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Accords et désaccords.

La grande presse, appelée ainsi pour sa diffusion, mais petite pour son contenu en faveur du pouvoir, vient de montrer sa nuisance dans les informations qu’elle a données du dernier accord des Vingt-Sept, qualifié de « grandiose », de ce mardi 21 juillet !
Très critiqué par l’opposition et notamment par la France Insoumise, qu’en penser ?
Il y a intérêt pour le public qui se veut informer de confronter le grand orchestre du rassemblement des bienheureux européistes, aux orphéons populaires qui font entendre une autre musique.
« Les chefs d’Etat et de gouvernement ont réussi à franchir une étape essentielle vers une Europe plus fédérale, davantage intégrée » beugle l’éditorialiste du monde qui ne signe pas l’article, mais qu’on jurerait être de la main branleuse de Madame Françoise Fressoz, aficionados de la première heure de Macron.
Bruno Jeudy, de Paris-Match, en frétille de bonheur, Christophe Barbier, enrubanné de son écharper rouge, fait sous lui de contentement, Soazig Quéméner de Marianne, sans doute la moins faraude, ne pense pas moins comme eux, bref, en donnant le feu vert à un gigantesque plan de relance indispensable pour réparer les dégâts provoqués par la pandémie de Covid-19, les gazettes bourgeoises s’enthousiasment.
Comment pour le lecteur y voir clair, ébloui par les feux d’artifice tirés en l’honneur de l’événement « historique » ? Les dirigeants européens réagissent-ils dans le bon rythme, ni trop peu ni trop tard, en complément des actions d’urgence mises en œuvre par la Banque centrale européenne ? Est-ce un nouveau château de cartes que des bourgeois érigeraient plutôt en barrage au social ?
On est tout heureux de sortir de ce monde d’illusions, symbole d’un système économique qui s’effondre, pour écouter des économistes et des politiques qui ne font pas commerce de leur point de vue.
Pour eux, c’est un très mauvais accord pour tout le monde. Les pays ‘frugaux’, dont notre voisin la Hollande appelée par la gauche un pays voyou (1), vont moins cotiser au budget de l’Europe et ce sont les autres qui vont payer à leur place, dont la Belgique.
Charles Michel a claironné partout que l’Europe était dorénavant solidaire entre les États. La gauche défend la thèse contraire. D’après elle, on n’a rien mutualisé du tout.
« Nous nous sommes fait plumer, nous sommes les dindons de la farce, Emmanuel Macron n’a rien obtenu, les Français se sont fait rouler dans la farine », dit Mélenchon et quelques autres, tandis que, de l’autre côté de l’échiquier politique, Marine Le Pen critique également le « pire accord » signé par la France.

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Et d’énumérer ce qui ne va pas, tout cela confirmé par la suite par des économistes sérieux.
« La politique agricole commune baisse, la politique de santé est éliminée, la politique sur l’agriculture bio est liquidée et la politique sur la recherche et l’investissement est diminuée ». La mutualisation des dettes serait un mensonge. Chaque pays quand il empruntera devra rembourser ses dettes et ce n’est que s’il vient à ne pas payer, que les autres devront payer à sa place.
Dans sa revue de la dernière semaine (2), Jean-Luc Mélenchon revient en détail avec forces renseignements sur le soi-disant triomphe de l’UE. De l’aveu même de l’intéressé, la complexité de ces accords est telle, les processus incompréhensibles tellement en adéquation avec l’usine à gaz que l’Europe s’ingénie à construire, que personne n’y comprend plus rien ! Et justement, devenu une affaire de spécialistes, les gazettes se sont bien gardées de confronter les divergences profondes sur l’appréciation de ce traité entre les tenants gouvernementaux pros européens et les autres.
La réalité, celle que tout le monde peu percevoir et sans besoin de spécialistes, est dans la vie de tous les jours que partagent les citoyens, des plus humbles surtout, dont on sait que ce sont eux qui ont sorti les pays des mauvais débuts de la lutte contre la pandémie, et eux seuls !
Et que nous dit-elle ? Que l’Europe s’éloigne des citoyens, que ces accords entre les 27 touchent surtout les banques et les assurances de comptabilité, qu’il n’y a rien de prévu dans l’aide à ceux qui en ont le plus besoin.
Enfin, Macron a-t-il fait une bonne affaire en poussant Charles Michel à la présidence de l’UE ? Certes, le Belge est servile à souhait, mais il l’est avec tout le monde et ça, ce n’était pas prévu.
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1. Nos voisins hollandais « fraudent » chaque année 10 milliards d’euros en accueillant dans leur paradis fiscal des grandes entreprises de l’UE.
2. La dernière de la saison.

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