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Recordando el 1 de mayo de 1937

Tous les Premiers Mai se sont nourris de l’espérance d’un grand rassemblement des progressistes. Tous les organisateurs ont caressé l’espoir de résorber les oppositions fondamentales entre les partis de gauche, jusqu’à ce funeste Premier Mai 2020 où il n’y aura personne dans la rue.
Je pense à ce Premier Mai 1937 en Espagne. Quatre jours avant, Guernica était bombardé par des avions allemands et italiens. Ce fut le premier bombardement terroriste de l’histoire, sur une population civile sans défense.
La gauche avait gagné les élections. Le capitalisme, les banques, toute la droite française s’allièrent implicitement à Franco et son complice Hitler, fermant les yeux sur ce massacre à la frontière française..
Des années passèrent. Après-guerre, la rivalité entre les communistes et les socialistes était si forte, qu’entre les deux cortèges, les autorités disposaient une haie de policiers !
Cette division de la gauche est une déchirure qui perdure. Alors qu’en Espagne, en 1936 se retrouvèrent toutes les gauches, anarchistes compris.
Aujourd’hui, bien des années plus tard, les socialistes ne sont plus de gauche, mais la division demeure, tant ce parti subjugue encore une partie des camarades qui suivent le PS, sans trop savoir s’ils font œuvre utile à suivre un corbillard.
C’est évident, l’espérance d’un rassemblement à gauche susceptible de résorber les oppositions fondamentales entre classes sociales et systèmes politiques rivaux, n’est pas possible sans eux.

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Les quinze années de coexistence pacifique entre l’URSS et les États-Unis (1962-1979) furent déterminantes pour le basculement du PS dans le camp adverse. Tout concourait à la « paix des braves », le capitalisme triomphait et le monde du travail trouvait son compte dans les Trente Glorieuses, au cours desquelles les peuples du monde, pas seulement américain et soviétique, cessaient de redouter une guerre thermonucléaire.
Après, ce fut bien moins glorieux. Que d’erreurs, que d’illusions perdues à travers trois ou quatre crises économiques. La dernière de 2007/8 annonçait celle, plus terrible encore, de 2020. Cette paix du glaive du thermonucléaire suspendu au-dessus de toutes les têtes, ne fut qu’une paix relative qui n’empêcha ni les guerres ni les coups d’État. Nous n’avions d’yeux que pour nous-mêmes, alors que des protagonistes, soutenus par l’un des deux camps, affrontaient des clients, réels ou supposés, de l’autre superpuissance.
Nous avons laissé tomber l’Amérique latine, pour les mêmes et lâches raison qu’avant guerre l’Europe des riches a laissé mourir la jeune république espagnole, puis dans les années soixante, cette belle Amérique du Sud, tellement proche de nous par son côté populaire, déchirée par des tensions internes, des intérêts particuliers, souvent de grands propriétaires terriens, soutenus par les USA. Nous avons regardé la mise à genoux des petites gens d’un œil rond, la presse nous incitant à féliciter la CIA des morts qu’elle y faisait, jusqu’à soutenir Pinochet ouvertement contre Allende, réduisant le Chili en dictature.
Après la chute du Mur, à la guerre du Golfe succéda celle d’Afghanistan, puis vint l’invasion occidentale de l’Irak, avec un état belge à la dévotion de la toute puissance américaine.
Où était donc la gauche ? Elle était en tête à tête avec le grand capital, en train de se demander comment trouver l’union nécessaire des forces progressistes et démocratiques, pour « soutirer » plus par la ruse que par la force, la poursuite du bien-être social qui commençait à faire défaut. La quête du bonheur prit fin après la crise en 2009, dès que le gouvernement commença à parler d’austérité, alors que Reynders jetait des milliards à profusion pour combler les trous dans les caisses des banques.
Di Rupo faisait des discours de Premier mai, non plus sur ce que nous voulions, mais sur ce que nous pouvions obtenir. Ce président se berça d’illusions de progrès. Sous couvert de la moderniser, il laissa la gauche dans un état plus dévasté qu’au moment où il prit la direction du pays, allant jusqu’à durcir les conditions d’octroi du chômage. Comme il se serait grandi en avouant qu’il s’était trompé sur le libéralisme !
Et son élève aujourd’hui, que fait-il sinon la même chose en le remplaçant à la tête du PS ? Il concède comme le Montois la supériorité de la libre entreprise et des marchés privés sur l’économie administrée par les citoyens. Sous des dehors moins compassés, Magnette fait penser à un nouveau Tony Blair, ce Thatcher en pantalon, comme l’écrit la presse britannique.
Bonne fête du Premier Mai. La lutte continue.
Pienso en ti, Federico García Lorca, nacido el 5 de junio de 1898 en Fuente Vaqueros y ejecutado el 19 de agosto de 1936 por las milicias de Franco.

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