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Escapisme

.Comme on s’y attendait, le coronavirus a tempéré les ardeurs des libéraux à la messe de l’économie néolibérale. Ce n’est pas quand il y a des millions de chômeurs – même en Amérique, pays de référence par excellence – que le MR et le PS, partis frères, tresseront des couronnes de laurier à la mondialisation heureuse.
Au contraire, à part les bouffonneries de Georges-Louis Bouchez, et en attendant qu’il marche sur l’eau et fasse d’autres extravagances, Sophie Wilmès, en sursis probatoire, cherche à vendre un capitalisme plus respectueux des personnes, plus soucieux de lutter contre les inégalités, plus demandeur d’un environnement « respirable », etc.
C’est comme si elle invitait des carnassiers à se mettre à la laitue et aux radis. À part Di Rupo gagné par le gâtisme, plus personne ne coupe dans ces histoires de capitalisme bon pour le peuple.
Tout ce joli monde tenait encore au début de l’année des propos très agressifs sur le chômage et lorgnait le système de retraite à points français. Bacquelaine peaufinait son plan machiavélique pour un futur gouvernement majoritaire.
Pour le moment, ce cirque est fini. On promet des milliards partout où ce sera nécessaire. On vit sur un planning de bonnes intentions, tandis que les commerces de vivres ont, mine de rien, poussé l’étiquette, au point qu’on le sent dans l’addition aux caisses. Que cela choque ou non, les commerçants sont le vrai visage de l’économie capitaliste. Les autorités sont devenues des menteuses pathétiques. Eux, ont les pieds sur terre, Galbraith ou Keynes, ils s’en foutent. Ils te prendraient l’oseille à coups de pioche ! Ils te feraient bouffer du Covid-19 avec des masques recyclés sur des cadavres, pour « pas cher » !
Interrogée quant aux suites à donner à la crise, l’élève de Charles Michel maintient qu’on n’enlèvera rien de ce qu’on était avant et qu’on repartira du bon pied après la crise. Cela signifie que Sophie Wilmès n’aura rien retenu des leçons de la pandémie. Nous irons de crise en crise, de krach en krach, jusqu’au point d’orgue final. Ces gens donnent raison à Houellebecq sans le savoir !
La politique est perçue comme une mathématique non-euclidienne, les règles se verraient adaptées aux performances de croissance, jusqu’à la destruction finale. Comme Aigle Noir, on ne fait pas mieux que l’économie de marché !
L’intuition des économistes sérieux, tout au long de l’année passée, se vérifie pleinement.
Rien que ça couperait le kiki de Trump et de nos américanolâtres, pourtant ils restent forts en gueules.

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L’éclairage public pour les chefs sera marche-ou-crève, cet ancien cri patronal au temps du réarmement moral (1960). La terreur du néolibéralisme, c’est de sortir trop tôt l’as de pique, au risque de faire s’effondrer le château de cartes.
Il faut remonter à la peste de Marseille de 1720 pour joindre les deux pandémies, la peste en importance locale, le coronavirus en importance internationale. Aujourd’hui Covid-19 voyage, entre autres, sur Ryanair. La grippe espagnole de 1920 était plus terrible encore sur le plan humain, mais n’avait pas de crise économique en cours, l’Europe étant en pleine reconstruction.
La décalcomanie s’arrête là. Le Fléau de Marseille fut naturellement éteint pas un confinement naturel attaché aux faibles moyens de communication.
De la destruction des commerces et de l’industrie surgira l’hyperinflation dans les rapports entre les marchands survivants. L’échange et la reproduction matérielle y seront complètement abolis.
J’entendais à la radio Macron proposer un plan d’aide à la culture. Bruno Lemaire jetait des milliards à des entreprises comme Airbus ou l’aéroport de Roissy. La Belgique ne sera pas en reste. L’Europe dépassée par les besoins de ses membres va perdre la règle des 3 % d’inflation de la dette et le traité avec le Mexique sera peut-être sa dernière initiative.
Le chaos se précise. Ceux qui croient dur comme fer que le libéralisme est encore et toujours le remède sont obnubilés par leur propre situation dans ce système qui les privilégie.
Le club des « Amis pour le retour à la normale » se met le doigt dans l’œil, l’avenir sera pire que le présent.
Ce gouvernement provisoire est dangereux. Ceux qui s’apprêtent à en mettre un autre en place, le sont tout autant. Les citoyens devraient être en lutte. Ils rouspètent. C’est tout.

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