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Ils allaient conquérir le fabuleux métal (1)

Enodia hérite d’une dette de 90,4 millions à payer à son propre fonds de pension Ogeo Fund. Selon un document interne au CA de l’intercommunale, 69,4 millions d’euros avaient été transférés à sa filiale Nethys, afin de payer une partie des pensions du groupe. L’argent ne sera jamais transféré ni à Enodia ni à Ogeo Fund. Personne ne sait où sont ces millions ! Pendant ce temps, les intérêts ont flambé. (Les journaux)
Alexandre Dumas Père n’aurait pas dédaigné de chiper à Balzac, l’histoire d’un Rastitgnac des temps modernes, Stéphane Moreau.
L’ombre du beau Stéphane plane sur toutes les entreprises d’ordre public où il est passé ; comme s’il avait été mandaté par des agents du néolibéralisme pour désavouer toute consultation du PS avide de placer ses créatures. Exactement comme Sophie Wilmès le fait à propos des entrepreneurs masqués. Et puis parler de tous ce beau pognon évaporé le jour où José Happart disparaît des prétoires et de l’aéroport de Bierset, c’est beaucoup !
Et cette manie d’angliciser les acronymes. Nethys, Resa, Enodia, Ogeo Fund, même rengaine avec Wilmès pour le call center N-Allo et son « tracing ». Les « debaters » anglais appellent Stéphane Moreau, « Steph Moraw ».
Le Ps en a fait une belle le jour où Steph Moraw prit sa carte au parti. Il est vrai qu’il n’avait que seize ans et s’appelait encore Stéphane.
On voit d’ici l’œil encore obscurci par les libations de la veille, Michel Daerden, dit Papa, donner les premiers conseils au jeune homme, en son fief d’Ans. Quelques années plus tard, l’oisillon devenu un beau merle, a le rang de porteur de serviettes, comme jadis Reynders et Michel père pour Jean Gol, du bistrot d’en face, en quelque sorte....
Le beau Stéphane fit tant et si bien que Papa ne put plus s’en passer. Bourgmestre d’Ans indéboulonnable, il avait besoin d’un playboy décontracté, pour assurer sa réputation d’homme de gauche, ne dédaignant pas une tournée générale, des heures sur un tabouret de bar à déconner avec les bons socialistes.

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Et très rapidement, Moraw devint l'un des cinq proconsuls à la tête de la Fédération liégeoise du PS, Jean-Claude Marcourt, les sérésiens Alain Mathot et André Gilles et Willy Demeyer.
Comme un vol de gerfaut hors du charnier natal… ce beau vers du sonnet de Heredia, dit tout de l’envol du jeune homme.
Il ne restait plus que Brutus donnant le coup de poinçon à César, au printemps 2011.
Une motion de méfiance est déposée contre la majorité communale ansoise (contre Daerden) par son bras droit, Stéphane Moreau ; une majorité alternative est mise en place, écartant Michel Daerden de l’hôtel de ville. Alors que ses recours échouent, Michel Daerden décide de se porter candidat dans la commune voisine de Saint-Nicolas.
Quatre ans avant, Moraw avait été mis en cause à la suite d'une lettre anonyme pour une suspicion de trafic d'influence concernant sa mère et la Société de Logement du Plateau. Comme il avait réglé banco la transaction, on n’en parla plus.
C’est ainsi que ça marche en Belgique, vous volez des millions, une transaction finit par tout arranger. Le casier reste vierge. Ne vous attendez pas à pareille mansuétude si la nécessité vous pousse à commettre un plus petit délit. On ne vous demandera même pas si vous opteriez pour la transaction, c’est le poste, puis la correctionnelle, ah ! mais…
On a perdu de vue les 90 millions. Pas tout à fait.
Fin 2016, Moraw est mis en cause dans l'affaire Publifin. Il démissionne du Parti Socialiste en avril 2017, au moment où est engagée sa procédure d'exclusion.
Et les 70 millions devenus 90 millions chargés des intérêts, où sont-ils ?
On ne sait pas. On pense que quelqu’un les a trouvés dans la rue, emballés dans un sac en plastique, s’en est emparé, puis a disparu sans laisser sa carte de visite.
On ne dira jamais assez, comme le public est malhonnête. Place Sainte-Véronique, on le jure, un socialiste n’est pas capable de ça !
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1. Les conquérants de José Maria de Heredia (sonnet) – Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal, Fatigués de porter leurs misères hautaines, De Palos, de Moguer, routiers et capitaines Partaient, ivres d’un rêve héroïque et brutal. Ils allaient conquérir le fabuleux métal… (etc)

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