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Un pays gonflé et gonflant.

La mauvaise conscience des Allemands et aussi ce qui est plus curieux des Alliés, à l’égard des Juifs qui sont morts dans les bagnes nazis, a abouti après la guerre, à une bien étrange conclusion. Il a été proposé au peuple juif errant de par le monde, une terre peuplée d’une population qui ne demandait rien et surtout pas d’être expulsée de ses propres maisons, pour accueillir ces nouveaux et étranges propriétaires.
Ainsi est né l’État d’Israël qui n’a cessé depuis de faire parler de lui.
Ce cadeau des Anglais aussitôt approuvé par le monde occidental, était le résultat d’une culpabilité profonde à l’égard des victimes du plus grand génocide des temps modernes. Il aurait dû entrer dan l’histoire, comme un fait historique du passé plus de 75 années après la tragédie et devenir un moment honteux de l’histoire des peuples, comme il y en eut du moyen-âge à nos jours, sans plus.
Mais il n’en fut pas ainsi et depuis l’accession à des terres qui représentent un symbole pour le peuple juif, ces victimes du nazisme se sont arrangées pour faire des victimes à leur tour : le peuple exproprié et ceux des alentours qui craignent l’expansion d’Israël, de par sa politique des colonies.
Assez curieusement, loin de stigmatiser cet expansionnisme, les dirigeants libéraux d’Europe et d’Amérique du Nord témoignent d’une vive sympathie à l’égard de Tel-Aviv, a contrario des citoyens européens et américains qui dans l’ensemble s’inquiètent à juste titre de la politique d’annexion d’Israël qui est à la base du chaos au Moyen-Orient et des guerres, depuis celle des Six-Jours (lundi 5 au samedi 10 juin 1967).

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Les démocraties libérales musellent pratiquement les protestataires de l’expansionnisme de l'État juif, en laissant supposer que dans toute protestation il y aurait sous-roche un relent d’antisionisme répréhensible. Des lois faites en grande partie, non pas pour sanctionner le racisme, mais pour éviter toute critique à ce pays belliqueux, ont toutes un point commun : restreindre le droit à la liberté d’expression d’une gauche qui juge scandaleuse la politique de Benjamin Netanyahu.
Ce l’est à tel point, à chaque fois que l’on éprouve de la sympathie pour le peuple palestinien, grande victime des conquêtes d’Israël, une crainte saisi l’honnête citoyen de dire le fond de sa pensée. Et si elle tombait sous le coup de la loi ? Si un écart de langage, un terme inapproprié étaient à la base d’ennuis judiciaires ?
Cet écueil possible est évidemment la raison d’une retenue générale.
Voilà pourquoi, Benjamin Netanyahu devant le Parlement israélien lors du vote de confiance sur le gouvernement d’union avec Benny Gantz, s’est permis de s’écrier « Il est temps” d’annexer des pans de la Cisjordanie occupée », suscitant la chaude approbation de Donald Trump, appuyés des discrets demi-sourire de l’Union Européenne.
Cette déclaration est un véritable scandale, une mèche allumée à un baril de poudre et qu’on s’étonne, malgré le coronavirus qui incite à se regarder le nombril, pourquoi l’opinion des pacifistes n’est pas retransmise dans les parlements et les journaux ?
La suite de ce discours inaugural est du même tonneau “Voici la vérité: ces territoires sont là où le peuple juif est né et s’est développé. Il est temps d’appliquer la loi israélienne et d’écrire un nouveau chapitre glorieux dans l’histoire du sionisme”.
Voilà une étrange dialectique qui ferait par exemple que les Turcs laissassent la Turquie aux Byzantins, la Gaule aux Allobroges, Arvernes et autres Parisii et, enfin, l’Amérique aux Sioux et aux Comanches.
Si c’est Israël qui le dit, alors…
L’accord de partage du pouvoir entre Benjamin Netanyahu et Benny Gantz prévoit l’annonce, d’une stratégie pour appliquer le projet américain de résolution du conflit israélo-palestinien. Rejeté par les Palestiniens, ce plan prévoit notamment l’annexion par Israël de la vallée du Jourdain et des colonies israéliennes en Cisjordanie.
Israël peut remercier une nouvelle fois ses généreux donateurs, la diaspora très active et le système économique mondial qui le protège et le couve comme une mère poule ses poussins.
Certes, l’Europe va protester. Elle le fait depuis cinquante ans et dans tous « procès » que l’ONU et les Droits de l’Homme n’ont cessé de faire et qui glissent sur l’eau du Jourdain comme le dollar dans la poche des milliardaires. Ce qui n’empêchera pas l’UE de poursuivre « ses bonnes relations ».
On a la nausée de ce cirque entre coquins.

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