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Crime à l’étouffée.

L’ai-je assez dit, je suis indépendant et libre de parti. Je vote donc après avoir réfléchi à un ensemble d’idées que je retrouve approximativement, mais en suffisance, dans une formation politique.
Comme je ne suis pas de ceux qui cachent leur opinion, j’ai donc voté PTB.
Assez curieusement, dès lors que j’adhère, ne serait-ce que momentanément à une formation politique j’entends que, puisque ce sont mes idées que j’y défends, ce parti me représente et par son comportement, doit se montrer à la hauteur de la confiance que je lui porte.
Dimanche, je me suis senti humilié par les propos du libéral Ducarme, vieux saltimbanque qui sait encore faire rire les foules, mais aussi leur faire accroire des sornettes du temps d’Eisenhower.
D’abord, il m’a amusé, sans plus, en utilisant des formules datant de la guerre froide et qui ont déjà beaucoup servi. Indirectement, il m’a traité de communiste, qualificatif que je ne conteste pas venant de gens qui savent l’histoire, mais pas de lui dont la malhonnêteté intellectuelle le dispute à la bêtise. Les historiens honnêtes connaissent les rivalités anciennes qui fit naître la gauche moderne dans le bouillonnement des idées de la Commune de Paris (1871) à la guerre de 14-18, jusqu’aux avatars de l’URSS et sa défaite.
Bien entendu, cet individu très ignorant de l’Histoire, proférait ses insultes à la Trump dans l’espoir qu’elles fassent échos dans les cervelles de ceux qui ont autre chose à faire que s’y attarder, parce qu’il faut bien travailler pour vivre et qu’il n’est pas donné à tout le monde, hélas !, d’avoir le sens de la critique et le goût d’être informé.
Tout le monde ne sait pas que le premier massacre des temps modernes fut perpétré par un libéral, le Français, Thiers, qui fit 15.000 morts parmi la population de Paris en une semaine de mai 1871. Cela, le libéral l’ignore ou feint de l’ignorer.
Mais où cela ne va plus, c’est quand Ducarme parle des millions de morts, des goulags et des exécutions en masse du petit père des peuples, que le canard enchaîné appelait le petit père dépeuple.

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Car, si ce qu’il raconte est vrai en partie et je ne le conteste pas, laisser ce porte-parole parler aux noms des morts d’une révolution qui a mal tourné, c’est faire injure aux millions de morts perpétré par le capitalisme de sa version coloniale à sa version moderne d’exploitation des peuples, dont Ducarme ne souffle jamais un mot, aucune compassion, rien, le vide.
Et je regrette profondément, lors des rares moments auxquels on convie en nombre réduit des porte-paroles du PTB, qu’aucun invité jamais ne s’insurge contre cette falsification de l’histoire. Les assassins étaient et sont encore en plus grand nombre dans le camp d’un Ducarme. Les Travailleurs communistes qui surent s’émanciper du joug du capitalisme, même dans leur dérive et leur déraison, étaient cent fois plus honorables que les assassins d’aujourd’hui des bagnes d’enfants, des femmes au travail pour quelques pièces de monnaie et des génocides coloniaux d’hier. Cet individu m’insulte, en insultant la classe ouvrière.
Je comprends le point de vue du représentant du PTB, c’est déjà exceptionnel qu’il puisse faire entendre un autre avis que celui de la pensée unique, mais je ne l’approuve pas.
Quitte à sortir des débats, il est pour moi exclu de se faire traiter d’assassin par filiation d’idée si je puis dire, par quelqu’un qui en est un vraiment, puisque le capitalisme qu’il défend est encore l’assassin actif qui poursuit son œuvre.
J’ai pu observer que de tous les fiers-à-bras qui fricotent en politique, c’est encore Ducarme le plus hargneux, le plus velléitaire, le plus Jurassic-Park.
Il faudra bien un jour qu’à l’extrême gauche, on arrête de se faire insulter par des forts en gueule, de cette espèce.
Je n’ai pas voté pour un parti qui se fait traîner dans la boue par la pire engeance capitaliste.
Autant les gens actuellement au pouvoir ont la faculté d’inviter une petite pincée d’opposants, pour faire « grands démocrates », autant ceux-ci ont l’air de rouler leur casquette entre leurs doigts en remerciant l’assistance qu’on ait bien voulu leur céder un strapontin.
Il faut que cela cesse. Il faut répliquer sèchement à Denis Ducarme, voire même user de sa technique qui est de couper les gens quand ils parlent, en le coupant aussi ou alors, le boycotter en refusant de paraître en public dans des émissions de la propagande libérale, comme « C’est pas tous les jours dimanche ».

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