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Richard élucubre.

Dans une sorte de spectacle tragi-comique, on assiste sans s’émouvoir à la déliquescence des élites en Belgique. Ma grand-mère n’en attendait déjà rien, alors vous pensez, son petit-fils !...
L’espérance d’un gouvernement, fût-il de droite, s’éloigne. Cela devrait être alerte rouge et tout le monde sur le pont. Pourtant, les regards sont ailleurs. Les futiles se tournent vers les sports, les plus anxieux vers la voyance et la philosophie, d’autres vers Facebook, les feuilletons à la télé, jusqu’aux petites annonces « cœur à prendre » pour les quinquas célibataires, dans les journaux toutes-boîtes gratuits.
Moi-même, je ne suis pas certain que le lecteur ira jusqu’au bout de cette chronique, tant l’indifférence grandit. Nous sommes à la fête le 23 août 79 à Pompéi, le 24, la ville est rayée de la carte par le Vésuve (date controversée mais probable).
Nos fausses élites à leur niveau d’incompétence (Loi de Schumpeter) n’impressionnent plus. Les journaux ont beau le hisser sur un bouclier en gueulant que c’est le chef, je vois GLB comme une belle merde. À travers lui, c’est la démocratie qu’on montre du doigt.
Septante-cinq ans après la mort d’Adolphe à Berlin, les néo-nazifiés pourraient-ils diriger la Belgique ? À quoi répondent les amis des néos : vingt-neuf ans après la chute de l’URSS (le 26 décembre 1991), les cocos pourraient-ils prendre la tête d’un des pays fondateurs de l’Union Européenne ?
On peut chipoter sur les réponses. Elles seraient de toute manière formulées en fonction de l’appartenance à la droite ou à la gauche. La Belgique se distingue de la Hongrie par les deux possibilités.

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Ce n’est pas banal. Ce l’est d’autant que la droite flamande couine en goret égorgé quand on la compare aux Adolphins de 36 et la gauche wallonne se défend de faire du stalinisme.
L’erreur du centrisme se profile en ombre sur le mur de l’impasse. C’est la politique de l’entre-deux. Le pouvoir a cru apaiser la Flandre par les lois linguistiques, pour « qu’ils restent parmi nous ». Ce fut une erreur. Elles ont hérissé le public et fait rire l’Europe. Il eût mieux valu laisser les gens parler la langue de leur choix, quitte à ne pas être toujours compris. Cela eût conduit les énervés à des excès et eu pour conséquence d’effaroucher les gens paisibles. Les flamingants eussent été bloqués au Vlaams Belang entre 12 et 15 %. En lieu de quoi, les lois linguistiques ont pourri la vie de tout le monde. Les partis bourgeois ont mis en place le plafond de verre excluant la N-VA et le Vlaams Belang. Puis comme le pays devenait difficilement gouvernable, on débaptisa la N-VA. Sans rien changer de sa politique discriminatoire et antisociale, elle fut admise dans les partis « convenables ». Tout fait nombre ! Mais cette deuxième capitulation du centrisme fut la mise à feu de l’arme fatale qui va conduire à la désagrégation de l’État. Bart De Wever avait été partie prenante dans le gouvernement Michel, à condition que l’économie gagne son procès contre le social. Il savait que Michel échouerait et qu’il remettrait le confédéralisme sur le tapis.
Côté gauche, le centrisme (MR, PS et Cdh) était rassuré. Le PS, rangé dans le camp du capitalisme, est devenu un collaborateur précieux. Voilà quarante ans qu’il assume sa fonction d’éteignoir des revendications sociales. Il a été lâché par les travailleurs manuels à l’affaire Cools, puis par les intellectuels à l’affaire Van Cauwenberghe. Si bien qu’il est encore tête de gondole en Wallonie, certes, mais pour combien de temps ?
Néanmoins la bourgeoisie peut compter sur ce parti, l’ineffable Bouchez et son second Ducarme pensent que le PS est la cause d’un non-deal avec la N-VA.
Rassuré à gauche, inquiet à droite, le centrisme commet sa troisième erreur. Le PS attend l’urgence et l’hébétude effrayée des populations pour faire alliance avec la N-VA en tant que « sauveur du pays ». Mais l’effet d’aubaine ne vient pas. La population wallonne, tout au moins dans les grandes villes, ne montre pas un grand enthousiasme au sacrifice du PS.
De connerie en connerie, on va vers de nouvelles élections. Elles seront terribles pour les partis de pouvoir, à juste titre responsables du brol. Et les électeurs auront raison. Ils renforceront vraisemblablement la droite flamingante et le PTB en Wallonie.
Et tout sera dit. Il arrivera, ce que les partis du centre veulent absolument empêcher.
Ingouvernable, le pays pourrait être mis sous tutelle à l’Europe par décision arbitraire de ses instances. Je ne vois pas comment le bourgeoisisme ambiant s’en tirerait autrement qu’en annulant les élections. En Europe, c’est une habitude. Ce serait la quatrième erreur. Les incompétents en chef de l’Europe déclencheraient une crise générale.
À plus de trois cents lecteurs au départ, cette chronique vient de retomber à trois lectrices. C’est dire mon côté séducteur ! Mais si quelqu’un a un autre scénario…

Commentaires

"loi de Schumpeter" ?? Je pense qu'il s'agit plutôt du "Principe de Peter".

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