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En guerre !

C’est la dix-huitième année sur le blog Richard3.com, puis sur le relais de Facebook, que j’écris régulièrement une page et demie par jour sur l’air du temps.
L’impression que l’on vient de basculer dans une autre guerre que celle que l’on faisait, se précise. L’adversaire, le capitalisme égoïste, sans cœur et odieux, l’est toujours. Un second front est ouvert. L’attaque est plus directe. Elle se précise de jour en jour. L’agresseur invisible et sournois, tue comme l’autre, mais de façon plus franche et directe. On l’a baptisé, comme on baptise son chien et son chat, « COVID-19 » !
Le premier s’attaquait aux pauvres, celui-ci tue les vieux.
Et voilà que tout se concentre sur lui, tandis que l’autre apparaît plus lointain. Alors qu’en réalité, ils poursuivent leur chemin de tueurs, côte à côte.
Il reste dans la mémoire des personnes très âgées le souvenir de la guerre de 40-45. La famille reprenait du sens, la solidarité signifiait quelque chose d’important. On s’assemblait le soir pour écouter Radio Londres, malgré le brouillage. Sur une carte d’Europe, on piquait des petits drapeaux des pays sur la ligne du front de l’Est. On avait l’habitude d’entendre le speaker collabo de préciser, quand il s’agissait de la Wehrmacht, que « nos troupes se sont repliées pour des raisons tactiques, sur des positions préparées à l’avance », comme si prendre la poudre d’escampette avait été mûrement réfléchi.
On retrouve à peu près les mêmes réflexes et on reprend, par instinct, des prudences de Sioux face à ce nouvel adversaire. Sophie Wilmès et Maggie De Block jouent d’évidence sur des positions préparées à l’avance, ce dont tout le monde doute.

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Par ailleurs, même si cela n’entre plus dans nos préoccupations, le problème des réfugiés qu’Erdogan veut nous envoyer depuis chez lui, reste pendant. La seule manière que nous ayons de l’aborder revient à notre ennemi COVID-19. Ces malheureux, otages du sultan n’ont aucun moyen de défense ni contre Erdogan, ni contre COVID-19. Les deux en même temps, cela fait beaucoup. Ce dont profiteront les nationalistes européens du genre Bart De Wever, qui n’a pas besoin de se fouiller longtemps pour sortir l’arme fatale « pas de ça chez nous », lors même que ces pauvres gens auraient besoin qu’on leur fournisse en urgence une aide médicale adaptée à leur grande détresse.
Donald Trump réussit à ce que l’on parle de lui malgré COVID-19. Mieux, il a augmenté son audience. Jusqu’à il y a quinze jours, il se moquait du virus, montrant une rare insouciance quasi criminelle. Aujourd’hui, il en fait trop et joignant l’utile à la politique, il arrête le trafic aérien avec l’Europe. Mais, il est rattrapé par le système de santé privé des USA, si bien que le pays est complètement à la merci d’une pandémie, un tiers des Américains étant financièrement incapables de se soigner. Il joue là sa réélection. Son incurie, son incompétence, sa désinvolture et sa grossièreté de promoteur immobilier enrichi, feront-ils que l’électeur se détourne de lui ?
D’une manière générale, COVID-19 a rebattu les cartes politiques. Nos américanolâtres qui poursuivaient contre vents et marées une politique de libre-échange, atlantistes en diable, amateurs de traités pour la dissémination des produits et l’abaissement des coûts de production, ne se relèveront pas du constat affligeant des décentralisations en Chine ou ailleurs de nos besoins essentiels « en temps de guerre » : médicaments, pièces détachées, matériels sanitaires, masques, etc. L’Europe n’existe pas dans une stratégie des blocs. Son courant libéral la ridiculise partout. Son libéralisme cupide et sot la tue et nous tue !
Nos politiques ont ruiné nos capacités de produire ce dont nous manquons pour lutter contre COVID-19. Il est urgent après la crise de revoir nos politiques industrielles. Ce sera difficile tant l’imprégnation de l’économie libérale est forte, du MR, à la gauche collaborationniste.
Nous avons l’impression d’entrer dans une période de guerre par les mesures de fermeture des écoles, des lieux publics, salles de concert, restaurants, stades, etc. Les quelques jours, entre la fuite à Londres du gouvernement Pierlot et l’arrivée des Allemands, rappellent les fermetures actuelles par bien des côtés.
Les rues étaient désertes. On se claquemurait chez soi, s’attendant au pire. Seuls, ceux qui n’avaient pas d’argent et vivant au jour le jour, rasaient les murs en quête d’une boulangerie ouverte. Ma grand-mère m’a souvent parlé de ces deux ou trois jours étranges. Nous habitions dans les environs de la rue de Jupille (aujourd’hui rue Winston Churchill) et depuis les fenêtres de la la caserne-intendance, l’armée belge, avant de partir, avait balancé des centaines de sacs de farine dans la rue qui dans leur chute s’étaient crevés et avaient répandu leur contenu sur plusieurs dizaines de centimètres d’épaisseur. Les riverains remplissaient seaux, bacs et valises de toute sorte avec des pelles à charbon, de la farine à même le sol ! Ce vendredi on vide les supermarchés !...
Nous entrons dans une période folle. Des choses imprévisibles nous attendent. Ce qui est sûr, COVID-19 sera vaincu, mais comme après 40-45, la société ne sera plus jamais comme avant. Restera à gagner l’autre bataille !…

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