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Dehors les Anglais, vite dit !

Je ne sais pas si vous réagissez comme Richard3.com sur les risques d’un “hard Brexit” pour la Belgique, mais lorsque j’entends le troupeau de bourgeois beugler qu’on va perdre 40.000 emplois et 10 milliards d’euros, un doute m’effleure, d’où ces gens tirent-ils ces chiffres ?
De biens meilleurs pythonisses que MM. Sinardet et Delwit, de sérieux économistes plus convaincants que Sophie Wilmès, sont plus modestes et disent qu’ils n’en savent rien.
Ils ont même des arguments bien plus sérieux que le brain-trust libéralo-socialiste, pour nous assurer du contraire, mais ils ne le font pas par prudence et par honnêteté. Qualité qui n’est pas très répandue dans les milieux d’affaire de la FEB chez lesquels Sophie Wilmès, mais encore ces éminences Michel et Reynders, vont lire le journal tous les matins et en sortent tout ragaillardis imprégnés de la bible du bien penser en économie libérale.
Car, ces personnes qui jouent les compétences internationales n’ont pas été formées pour faire de l’économie, mais pour gueuler dans les prétoires l’innocence de leurs clients, ce qu’ils n’ont jamais fait non plus, d’ailleurs.
Ils tiennent leurs propos alarmistes de la Banque nationale. Ils taisent évidemment que la banque elle-même avoue être le pire scénario imaginé en cas d’un Brexit dur. Sophie Wilmès s’empare donc de la pire des projections de la Banque pour nous faire peur, exactement comme pour la sécurité des personnes : il faut renforcer la technocratie et les flics, pour la ministre du budget il faut à tout prix sauver les meubles de la collaboration de la City avec les gardiens des coffres des banques belges.
On en vient à ce qui préoccupe le plus la roublarde, le fond de son inquiétude en somme “On a déjà pris toute une série de décisions pour réaliser la transition. Les affaires courantes permettent de traiter les affaires urgentes. Mais oui, on serait plus en capacité de réagir avec un gouvernement de plein exercice”. En un mot, elle se rêve ministre des Finances dans la coalition MR-PS et nous le fait savoir.
Les journaux qui s’extasient devant la lucidité de l’intrigante sont tous bien libéraux trempés dans le bleu azur du clan Michel et parfaitement conscients d’influencer ainsi, l’opinion qui ne sait plus que penser, de cette Belgique qui va à vau-l’eau.
L'hypothèse d'un hard Brexit n'est pas si risquée qu'on le croit pour l'Union européenne, estiment William Thay et Alexis Findykian dans les colonnes de Marianne.

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La nomination de Boris Johnson relance le feuilleton du Brexit et l'hypothèse du no deal, malgré les tribulations de l’ami de Trump avec sa majorité et la fronde du parlement britannique. Miss May voulait un accord à tout prix, Johnson veut un Brexit à tout prix. Ce qui ressort aujourd’hui dans l’opinion, c’est que Britanniques et Européens commencent à en avoir marre d’un feuilleton qui s’éternise et dont on voit bien que seuls des intérêts financiers conduisent encore la bourgeoisie dominante de part et d’autre du Chanel, à vouloir n’importe quel accord, même en trahissant celui de l’Europe proposé par Barnier, pourvu qu’on ne touche pas à la rente et aux intérêts privés.
À partir du moment où la proposition européenne a été rejetée, un hard-Brexit offre une perspective claire face à l’incertitude dans laquelle sont plongées la Grande-Bretagne et l’Union européenne depuis mai 2016.
Bojo n’a plus de cartes dans sa manche pour convaincre la Chambre des communes. La convocation d’élections anticipées effraie les députés. La faiblesse de l’opposition de Jeremy Corbyn et son absence de ligne claire à propos du Brexit, enfin, le triomphe du Parti du Brexit de Nigel Farage aux élections européennes, excluent tout nouveau référendum sur le Brexit.
C’est donc le dos au mur que Boris Johnson aborde les ultimes négociations avec l’Union européenne, avant le 31 octobre.
Ce ne sont plus les Anglais qui sont à craindre dans ces négociations de la dernière chance, mais les forces économiques libérales de l’Europe qui n’ont jamais été autre chose que des Holdings apatrides servis par des oligarchies pro américaines.
Cette situation doit conduire les dirigeants européens à faire preuve de courage lors du prochain Conseil européen pour proposer à la Grande-Bretagne de sortir intégralement de l’Union européenne à la date limite du 31 octobre, plutôt que d’accorder de nouveaux délais et des promesses de replâtrage des propositions Barnier, quitte à oublier du traité l’essentiel, ce qui ferait de la Grande-Bretagne un partenaire de l’Europe hors convention et hors des règles du marché commun, dont elle serait pourtant encore membre.
Madame Wilmès, européenne opportuniste, suppôt des intérêts atlantiques de libre échange avec comme grand leader Donald Trump, est pour le maintien anglais à tout prix !
La sortie permettrait d’avancer sur la construction européenne face au risque croissant d’une nouvelle crise économique. Un mécanisme permettant de lutter contre les crises asymétriques ou symétriques au sein du marché unique est nécessaire. Les Anglais ont toujours fait obstruction à ce projet. Sans les Anglais, une nouvelle politique monétaire tournée vers la croissance durable et le plein emploi est possible. Les crises successives des subprimes et des dettes souveraines à travers l’instabilité du système financier pourraient se briser sur une banque forte avec une Lagarde rapatriée des fonds internationaux.
Surtout ne demandez pas ce qu’en pensent Michel et Reynders.
Ursula von der Leyen va hériter d’un Reynders américanolâtre et l’Europe d’un atlantiste pro-biseness, tous les deux d’accord avec Sophie Wilmès.
Un nouveau départ de l’Europe sans les Anglais et l’emprise américaine, ce n’est pas gagné !

Commentaires

Et une commissaire française qui a fait carrière dans le lobbying pro-américain !

Et une commissaire française qui a fait carrière dans le lobbying pro-américain !

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