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Mélenchon perquisitionné…

…vu de Belgique.
La perquisition à 7 h du matin au domicile du député et président de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon appelle quelques réflexions.
Un tel déploiement de police frappant en même temps jusqu’à des anciens membres du cabinet de Mélenchon partout en banlieue parisienne est étonnant quand il s’agit de l’objet recherché, à savoir un document ou toute autre preuve de dépassement des sommes autorisées lors de la campagne présidentielle de l’intéressé, comme une surfacturation de services.
Toute cette armada de policiers chapeautée par un procureur de la république, une république qui, par ailleurs est toujours d’Ancien Régime, puisque c’est le pouvoir qui a la haute main sur la juridiction en nommant les hauts magistrats du siège.
La publicité qui en a été faite dans la presse, les propos malveillants des journalistes tous plus ou moins dans la sphère du pouvoir y compris des journaux comme Le Monde et Marianne, rachetés ou en passe de l’être par des financiers qui, s’ils achètent à perte, ont bien une autre idée en tête.
L’indépendance de la justice et de la presse sont ici mises à mal, d’autant que ce que l’on a saisi chez Mélenchon serait de nature à exposer sa vie privée et on sait comme sont les magazines spécialisés friands de ces genres de divulgations.
Car les disques durs des ordinateurs, des courriers intimes, des photos de vacances et des notes sur des agendas sont actuellement dans les mains des enquêteurs.
Cet envahissement de la police est aussi dommageable à l’égard de tiers, en-dehors de l’enquête. C’est ainsi que la presse s’est empressée de divulguer qu’à 7 heures du matin, à peine sortie du lit, on a vu la communicante Sophia Chikirou ouvrir la porte aux policiers ! On peut extrapoler les rapports intimes de la dame avec Mélenchon, ce qui est proprement inadmissible et est une atteinte à la vie privée.
Étonnons-nous, après cela que le perquisitionné ait vu rouge ! Son comportement « agressif » est affiché partout, comme s’il n’était pas logique qu’un homme dans son cas se rebiffe ?
Cette perquisition ayant disposé de moyens énormes (plus de cent policiers !), est à mettre en parallèle avec celle faite le mois dernier chez Benalla, le garde-du-corps de Macron. Perquisition quasiment téléphonée et avant laquelle, Benalla a pu déménager des armes et un coffret contenant des documents avant l’opération menée par deux policiers !
On ne peut pas parler de complot, mais les faits sont troublants. Et a priori, il s’agit quand même d’un excès de zèle à l’encontre d’un opposant au régime.

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La procureure générale de la cour d'appel de Paris Catherine Champrenault, magistrate qui supervise les enquêtes préliminaires sur la France insoumise est nommée sur approbation du président de la république et elle a l’obligation de faire remonter jusqu’à la Garde-des-Sceaux toutes les informations que celle-ci juge utiles. De tout cela il ressort que la fameuse indépendance du pouvoir judiciaire dont on nous rebat les oreilles – en Belgique aussi – n’est pas ce qu’on a fait de mieux en matière d’indépendance.
Le parti du président de la république est au plus mal. La cote du président est on ne peut plus basse. L’année prochaine des élections importantes vont avoir lieues. Le rapprochement est inévitable. Déstabiliser une opposition qui monte en flèche avec l’appui des journaux tous aux mains des milliardaires, Macron a du y penser ! C’est probablement sinon réfléchi et souhaité, au moins laissé à l’appréciation d’une justice quasiment dans les mains de la garde-des-sceaux.
L’origine de toute cette suspicion judiciaire vient d’une boutade d’une proche de Marine Le Pen, qui s’interrogeait de « l’acharnement » de la police sur les emplois fictifs au parlement européen d’employés du Front National, « alors qu’on savait des choses pas nettes sur la France Insoumise ».
L’inimitié de la presse bien connues en France à l’égard de la France Insoumise, les choix des statistiques selon certaines méthodes de politologues de la veine du politologue Pascal Delwit, une partie du public pourrait très bien se désolidariser de la France Insoumise, comme l’inverse soit possible aussi et que l’indignation de ces manières d’intimidation de la Justice donne au contraire une plus grande audience encore à cette gauche-là !
Jean-Luc Mélenchon dans ses interviews ne s’en laisse pas compter. Macron a commis quelques dépassements lors de sa campagne, une enquête est en cours. Elle s’avère déjà moins spectaculaire que celle qui a bouleversé l’appartement de Mélenchon.
Cela contribue à créer une atmosphère délétère en France, comme s’il en était encore besoin.

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