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Macron, la retraite de la retraite ?

On ne sait pas comme les affaires d’un pays sans gouvernement vont tourner. Mais ce qu’on sait de Georges-Louis Bouchez pourrait faire dresser l’oreille à tous les travailleurs au sujet d’une future coalition avec des partis comme la N-VA et l’Open Vld.
D’autant que Coca-cola Bacquelaine est toujours en embuscade dans le provisoire de Sophie Wilmès. Il attend son heure pour revenir sur les retraites dont il a la charge, pour nous assaisonner à la méthode libérale. Je devine le type pendu aux lèvres de Macron et lisant tous les jours des journaux qui pensent comme lui, à savoir que des réformes sont nécessaires en Belgique sur l’âge de la pension, les accréditations, les taux et leur calcul, qui se feront en suivant l’expérience française.
La couleur politique ne fait rien à l’affaire, même les socialistes ont une petite idée là-dessus. Ne serait-il pas temps de reconsidérer ce point d’orgue qu’est le passage à la retraite, ce moment qui pourrait être extraordinaire d’une vie débarrassée d’un travail obligatoire ? Aujourd’hui 90 % des travailleurs estiment que le travail est de plus en plus pénible et décervelant !
La mobilisation de décembre en France a impressionné en Belgique, par son ampleur et sa diversité. On a vu côte à côte dans la rue jeunes et vieux, les avocats, les médecins, les infirmières, les artistes, les enseignants, les pompiers, les postiers, etc…
Tout cela, un an après le départ d’une contestation des populations les plus touchées par le macronisme, avec l’idée géniale d’enfiler des gilets jaunes, qu’on trouve partout et à des prix accessibles, comme le signe de ralliement le plus visible qui soit.
Macron et Philippe pensaient bénéficier des manifs du samedi moins suivies et le taux, un des plus bas d’Europe, des syndiqués pour introduire une réforme de régression générale sur les retraites.
De plus en plus infatué de lui-même, Macron croyait avoir assommé la contestation Gilets Jaunes, par des mesures financières et des consultations citoyennes. Son arrogance et ses formules de dédain l’ont plutôt desservi.
Jamais on aura vu un président débattre autant avec les citoyens. Les relais des chaînes d’information n’ont pas manqué de flatteries et de mise en valeur de sa personne, gesticulant en bras de chemise au milieu des gens venus au spectacle comme on va au cirque.
Les Français étaient censés se convertir à la dialectique du chef à travers le « grand débat » organisé dans les communes.
La manif de décembre répond à bien des interrogations. Le système Macron n’a pas séduit, pire, il a désillusionné. Sauf la presse officielle toujours aussi béate, le « ni droite ni gauche » de M. Macron, décrit par Christophe Barbier comme une belle réussite, est perçu comme un leurre qui ne parvient pas à masquer une pensée purement technocratique. L’universel, pour Macron, c’est le marché mondial, à quoi ses concitoyens doivent s’adapter par un changement, qui n’a rien à voir avec le progrès, mais avec « une vision moderne ».
Si être moderne a pour résultat une maigre pension, des bas salaires et des discriminations sur la notion de pénibilité, il peut faire « moderne » tout seul. Le peuple français n’en veut pas et, espérons-le, quand Coca-cola Bacquelaine sera recasé dans un gouvernement dominé par la droite flamande, le peuple belge non plus.

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On en revient chaque fois à la même salade à propos des majorités au pouvoir dans toute l’Europe : l’économie libérale exige l’adaptation des peuples. Sauf que depuis quelques temps (merci les Gilets Jaunes) les gens pensent que si l’économie libérale ne propose que des adaptations restrictives pour les masses, tandis qu’une poignée de bienheureux voient leurs ressources bondir chaque année de manière inouïe, c’est donc que l’économie libérale fait fausse route. En conséquence, ce ne sont pas les gens mais l’économie libérale qui doit s’adapter.
Le point de vue général est clair. Combien de temps pourra tenir à la tête des pays européens « le club des vieux cons surannés » ?
On peut résumer la situation : la minorité au pouvoir est-elle capable de poursuivre sa politique de défense des riches, avec l’appui des forces de polices, contre le peuple ?
La question est posée. Les gens l’ont comprise et commentée. Une réplique sèche en décembre claque comme un coup de semonce.
Macron est-il en capacité de la comprendre ?

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