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La nausée.

Pour la première fois, je n’ai pas pu aller jusqu’au bout de l’émission « C’est pas tous les jours dimanche » de RTL Belgique ce midi. Il y a un tel décalage entre ces journalistes qui essaient de faire ce qu’ils ont toujours fait par le passé et qui ne prend plus, à savoir faire apparaître une pensée collective qui soit favorable au système et compatible avec la vie difficile des travailleurs et des laissés pour compte, que j’ai fermé la télé et passé mes nerfs sur autre chose..
On s’étonne qu’en France deux journalistes de F.2 aient essuyé une rouste des Gilets Jaunes sur un rond-point. Le type du MR, invité par Deborsu, qui pérorait devant trois femmes mises sur leur trente et un pour cacher leur misère, j’avais envie de le gifler !
Merde ! Faire depuis si longtemps de la philosophie et placer au-dessus de tout l’échange de points de vue et en arriver à ce désir de gifler quelqu’un, c’est vraiment qu’on est au bout de quelque chose !
Décidément, les autorités sont faites du même bois, qu’elles soient françaises ou belges et je crois même partout en Europe et, dans un certain sens, elles sont victimes, elles aussi de l’implacabilité du système économique qu’elles ont appelé de tous leurs vœux depuis la Libération. Le deal est venu, d’abord timidement. Il a attendu qu’on désarme les Résistants en 46 avant de poser ses valises. C’était plus prudent. Puis, Il a doublé de volume et apporté incontestablement un progrès d’aisance de vie,
Aujourd’hui en quintuplant et en poursuivant ses lois propres de façon exponentielle, en se mondialisant, il est en train de faire ravaler la chique des plus convaincus. Le système ne peut pas se réformer, ne peut que croître ou disparaître. Il est de par sa nature hégémonique tenu d’éliminer par la loi du meilleur coût, c’est-à-dire du meilleur profit, tout ce qui entrave sa marche en avant, salaire, chômage, bienveillance, humanité, sociabilité des mœurs, etc.
Il a fini par dévorer la démocratie, puisque de tous les dirigeants en charge, aucun ne conteste l’orthodoxie de l’économie en cours.

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Il se heurte à présent au peuple lui-même qu’il a renoncé de séduire, pour la simple raison qu’il doit l’exploiter au maximum par sa mondialisation et le transport possible d’un point à l’autre du globe. Il faut que l’on sache que l’économie ne se conduit pas, elle va où la mènent ses grands capitaines, loin des démocraties et dans le silence des coffres-forts.
L’alternative, les choix opposés ne se trouvent plus dans les combinaisons possibles des partis politiques de pouvoir, mais en-dehors d’eux, puisqu’ils ont démontré qu’ils sont tous acquis au système. On l’a très bien vu en France avec l’augmentation rapide et sans discussion des CRS et le paiement des heures dans les mois qui viennent des centaines de milliers d’heures supplémentaires des polices de France, alors que les fonds pour l’enseignement et les hôpitaux, comme le relèvement des bas salaires ne se trouveront pas.
Cela suffira-t-il à détourner la colère du peuple et le faire rentrer dans ses foyers, un peu plus pauvre encore qu’il n’en est sorti sur les ronds-points ?
Les Européens que nous sommes peuvent se demander si le mois de mai 2019 ne va pas sonner le glas de l’Europe, parce qu’elle est, justement, l’image d’une classe politique qui n’est plus représentative des peuples ?
En France, le débat national qui devait ouvrir la voie des grandes réformes a déjà du plomb dans l’aile avant d’avoir commencé. En Belgique, la fin sans gloire du gouvernement, annonce des temps qui n’offrent que deux alternatives : le renforcement de l’oligarchie ou la fin de la Belgique avec le divorce pour incompatibilité des Flamands et des Wallons, mais sans que soit abordé le point central : la misère qui augmente et le système qui en profite.
Cette hypocrisie n’échappe à personne. Le pouvoir s’en moque et se complaît dans des joutes linguistiques qui sidèrent les observateurs étrangers et laissent ricanant nos Gilets Jaunes.
L’impasse est partout et le bide assuré.
Dans le fond, c’est parce que nous avons le nez sur le guidon, que nous sommes dans l’œil de l’ouragan, que nous éprouvons tellement de difficultés de nous élever au-dessus de la mêlée et d’observer le système sur une pente déclinante qui va s’accélérant.
À moins que les gens ne le poussent dans le trou avec les complaisants qui en vivent encore très bien, le système et l’engeance politique qui en vit auront encore quelques années de nuisance à leur actif avant que le serpent ne se morde la queue et s’avale. Peut-être aussi que la désintégration du pouvoir sous le révélateur des Gilets jaunes entraînera-t-elle plus rapidement le système économique dans une putréfaction générale ?
En Belgique, les débats que Deborsu ne présidera pas tournent désormais sur les raisons profondes de l’organisation et la légitimité des pouvoirs publics. Il a lieu actuellement sur les réseaux sociaux, en France comme en Belgique. Madame Chantal Jouanno, une surdouée de l’ENA, présidente nommée d’office par le président Macron du futur débat national, est déjà tellement dépassée et réduite aux propos lénifiants et anodins, qu’on a rarement vu un débat annoncé, déjà presque clos !
La nausée, je vous dis, la nausée !... et une envie de distribuer des gifles !

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