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Fifine déconfine !

La presse suit-elle l’opinion ou la précède-t-elle ?
Cette question mérite qu’on s’y arrête.
En réalité, elle est les deux à tour de rôle. À condition de respecter la société libérale, son économie et sa supériorité sur tout autre système, on peut tout écrire.
Ainsi, s’y vend bien le Covid-19, les masques, le confinement. Pour peu que la pandémie dure et que le football ne reprenne pas, on finira par faire des paris sur le nombre de morts.
En-dehors du Covid, on ne sait plus ce qu'il se passe ailleurs. Le gouvernement se porte bien, personne ne démissionne et Sophie Wilmès, même sans mise-en-plis, passe pour une star.
Les autres nouvelles du monde entier ont complètement disparu. On suit le progrès des ravages sur une carte, comme l’avance Alliée du temps de l’Occupation de la Wehrmacht.
Les implications des Belges dans les pays en guerre, les effets de la diplomatie (pour tout autant qu’il y en ait encore une), les ONG, comme Médecin sans frontière, bernique… on ne sait plus rien.
La presse est à la mesure de notre monstrueux égoïsme et n’en parle pas davantage.
Syrie, Yémen, Libye, Palestine… Que deviennent ces pays ? Covid-19 les a gommés des préoccupations quotidiennes. Pourtant les populations dans ces conflits souffrent des pénuries et des hausses de prix des denrées alimentaires, de la crise sanitaire. La bande de Gaza reste plus que jamais une prison à ciel ouvert !
Sans compter qu’une guerre oubliée sur le plan international détermine plus de férocité des belligérants dans la croyance d’une immunité internationale, due à l’indifférence des peuples et l’ignorance des médias.
En Syrie, le risque d’une catastrophe humanitaire, depuis le temps qu’on sonne l’alarme, est en train de se produire.
Voilà presque dix ans que dure le conflit syrien qui a fait plus de 380.000 morts et que des millions de Syriens sont éparpillés dans le monde.

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Un cessez-le-feu a été négocié entre la Russie et la Turquie concernant la région d’Idlib, immédiatement suivi d’attentats. La population assiégée du nord-est de la Syrie est en proie à une pénurie de médicaments et d’équipements médicaux. vous étiez au courant ? A parier que non !
Au Liban, ce petit pays sympa et pro européen est près d’une guerre interne (le mot est préférable à insurrection puisque deux armées sont en présence). En cause, l’augmentation des prix des produits alimentaires, la crise financière et la présence du Hezbollah pro iranien face à l’armée libanaise.
Obnubilés par l’affaire des masques, nous perdons de vue que le Yémen est ravagé par la guerre depuis 2014, entre un pouvoir appuyé par une coalition militaire dirigée par l’Arabie Saoudite et les rebelles Houthis soutenus par l’Iran. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils, selon des ONG, et provoqué la pire crise humanitaire au monde avec 24 millions de Yéménites (plus de 80% de la population) dépendant des aides d’après l’ONU.
La Libye est en proie à une guerre entre le GNA, reconnu par l’ONU et les forces du maréchal Haftar, qui tente depuis un an de s’emparer de la capitale libyenne. Le conflit a fait des centaines de morts et plus de 200.000 déplacés.
La Turquie y met son grain de sel en aidant militairement le GNA.
À propos de la Turquie, son président poursuit la guerre contre les Kurdes hors de son territoire, sans que cela n’émeuve personne.
En Colombie, l’Armée nationale de libération (ELN), dernière guérilla active, a repris ses opérations militaires. Au Soudan du Sud… non, j’arrête !
Le Conseil de sécurité de l’ONU réclame aux belligérants de partout, 90 jours de "pause humanitaire", dans un projet de résolution lié à la pandémie de Covid-19. L’objectif est de "permettre l’acheminement de l’aide humanitaire en toute sécurité, sans entrave et de façon durable, la fourniture de services connexes par des acteurs humanitaires impartiaux".
Jusqu’à preuve du contraire, je n’ai lu aucun article à ce sujet dans les journaux belges.
Sinon que l’Organisation mondiale de la Santé est critiquée par Trump qui lui retire ses dollars, ce qui signifie que des enfants de ces régions seront privés d’aide alimentaire.
Mais diable, on déconfine… c’est tellement important dans l’impatience des vacances !

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