« Le complexe de Téhéran. | Accueil | Bacquelaine déplafonneur. »

L’indolore en politique !

La part importante du mercantilisme dans les démocraties déplace les intérêts des électeurs vers des spéculations qui n’ont plus qu’un lointain rapport avec la solidarité, le social et l’égalité.
Ces critères s’étant distendus, l’habitant d’un taudis qui vote pour un entrepreneur immobilier, un francophone à Bruxelles qui donne son suffrage à la N-VA, ne sont plus des exceptions.
Dans la capitale et aussi en Région, le CDH est un parti vidé de sa substance, comme son président. Des intentions de vote du dernier carré fidèle à Benoît Lutgen, un récent sondage en donnait un certain nombre prêt à se jeter dans les bras de Theo Francken et de Jan Jambon !
Mine de rien, ces deux là se font les chantres de la croissance économique et les gardiens du territoire. Et ça marche !
La N-VA n’est plus perçue par les électeurs francophones comme l’ennemi public numéro un. Les nationalistes flamands en terre francophone, c’est possible et c’est drôle, non ?
La politique étant devenue un métier comme un autre, des francophones bruxellois ont senti qu’il y avait de l’avenir à se présenter sur une liste N-VA.
Charles Michel a préconisé lui-même cette conversion, en convainquant les MR que la N-VA était un parti compatible avec la démocratie. Il aurait pu se repaître à Bruxelles de la dépouille du CDH, c’est l’allié flamand qui va faire la bonne affaire.
Il n’est pas dit que la N-VA se présentant à Liège et Charleroi ne ferait pas quelques milliers de voix, tant le mélange des genres réussit plutôt à l’extrême droite nationaliste.
Alors que le PS voyait dans ses statuts la proclamation de Quaregnon comme une tare, le parti de Bart De Wever revendique, la création d’une République flamande indépendante dans les siens !
Un politologue à l‘ULB, pense que tout relève de la simple logique. La N-VA devient populaire en Wallonie, parce que les partis wallons ne le sont plus. Il jouirait d’une sorte d’occupation du vide, ici comme à Bruxelles, par le dévissage du CDH, mais aussi de la mauvaise gestion de la Région wallonne et de sa politique « indolore » selon le terme employé par le ministre des finances, Crucke.

1vio2hindo.jpg

La N-VA exprime des idées qu’on entend à peine dans les partis francophones sur l’immigration. En Wallonie, le système économique en fait office. On met constamment en concurrence des travailleurs autochtones en salaires et performances avec l’étranger, le chômage massif fait le reste. Kris Peeters en serrant la vis à l’ONEM, c’est le poison des Borgia en prime.
En rapprochant son parti de la N-VA, Charles Michel n’imaginait pas combien ses électeurs partageraient les positions sectaires à l’encontre des chômeurs et des demandeurs d’asile.
En Wallonie, le PTB et les écolos sont restés clairs sur cette question de solidarité, repoussant le nationalisme flamingant, l’hypocrisie de Francken, les libéraux francophones et l’ambigüité du PS, sur l’immigration. Mais par contagion de proximité, il est devenu indispensable de combattre par la pédagogie, le scepticisme des questions migratoires au sein de la classe ouvrière, traversée par ces courants.
L’immobilisme et les scandales des partis traditionnels font le reste. Les gens en ont mare des têtes d’affiche, ils veulent du changement.
La N-VA en Wallonie, ce n’est pas pour tout de suite à cause du rôle linguistique électoral, créé pour ne pas mélanger les genres, sauf à Bruxelles.
La politique Borsus-Crucke de l’indolore, finance et politique générale confondues, fait des dégâts. Sous des dehors inoffensifs et sous prétexte de neutralité, elle conduit beaucoup de gens à épouser des raisonnements et des conduites qui sont contraires à leur intérêt de classe. La gauche se doit de récupérer ce que l’envahissante politique de droite siphonne des partis défendant réellement les travailleurs. Cela implique beaucoup de souplesse à la question de l’immigration et du devoir d’accueil. Ce n’est pas à R.3.com d’en définir la stratégie, en fournissant des idées pour des récupérations supplémentaires.

Poster un commentaire