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Scandale planétaire !

Sapiens dérape dans la pudeur. Il abandonne l’invective. Les Ligues remplacent Anastasie. On a rouvert la parcelle 312 pour disperser Boudard. Le P’tit Robert fait la peau à Céline. Les Ligues sont à la recherche des films d’Audiard. Clark Gable, mort en 60, on s’en prend à Autant en emporte ses excuses.
Retour à Neandertal ! Son mal sacrifie tout au bûcher de la censure. Devenue passion incontournable, le mot qu’il faut dire ou ne pas dire, la repentance qu’il faut avoir pour tout et rien à la fois, nescience de l’absolu pour des crimes dont il n’avait même pas idée jusqu’au jour où on lui fit le reproche d’un grand-père criminel qui n’était même pas le sien et dont il doit absolument flétrir la mémoire, Sapiens bégaie et en fin de compte… obéit !
La langue est devenue partielle. Les brens imprononçables sont encore au dictionnaire, mais plus pour longtemps : « nègre, youpin, enculé ». Il faudra faire sans. On savait qu’ils étaient là, quand Flaubert écrivait à son ami Bouilhet « Ils s’emparent de l’officier et de trois gendarmes et les enculent à outrance…», ces mots n’étaient guère d’usage. Ils étaient réservés à Léon Bloy et Georges Bataille. De nos jours, les mots passent aux mains de la justice et pas pour des transactions avantageuses.
Dans le film Jackie Brown, Quentin Tarentino fait dire à Ordell, joué par le bon acteur Noir Samuel L. Jackson, « Nègre » ou « Négro ». Allez plaisanter avec ça, si vous êtes Blanc !
L’Oréal étudie les moyens de vendre ses produits blanchissant en n’employant plus le mot qui fâche ! Le flocon d’avoine a perdu « Uncle Bens ». Banania rend son fez rouge à pompon !
Le nouveau doit truffer son vocabulaire d’« innovation », de « transparence », de « démocratie participative », et placer « durable » dans tout : amour durable à Artémise (vrai), développement durable, ville durable, territoire durable, tourisme durable, bâtiment durable, même la connerie si elle n’est pas durable, est surmontable.

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La vogue est à l’écologie et c’est tant mieux. Le vert fait vendre, du coup tous les partis sont verts ! L’homme d’appareil, plus que jamais libéral, vomit toujours le rouge, mais c’est permis, et même recommandé. Par contre il doit faire gaffe avec le vert. Pour lui, désormais, le désir de jardiner ne suffit plus. Il faut promettre des bâtiments verts, encourager l’usage du vélo et des véhicules partagés, convertir les cantines scolaires à l’alimentation biologique, favoriser la transition énergétique, développer l’attractivité de la ville, avoir sa ruche personnelle sur le toit de son bureau et appeler les abeilles par leur nom !
Les programmes politiques piochent dans le catalogue des « bonnes pratiques » de ville en ville, et de pays en pays, l’offre municipale n’est guère différente à Paris, Seattle ou Berlin.
Avant on parlait de bon ou de mauvais goût, maintenant on est tracé, on commence dans la réalité d’Orwell. Le tribunal attend le malotru qui transgresse le bon usage. La haine est off limits. Or, la haine est un sentiment, au même titre que l’amour, la bonté, etc. Le haineux rentre sa haine, on ne la voit plus, il se « Marinise » comme Le Pen. Le dernier haineux assumé est Dieudonné. Aussi curieux que cela paraisse, les Autorités sont donc sans haine pour tout le monde sauf pour Dieudonné, pareil à la couleur rouge, interdite, on peut haïr par une loi spéciale de spécificité l’humoriste douteux.
Je ne juge pas le type. Sans char, il s’est lancé dans un combat contre les Juifs, comme Adolphe, on ne sait pas pourquoi. Il confond État et Citoyens. C’est un con. Mais ça ne me gêne pas qu’il ouvre sa gueule. Il exprime sa haine. Ça a le mérite de baliser le mec, on tourne autour sans se mouiller.
La lutte contre le changement climatique, qu’aucun politicien libéral ne prend au sérieux, tout en faisant très attention que les gens croient le contraire, est indispensable dans les accords de gouvernements.
De nombreux décideurs empêtrés dans des conflits idéologiques, sont incapables d’agir efficacement.
On évite surtout de dire que le système libéral est incompatible avec l’écologie pour la raison simple que l’économie libérale est basée sur la consommation de masse de mauvaise qualité, sans autre considération que la fabrication et l’écoulement des produits pour une croissance continue et si possible exponentielle.
S’il y a une antinomie nette, c’est bien entre capitalisme et écologie.

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