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Un Weimar français.

Le rapport de force entre l’État français et les Gilets Jaunes fait penser à la situation dans laquelle s’est trouvée la république de Weimar entre 1919 et 1933, consécutive à la défaite de l'Empire allemand et de la Révolution de 1918.
Non pas qu’il y ait un rapport historique quelconque entre une Allemagne défaite se livrant au nazisme et la Nation française actuelle ; mais, l’explication philosophique d’un régime oligarchique, glissant dans une forme d’État totalitaire est tout à fait plausible.
À Weimar le processus s’est emballé à la montée du communisme. À Paris, Édouard Philippe veut renforcer les lois contre les manifestations de rue et de répression sur les casseurs. C’est-à-dire pour les deux États, une forte opposition qui ne se retrouve pas dans la représentation d’une juste proportion des parties, que le pouvoir veut éliminer par la force.
L’inflation s’emballant, le gouvernement de Weimar loin de s’efforcer de contrôler l’inflation en commençant par contrôler les dépenses de l’État, dépensent davantage en rééquipant sa police, plutôt qu’ouvrir des pourparlers avec les successeurs de Rosa Luxembourg assassinée en 1919 et égérie communiste. Le président Macron, dès le 6me samedi de lutte, au lieu de proposer un sérieux redressement des salaires les plus petits et de revoir l’aide sociale que l’État se doit d’apporter à des catégories de citoyens dans la nécessité extrême, gave sa police d’augmentations et solde progressivement les arriérés de ses troupes, sur le temps que les 100 € de coup de pouce sur les bas salaires se révèlent un piège à cons qui tournera aux alentours de 30 € !
La République de Weimar fait appel à la bourgeoisie surtout catholique pour dissoudre les syndicats et les forces anarchistes, résiste peu au parti naissant de Hitler, celui-ci va en prison, mais en ressortira un an après, alors qu’il était condamné à plus. Déjà en 1920 les premières chemises brunes s’associent d’abord aux schupos, avant de s’en émanciper et faire disparaître la République de Weimar en 1933. Un peu comme Benalla s’est associé aux policiers pour tabasser les gens.
Qui ne voit la tentative du gouvernement français de forcer l’opinion avec l’aide des médias pour un grand rassemblement contre-offensif, pourquoi pas un samedi, avec l’appui de la forte majorité que l’élection à deux tours a permise ? C’est risqué. Et s’il y avait peu de monde ?
Pour qu’il y en ait plus, il s’agit de faire basculer l’opinion majoritairement favorable aux Gilets Jaunes. Ce soir sur la Cinq française, on a vu Bruno Lemaire, ministre des finances de Macron, dénaturer les faits d’agression de Christophe Dettinger, l'ancien boxeur, alors qu’agressé comme les autres Gilets Jaunes par les CRS, il avait compris que la meilleur façon de ne pas recevoir des coups, c’était d’en donner. Pendant un quart d’heure, derrière Bruno Lemaire, sur grand écran on voyait Christophe Dettinger passer à l’attaque et flanquer la pâtée à son agresseur qui devenait dès lors l’agressé. On a vu la scène dix fois, vingt fois.

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Cette information était indigne d’un bon journalisme d’information.
À la nouvelle selon laquelle la cagnotte pour payer un avocat à Christophe Dettinger est montée en quelques jours à plus de 100.000 €, Bruno Lemaire faillit perdre son sang-froid.
Tout ce que fait et organise ce gouvernement face aux Gilets Jaunes est jusqu’à présent non seulement improductif, mais va à la faute, comme la République de Weimar eu la sienne en 1933.
Mieux, en pleine inconscience, Macron poursuit ses réformes, reste ferme sur la suppression de l’ISF et est en train de durcir la répression, pensant, à tort, que les premiers morts dans les affrontements futurs et pourquoi pas samedi prochain, seront de nature à calmer les esprits.
Les réseaux sociaux ont changé la donne en France comme ailleurs. Les informations sont neuf fois sur dix contradictoires sur les événements qui touchent aux affrontements et sur le nombre de manifestants, par rapport aux journalistes rangés derrière Macron, pense Richard3.com !
C’est dire la responsabilité énorme que la presse joue dans ce conflit en ayant pris depuis le début fait et cause pour le pouvoir en place, en servant de porte-voix à ce pouvoir qui est à un tournant, Macron assumant la position de l’homme fort, comme la République de Weimar eut le sien pour son malheur !
C’est terrible de voir comme le pouvoir ne comprend pas ce qu’il devrait faire pour apaiser les Français, tant il semble lié au système économique, dans l’incapacité de s’en sortir.
Il ne voit pas que si ce pouvoir ne peut plus compter que sur la force de sa police pour se maintenir, il risque de voir sombrer le pays dans l’anarchie ou la dictature. Alors, le danger suprême est proche : des forces de police nationaliste supplétives !

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