« Socialisme pour les riches, capitalisme pour les ploucs ! | Accueil | Quand José l’a sévère ! »

Pénélope et Ulysse Fillon.

Dans la mythologie grecque, Pénélope, fille d'Icarios, est l'épouse fidèle d'Ulysse dont elle a un fils, Télémaque. Dans la réalité judiciaire, c’est une femme qui a vécu à l’ancienne dans son couple avec François Fillon.
Je ne vais pas en remettre un paquet sur le coronavirus, ni le 49.3 français. J’abandonne tout le volet belge, y compris la faillite de l’État sans gouvernement. Ce soir, je suis féministe jusqu’au bout d’ongles qui ne sont pas vernis. Pénélope Fillon n’est pas à sa place à côté de François Fillon dans le box des accusés, mais du côté de la partie civile.
Récapitulons. Pénélope et François Fillon sont jugés devant le tribunal correctionnel, pour des soupçons d'emploi fictif. Au quatrième jour du procès, lundi 2 mars, le tribunal a cherché à saisir en quoi consistait le travail de l'épouse de l'ancien Premier ministre. Ses activités méritaient-elles un salaire ? Le couple a peiné à convaincre.
Qu’un conjoint soit impliqué dans la vie politique de son époux, ça tombe sous le sens. La question de ce procès « est-ce que ça mérite une rémunération dans le cadre d’un contrat d’assistant parlementaire ? » Voilà pour Pénélope la question clé.
L’impression générale fut nettement défavorable à la défense. Tous ou presque de l’entourage Fillon ignoraient la condition de collaboratrice parlementaire de Penelope Fillon, avant que n’éclate l’affaire.
Anne Faguer, vraie assistante parlementaire de François Fillon à compter de 2012, reconnaîtra devant les enquêteurs "avoir toujours su que Penelope Fillon exerçait un rôle auprès de son mari, mais pas qu’elle était rémunérée pour ça". Les journalistes locaux, eux, n’ont jamais eu vent d’une quelconque activité politique officielle de Penelope.
Dans la salle du tribunal, l’impression est cruelle. François Fillon se penche au-dessus de l’épaule de son épouse, chausse ses lunettes pour mieux voir les détails de la liste des « engagements » de son épouse qu’il a lui-même produite et tente de voler à son secours. Pénélope Fillon l’explique à nouveau : outre le maintien du lien entre son mari et sa circonscription, sa mission consistait à trier le courrier et à donner ensuite des instructions à la fidèle secrétaire de son mari, Sylvie Fourmont.

1adesh2gan.jpg

J’arrête les quelques impressions d’audience. Pour prendre en pitié cette femme d’une autre époque qui est avant tout la victime d’une ancienne façon qu’avaient les hommes de faire des épouses, leur chose. Elles étaient bien traitées à condition de n’avoir rien à dire dans le couple et d’être en tout complaisante, aux décisions du chef de ménage.
Bien sûr, il y avait dans toute cette acceptation de n’être qu’un objet d’ornement dans le ménage, un certain confort, surtout lorsqu’on est la femme d’un premier ministre bien payé et considéré, ce dont elle a bénéficié indirectement ; mais en contrepartie et selon la tradition qui heureusement se perd aujourd’hui, elle n’a pas pu ou voulu être elle-même en-dehors d’élever ses enfants et d’être la femme qui suit son grand homme, sans jamais dire un mot qui pût le contrarier.
Quelque chose dans ce destin le rend insupportable aujourd’hui pour la plupart des femmes. L’égalité entre les sexes, à responsabilité identique salaire identique et l’épanouissement de l’épouse en tant que personne distincte, dans son autonomie culturelle.
De ce point de vue, Pénélope est une victime.
Elle l’est doublement parce que son « héros » n’en est pas un en l’impliquant elle, dans ses combines, allant jusqu’à lui faire dire ce qu’elle n’a pas envie de dire, c’est-à-dire mentir devant la cour en affirmant qu’elle était une collaboratrice de première nécessité du point de vue politique et parlementaire de Fillon.
Pour sauver l’honneur de sa femme, Fillon devrait abandonner l’idée de sauver le sien. C’est-à-dire parler vrai au tribunal et dire que son épouse n’était pour rien dans l’idée qu’il avait eue d’arrondir ses fins de mois en lui faisant bénéficier à son insu, sinon en lui faisant croire que ce qu’il faisait était parfaitement légal, du maximum de ce qu’il pouvait retirer du contribuable français.
Mais ce serait terrible pour lui, d’avouer à la femme qu’il aime sans doute, mais à l’ancienne, qu’elle a été sa marionnette dans sa soif d’amasser de l’argent en lui faisant tenir des rôles fictifs dans la politique française et même ailleurs, puisqu’elle était aussi dans l’édition, une écrivaine qui ne savait pas qu’une page d’écriture en deux ans, n’est pas un travail méritant un appointement.
Je doute cependant que Fillon ait la grandeur d’âme suffisante. C’est un avaricieux qui fait de la politique comme on travaille chez Rothschild, dans le seul but de s’enrichir. Il a failli décrocher la timbale. Il a échoué. C’est un pauvre type. L’Ulysse moderne ne mérite pas Pénélope ! Tout au long d’une carrière bien remplie, il a montré qu’il était bon à tout pour réussir, ce n’est pas avec ce caractère là qu’on sauve l’honneur d’une femme !

Poster un commentaire