf pour Israël.
À croire que dans la cave à côté, c’est Benjamin qui range ses gâteries citoyennes.
Homme de théâtre, le ministre israélien plus que jamais picrochole pour les besoins du rôle a pris son air indigné pour nous dire « …ceci n'a encore jamais été révélé en public auparavant ». Il manquait un roulement de tambour, mais le ton y était. Alors qu’il avait répété la même scène à Tel-Aviv dès avril de cette année. Et de montrer à l’honorable assistance, la photographie d'un «bâtiment d'apparence innocente», avec le nom de la rue à Téhéran de l’entrepôt contenant pas moins de 300 tonnes de «matériaux nucléaires». C’est tout juste si on n’a pas vu des Pasdarans sentinelles compter devant la caméra, des rials offerts par des agents du Mossad pour prendre la pose.
À titre préventif et sans le dire à personne aux Nations Unies, Tel-Aviv avait commandé un raid de l’armée «Depuis ce bombardement, ils s'échinent à faire place nette dans cet entrepôt atomique : rien que le mois passé, ils ont évacué 15 kilogrammes de matériaux radioactifs» a gloussé Netanyahou en tribune. 15 kilos en un mois, on ne peut pas dire que les Iraniens aient de l’organisation. Ce n’est pas Michel en plein multilatéralisme qui laisserait traîner le déménagement de la marchandise.

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Pire, l'Iran disposerait d'un autre complexe secret à Téhéran.
Les Iraniens seraient eux-mêmes victimes de la radioactivité de ces fûts fatals.
Benjamin Netanyahou plus itératif que jamais, part régulièrement à l'offensive sur le sujet du nucléaire iranien, dans l’intention de couler l'accord de 2015, dont Washington s'est désengagé.
Alors que Donald Trump a livré un discours particulièrement hostile à l'égard de l'Iran le premier jour de cette Assemblée générale, de nombreux pays ont exprimé leurs divergences avec les Etats-Unis sur ce sujet. Prudent, notre perle libérale s’est contentée de faire part de sa métriopathie et de son multilatéralisme convaincu, en choisissant longuement la porte de sortie de l’hémicycle, finissant par adopter celle de son ministre des affaires étrangères.
En 2012, Benjamin avait déjà agité un panneau sur lequel une bombe était dessinée devant l'Assemblée générale des Nations unies. Mieux que le colonel Colin Powell pour l’Irak, «C'est une bombe et voici la mèche», s’était-il sérieusement écrié en faisant mine de l’allumer.
En attendant, le peuple palestinien vit sans droit et sous un occupant plutôt musclé.
Cette pitrerie au lieu de faire sourire aurait dû donner à l’ONU ce qu’il lui manque depuis longtemps, le sens du devoir envers les peuples de la Terre qu’il serait facile de soulager en supprimant quelques grossiers tyrans et quelques règles singulières.
Charles est revenu avec son multilatéralisme de New-York et quelques cadeaux pour les enfants. Empreint de cette néoténie que donnent un crâne glabre et un menton barbu, il avait la satisfaction d’avoir fait un beau voyage, dans une ville fantastique et déclamé un beau discours.
À nouveau dans ce pays minuscule, il a pu mesurer combien nous ne le méritions pas.

Commentaires

Bravo mon cher Duc, plus clair,et plus concis ,c'est plus à mon degré d'intelligence et de compréhension. Merci

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