« L’éternité brève. | Accueil | Une dictature à la belge. »

Ultracrepidarianisme.

Les citoyens se demandent comment les gens qui dirigent ce pays ne prennent pas conscience de leur incompétence pour donner leur démission et céder leur place à des esprits neufs !
En effet, les scandales succèdent aux scandales, les masques qu’on détruit et qu’on ne remplace pas, le déconfinement qui ne s’effectue à hue et à dia rien que pour satisfaire les milieux des chefs d’entreprise, les experts que l’on trouve pour dire aux gens ce que le pouvoir à envie de leur faire croire, les enseignants qu’on mène par le bout du nez, parce que des enfants confinés, filles et fils d’ouvriers et d’ouvrières, il faut bien les recaser quelque part, pour que les personnels reprennent leur place dans les entreprises et, ce florilège d’erreurs, de gâchis et peut-être de malversations, s’étale impunément aux yeux de tout le monde, sans la moindre démission !
L’équilibre politique en Belgique est si pointu, si finement agencé, qu’il est impossible à un parti politique et encore mieux à la première ministre qui serait dans son rôle, de dire à l’un quelconque des ministres de présenter sa démission.
On croirait que les ministres ne s’accrochent que pour leur salaire. C’est une façon de voir. Cela joue sans doute dans leur décision ; mais, il y a autre chose, ils croient avoir accompli leur mission. On ne les prie pas de démissionner parce que pour eux, ils n’ont pas failli !
C’est un paradoxe : on ne peut savoir si on est incompétent, qu’en étant compétent !
L’ultracrepidarianisme des ministres donnant leurs avis sur des sujets où ils n’entendent goutte n’est possible que par une confiance irrésistible qu’un ministre a de soi-même. Il lui semble qu’il ne peut pas dire des âneries, puisqu’il est ministre !

1azep1p.jpg

Rien n’aiguise plus l’esprit des ministres que l’amour propre. Les vaincus ont besoin d’expliquer pourquoi ce qui s’est produit n’est pas ce qu’ils attendaient. Tandis que se présenter en vainqueur, aller jusqu’à dire « Dieu n’aurait pas pu faire mieux », comme Georges-Louis Bouchez, c’est regarder l’opposition en face. Quelle opposition me direz-vous, puisqu’elle appuie le gouvernement de l’extérieur ?
Et qu’est-ce que cette misère de huit à neuf mille morts qui fait malgré tout la Belgique championne du monde au kilomètre carré de cadavres coronavirus ? Certains milieux pensent que ce chiffre aurait pu être réduit de moitié, si les incompétents n’avaient pas été là !
Sophie Wilmès à 46 ans, n’est plus un perdreau de l’année, rompue au libéralisme, comme aux 36 positions de l’amour, nourrie dans le sérail MR, elle en connaît avec Jean Racine, tous les détours, le desin la vit naître sous d’heureux auspices à l’ombre du saule pleureur qui a tenu lieu de chef : Charles Michel. Son rôle est de prétendre sur la base de chiffres fantaisistes, que nul n’a failli et que, sans attendre une ovation, les ministres peuvent garder la tête haute.
Le pouvoir reste aux mains des partis bourgeois. Il a la presse et la télé avec lui. La confiance de la population, aussi fou que cela paraisse aux abonnés de Facebook, est vacillante, mais présente. Une autre majorité pour le changement est à bâtir. Le gros de la troupe vit dans l’espoir de retrouver la vie d’avant la double crise. Tous les espoirs vont dans le retour à la période précédente, au cours de laquelle, par contraste à la vie confinée « les gens se sentaient mieux qu’à aucune autre période dont ils pouvaient se souvenir ». De quoi frapper de stupeur ceux qui ont été nourris de récits uniformément glaçants de l’histoire du capitalisme et de ce régime politique faussement démocratique, qui sabrait encore dans le social deux mois auparavant.
Hé oui, malgré tout, une majorité est toujours convaincue que les progrès économiques se traduiraient par un niveau croissant de bien-être personnel ». L’impulsion en faveur du changement n’est pas pour dans une ou deux décennies, mais pour toute de suite. Il y a urgence !
Le renversement du régime se fera de lui-même, quand ses dirigeants perdront « foi en leur propre système ».
La préférence des dirigeants et de la population pour l’ordre et la stabilité, ira-t-elle jusqu’à sauver, une fois de plus, l’économie de la banqueroute ? Aucun des défis prévus dans les prochaines années ne semble qualitativement différent de ceux auxquels le système a déjà réussi à répondre, dit implicitement Sophie Wilmès, dans sa gestion sous condition de l’État.
Ces gens incompétents qui s’incrustent, cette économie dont tout le monde sait qu’elle n’a aucun avenir, faudra-t-il les jeter par la fenêtre et si oui, quand le peuple s’en chargera-t-il ?

Poster un commentaire