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Fit and proper

Ce n’est pas un lieu commun. Une grosse majorité d’Européens le ressent. L’Union Européenne est l’adducteur du libéralisme infiltrant les solidarités traditionnelles qui s’exprimaient parmi les peuples et qui le peuvent de moins en moins. La démocratie par procuration donne un blanc-seing à une élite politique dominante qui s’est emparée du pouvoir et entend le garder, dans les pays de la Communauté et a-fortiori à l’Europe.
La dernière propulsion d’un commissaire européen belge, en l’occurrence Didier Reynders, sur simple signe du menton de Charles Michel, alors que Reynders est loin de faire l’unanimité sur sa personne et que Michel n’était plus qu’un premier ministre chargé des affaires courantes, est le type même d’une situation exécrable qui fait détester l’Europe.
Le marché unique conçu en 1986 est devenu une machine au service du libéralisme le plus obtus qui se puisse être. La dernière preuve n’est-elle pas la suite d’ukases lancés par Trump dans sa politique hégémonique devant lesquels l’Europe s’est couchée dans son adoration du dollar et à l’abri de l’OTAN, puissance militaire américaine, auprès de laquelle la puissance militaire européenne est un nain de jardin, dans cette alliance.
L’idéologie néolibérale en Europe est un fait qui n’a pas fini de faire des ravages.
L’Union Européenne, au sommet de normes absconses et de réglementations communes, est une énorme machine que les grands trusts industriels et alimentaires adorent tant elle pénalise les artisans et les petites entreprises. La concurrence y a éteint les initiatives pour laisser place nette aux grands requins du biseness.
Afin d’éviter de racketter les poches des contribuables vides depuis 2008, en cas d’une nouvelle plongée dans la faillite collective du système, on aurait pu, à tout le moins, monter des schémas d’essais sur la meilleure façon de sortir des lobbyings, des subprimes et de toutes les inventions des faiseurs de frics. Qu’a-t-on trouvé ? C’est de forcer les « petits acteurs » à accepter leur intégration au sein des géants du marché. Merveilleuse trouvaille en vérité de l’Union Européenne qui consiste à utiliser ces questions légitimes pour apporter des réponses qui limitent la concurrence sous le prétexte trompeur de réguler le marché.
Aujourd’hui, ce nouvel assemblage est à deux doigts d’entraîner dans une catastrophe à l’échelle européenne, l’ensemble des petites banques assurées à l’énorme machine de la Deutsche Bank au bord de la faillite.
Cette aberrante politique de l’Europe a permis aux majors de l’assurance de gagner des parts de marché grâce à une réglementation qui produit sur les petits acteurs un effet contraignant redoutable d’inefficacité et de pertes de capitaux pour ceux-ci.

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Non seulement cette initiative européenne n’a pas éliminé les acteurs dangereux pour le consommateur qui avaient causé la crise des subprimes aux États-Unis, en 2007, mais ils ont pu vendre à nouveau des emprunts toxiques, sous le chapeau protecteur de la Deutsche Bank. Si bien que Madame Lagarde va devoir à toute vitesse trouver les moyens de refinancer cette banque. Une seule solution d’urgence, alourdir la dette générale et poursuivre l’austérité en Europe !
L’Amérique de Trump, avec son chômage à 3 %, laissent les gouvernements des 27 complètement énamourés. L’Europe devrait avoir pour mission de faire réfléchir les ministres des économies des pays unis sur la manière dont on comptabilise ces 3 % et à quel prix ce bon score est obtenu. En effet, la grande masse des chômeurs américains n’est pas reprise dans les statistiques, elle vit d’expédients et de Welfare. C’est la société du « help your self ». L’ensemble de la médecine y est payante, comme les études universitaires, des fonds de pension pour « faire » la retraite de celui qui peut cotiser, les congédiements s’y font à la semaine ou sur le champ, toute la société est fondée sur le rapport avec l’argent et rien d’autres, seul un millionnaire ou fondé comme tel en se faisant sponsoriser, peut accéder à la présidence.
L’Europe ne fait rien pour dissuader des pays comme la France, la Belgique ou la Hollande de venir petit à petit à ce genre de société par souci d’efficacité économique, mais au détriment du bien-être social de tous. Macron veut détricoter les retraites pour en faire des machines par point dont la minceur ferait qu’on prendrait l’habitude de les compléter par une assurance. Il privatise des propriétés de tous comme La Française des jeux et peut-être Les Aéroports de Paris si le référendum ne recueille pas assez de voix, bref, son objectif c’est la copie de la société américaine.
L’Europe à défaut de vouloir justement une société européenne est en train de basculer dans ce genre de démocratie à l’américaine. On a remarqué que la N-VA d’abord farouchement antieuropéenne commence sérieusement de penser qu’entre elle et l’Europe, il y a moins de chemin qu’entre la Flandre et la Wallonie.

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