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Une sextuple kleptocratie.

Il y a des chiffres qui sont imparables, pas de ces gadgets de statistiques sur le nombre de personnes qui mâchent du chewing-gum ou qui ne se brossent jamais les dents, non, mille fois, ce ne sont pas des chiffres d’interprétation dont il s’agit.
Ceux-ci le pouvoir les redoute, ils sont irréfutables.
Démonstrations : les Pays-Bas comptent environ 17 millions d’habitants et la Belgique un plus d’onze. Comment se fait-il que chiffres en main l’exercice de la démocratie coûte, bon an mal an, dix milliards de plus chaque année en Belgique que chez ses voisins néerlandais, pourtant plus nombreux ? Dix milliards, c’est justement ce que Sophie Wilmès espère trouver dans nos poches quand elle sera première ministre.
La corruption est-elle plus grande en Belgique, qu’en Hollande ?
On n’a pas de données précises sur la question. Quand on est en belle position pour voler l’État, sauf à être découvert, on ne s’en vante pas.
On pourrait dire que dans nos Kleptocratie (1) la corruption s’équilibre selon des données d’une thèse universitaire (2). Corrompus et corrupteurs des deux pays se sont toujours entendus à merveille.
D’où vient alors ce prodigieux décalage ?
Suite aux réformes successives de l'État, la Belgique est un patchwork de plusieurs niveaux politiques et d'institutions, beaucoup en doublons. Le pays compte six gouvernements et six parlements ! Limiter le nombre de parlementaires est une revendication qui semble n’avoir jamais effleuré la vision de nos représentants.
Il y aurait 61 postes dans les différents gouvernements et 795 sièges de parlementaires ! Des hauts fonctionnaires, n’en parlons pas. On vient d’en inventer un pour Olivier Maingain. Il serait chargé de la liaison entre le Gouvernement Wallon et l’entité Wallonie-Bruxelles. Si j’ai bien compris, c’est pour étudier les moyens de rationaliser l’usine à gaz, et réduire les frais de fonctionnement. Et que fait-on d’abord ? On crée un nouvel emploi !
On croyait l’affaire conclue. C’est plus compliqué que cela. Reynders a été catapulté à la Commission, les socialistes ont un peu râlé pour la forme. Ils ont probablement obtenu l’emploi que Maingain escomptait, lors des pourparlers pour le gouvernement Régional avec le MR, et c’est donc le MR qui est monté aux créneaux pour savonner la planche du pauvre Maingain. Quant au suffisant Reynders, Ursula von der Leyen lui donne la justice ! Lui, le copain en coups fourrés de feu Armand De Decker, sous prétexte des compétences qu’il aurait ! Il fallait le voir se rengorger devant les journalistes, pour se rendre compte qu’on peut faire du n’importe quoi… mais dans la bonne direction, bien bourgeoise, bien libérale !

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Dans cette armée mexicaine de la Belgique aux affaires de la démocratie, il y a 50 à 60 cumulards indéfectibles ce qui fait qu’entre les chiffres absolus de fonctionnement et ceux qui sont publiés, le déficit est explicable par le cumul.
Bruxelles détient le pompon de la complication. Les parlementaires bruxellois siègent simultanément au parlement, au conseil de la Commission communautaire flamande ou française et siègent aussi tous ensemble à la Commission communautaire commune.
Aux 726 millions d'euros pour l'ensemble des parlements et des gouvernements du pays, il faut ajouter la Cour des comptes (49 millions d'euros par an), le Bureau du plan et les Comités I ou P, les autorités locales, les provinces et les communes, enfin les 814 000 fonctionnaires.
Cette organisation démente est le fruit des tapages linguistiques et du flamingantisme d’un bon rapport qualité coût aux élections. Ce qui ne veut pas dire que seule la partie flamande avec ses exigences est plus dépensière que la partie francophone.
Le système est dépensier sans mesure. Il est inefficace. Seuls les habitués du pouvoir des partis traditionnels en tirent profit.
Incorporer la reforme de l’État dans le programme de la prochaine législature, paraît urgent. Non pas pour créer des emplois de mandataires, mais pour faire marcher cette lourde mécanique de façon moins onéreuse.
Les Pays-Bas font fonctionner leur démocratie avec moins de dix milliards d’euros que nous, pourquoi sommes-nous incapables d’en faire autant ?
L’électeur belge est victime de la cupidité de ses mandataires. C’est lui qui paie la facture pour les fauteurs de désordres administratifs. Ils sont incapables tout au moins de contenir leurs appétits. En Kleptocratie, leur aveuglement est devenu, à la longue, criminel.
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1. Une kleptocratie désigne un système politique où se pratique la corruption de façon endémique et parfois massive.
2. « La corruption institutionnalisée » Anastassiya Zagainova.

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