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Verhofstadt agent immobilier.

Le scandale de la vente, à Bruxelles, de la tour des finances à un particulier devrait enfin ouvrir les yeux du grand public sur le courant libéral bradeur de l’État et du pactole qui s’en suit à des particuliers, tout ça sur le dos du contribuable.
Décidément, cette mauvaise manière de gérer les biens publics nous vient des partis qui participent au pouvoir, mais encore des directives de l’Union Européenne qui, décidément, n’en rate aucune pour se faire mal voir des citoyens.
Un bref rappel de ce cas d’école.
En 2001, la Finance Tower, propriété de l’État, a été vendue à 272 millions d’euros. En 2020, la même tour a été vendue par celui qui l’avait achetée à 1,2 milliard d’euros. Comme l’État vend ses locaux, puis les loue pour ne pas déménager ses services, de 2002 à 2031, fin de la convention, l'État belge devra verser au magnat néerlandais de l’immobilier Frank Zweegers ou au nouveau propriétaire, 1,1 milliard d’euros de location, sans tenir compte de l’indexation.
Un enfant de l’école primaire, sans être fort en calcul, pourrait sans peine s’apercevoir qu’à moins d’être cinglé ou d’avoir des dessous de table copieux, on devrait dans l’un ou l’autre cas, empêcher à tout jamais ceux qui ont fait ça d’être réélu ou de faire carrière dans l’administration.
Petit historique.
Jusqu’en 2001, la tour appartenait à l’État belge. De l’amiante cancérigène avait été utilisé à plusieurs endroits dans le bâtiment. Le gouvernement de l’époque, Verhofstadt (Open Vld), Rik Daems (Open Vld) et Johan Vande Lanotte (sp.a), a vendu la tour pour la louer à son nouveau propriétaire : objectif économiser des millions, les travaux incombant au nouveau propriétaire. Celui-ci a rénové la tour pour 325 millions d’euros et le gouvernement a loué la tour pendant vingt ans.
Faites le compte. Les citoyens sont perdants, car 83 autres immeubles ont fait l’objet de la même manœuvre, pour un total de 1,3 milliard d’euros.
Si l’équilibre budgétaire était maintenu, ces messieurs ont laissé les gouvernements suivant régler les loyers. De plus, ceux-ci ont été automatiquement indexés chaque année et sont passés de 42,7 à 59 millions d’euros par an.
À remarquer que beaucoup de ces contrats de vente et de location ont été conclus entre Noël et Nouvel An, ce qui signifie que le gouvernement n’avait absolument aucune marge de négociation parce qu’il voulait exécuter les actes avant le 1er janvier de l’année suivante, pour une question budgétaire !

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Quand on pense que le gouvernement provisoire de Sophie Wilmès ne peut conclure aucun marché et que la dame vit par tiers provisionnel, on se demande si cette gestion de l’État en se gardant des ventes et des financements de l’acabit de ces messieurs, n’est pas tout simplement la meilleure solution fédérale possible ?
Au moins cela empêche les cons et les margoulins de brader ce que les contribuables ont permis d’acheter, grâce à leurs sacrifices.
On devrait interdire que des locataires de la rue de la Loi vendent des biens publics qui ne leur appartiennent pas en propre. Ils devraient être incessibles.
Détail piquant qui ajoute au pittoresque des contrats de location « …le prix de location de la Tour des Finances à Bruxelles s’élèverait désormais à 350 euros par mètre carré par an alors que des bureaux comparables à Bruxelles se louent de 225 à 250 euros le mètre carré, ce qui représente une différence de 15 à 20 millions d’euros par an. » (De Tijd).
La Régie des Bâtiments gère ce qu’on lui dit de gérer. Quelques architectes et experts immobiliers y travaillent. Jamais les élites gouvernantes ne font appel à elle. Il devrait exister dans la loi une obligation de le faire. Puisqu’en général les gens de pouvoir sont des avocats ou des médecins, ils ne sont pas des plus qualifiés pour ce genre de gestion.
Cette même Régie a pris plaisir de souligner qu’une négociation du contrat de bail est en principe impossible, sauf à revoir à la hausse la durée du bail.
Après la série des travaux inutiles, voilà le commerce libéral achats et ventes entre des responsables politiques incompétents ou malhonnêtes et les maltôtiers du marché. Quant à l’UE européenne, c’est une chambre de commerce qui n’a en tête que faire des affaires et qui se fout des citoyens de ses 27 États.

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