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Roland Duchâtelet à RTL !

Donald Trump a récemment changé de ton sur la dangerosité du coronavirus et a mis en sourdine son discours contre un confinement prolongé, des voix ont pris le relais en France et en Belgique pour défendre les arguments pro-business du président américain. Du Figaro, aux Échos, en passant par Libération, des journalistes ont plaidé cette semaine en faveur d’une reprise rapide de l’activité économique.
Ce dimanche sur RTL, la présence de Roland Duchâtelet, Open-VLD, à l’émission de Deborsu, Mouvement Réformateur, consacrait l’union libérale pour la reprise du busines, dans un programme consacré au Covid-19. Duchâtelet, millionnaire de 74 ans, venait nous dire que les vieux doivent dégager vite fait ! Á part sa déclaration géronticide, que diable faisait-il parmi les experts du Covid-19 sur le plateau ?
Entre la tendance patronale « allez hop, les valides au travail » de Donald Trump, et la prudence de l’OMS, les gens de pouvoir craignent de prendre une décision propre à briser leur carrière, et puis il y a la faune internationale du fric qui s’inquiète.
Duchâtelet fait partie d’un courant relayé dans la presse belge et française par des journalistes, Bruno Jeudy, Christophe Barbier, Dominique Seux, économiste « les échos » à France Inter et Jean Quatremer, journaliste à Libération, en poste à Bruxelles.
Ils sont commissionnés par leurs employeurs pour suggérer que, sans la pandémie, la crise économique n’existerait pas et pour rassembler l’opinion sur la reprise des activités.
À ce titre, ils sont explicites : les gens mourront autant, mais comme le coronavirus touche en priorité des gens âgés, c’est sans importance, puisque les vieux sont à la retraite. Pour les handicapés, ils laissent entendre que c’est dommage, mais l’économie avant tout.
Ils espèrent que ce cynisme sera partagé par les chômeurs partiels très inquiets et en général, par les classes moyennes qui ont vu leur chiffre d’affaires s’effondrer. Une pression s’exerce déjà sur les pouvoirs publics et notamment sur Sophie Wilmès.

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Si la crise économique s’amplifie, ils ne se feront pas prier pour en incriminer la faute à la pandémie. Ces relais de Trump dans la francophonie disent à peu près la même chose.
« Les vrais gens veulent retourner travailler le plus vite possible", a lancé Trump sur Twitter. Il craint que le virus ne pousse le pays vers « une grave récession ou une dépression ». Il s'apprête à lancer un plan de relance économique de 2.000 milliards de dollars. Sera-t-il suffisant pour palier au manque de filet social et aux besoins du système de santé de son pays ? Alors que les élections se rapprochent, l'Obamacare risque de rappeler aux millions d’Américains sans mutuelle, que c’est Trump qui n’en a pas voulu.
Renaud Girard, grand reporter au Figaro, a affirmé sur LCI, que “la récession économique tue aussi”. Et d’évoquer, comme l’avait fait Donald Trump fin mars, “les gens qui perdent leur emploi et qui se suicident”.
Alors que la mise à disposition de masques de protection à la population se fait attendre, Dominique Seux, a expliqué sur TF1, que “chacun doit pouvoir repartir au travail en ayant confiance”.
Le pompon du cynisme revient à Quatremer, qui n’en est pas à sa première provocation. Dans un tweet, faisant peu de cas des victimes âgées, il a osé mettre en avant le faible taux de mortalité du coronavirus au regard de la population mondiale, sans pour autant faire le lien avec les effets positifs d’un confinement mondialisé.
BFMTV lui a posé la question “Vous seriez prêt à assumer, pour une relance immédiate de l’économie, de faire 40.000 morts?”. Quatremer s’est réfugié derrière la métaphore guerrière d’Emmanuel Macron “Vous savez quand on fait une guerre, comme pendant la première ou la Seconde Guerre mondiale, personne ne se pose cette question-là”.
Evidemment la réouverture est le respirateur du capitalisme afin de tenter de surmonter la terrible crise financière bien antérieure au coronavirus. Cela signifie que le busines pourrait tuer des milliers de personnes en plus, surtout des vieux non productifs, pourvu que les affaires reprennent.
Nous allons vite savoir si le gouvernement belge est plus libéral que Roland Duchâtelet.

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