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La bestia no está muerta.

On regrette le parti-pris de la presse et des médias. Les lecteurs sont remontés contre Le Soir, La Dernière Heure, La Libre, le Figaro, le Monde, etc. Certains noms reviennent en permanence, Quatremer de Libération, Bruno Jeudy de Paris-Match, Deborsu le bon soldat des riches sur RTLtvi et Christophe Barbier de BFMTV, le gendre idéal du néolibéralisme.
Ne comptez pas sur eux pour des contes nidoreux, histoire d’attirer l’attention sur le drame qui se joue : « Il était une fois l’effondrement du PIB, proportionnellement égal à l’effondrement de l’emploi », cela ne se peut.
Les Amis des Riches et le gouvernement ont trois semaines pour faire montre d’imagination, que le « bon » peuple soit préparé pour septembre. Le thème est simple, tout est de la faute des gens, crise, faillite, coronavirus, tout…
La Covid-19 nous fait souvenir qu’avec Platon tous les hommes sont mortels, les ploucs le sont aussi. S’ajoute à l’angoisse de la nosographie du monstre, la mort sociale de 15 à 20 % de la population !
– T’es chômeur ! C’est qu’tu cherches pas, mon p’tit gars…
Même les diplômés supérieurs, pourtant clarinvalement imbéciles à vie, le savent : ça va très mal se passer. Les pauvres ont toujours eu la dignité de se cacher, ce qui a toujours étonné et ravi le capitalisme, mais là, quand il y en a trop, ce n’est plus possible. Et donner à voir les haillons, la soupe populaire et les enfants malnutris, c’est aussi donner en spectacle le capitalisme lui-même. Et ce n’est jamais bon pour maintenir le peuple dans le respect des valeurs boursières.
Mine de rien la Covid-19 fait un effet de loupe pour renseigner ceux du bas de l’échelle qui croient pouvoir monter les échelons. Elle les éclaire sur les tendances les plus fondamentales du capitalisme. Ça pousse à tuer une rombière pour vingt balles !
La pandémie a pris de l’ampleur à cause de l’économie libérale. Pas de repos possible dans le système du marché et de l’emploi, de quoi dépend la vie matérielle des gens. À la place de cette roulette de casino, il faudrait de la garantie économique, produit d’une société socialiste équilibrée. Il faudrait… c’est vite dit, avec les balourds et les voyous qui nous représentent…

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Le revenu universel garanti libérerait l'emploi de la servitude capitaliste. On ne vendrait plus sa force de travail à un regrattier qui se jetterait à plat ventre aux pieds du « marché », pour saisir sa petite commission.
Ne plus dépendre de l’employeur, et du marché pour vivre serait la garantie économique dans les dispositifs du salaire à vie.
Le monde de la garantie économique générale, à quoi ça ressemblerait ?
On exclurait d’abord l’ignominie de s’adresser à quelqu’un qui peut ou non vous trouver apte à lui procurer un profit supplémentaire ou non, qui s’arroge le droit de toucher, si c’est une jolie femme, en faisant gaffe par les temps qui courent.
S’abaisser à se faire valoir par des qualités supposées qui intéressent un employeur a un côté humiliant, que les agences de placement n’effaceront pas de sitôt, tout cela dans un contexte de violence. Parce que la violence, c’est nous qui la créons, par le seul désir de l’argent qui peut nous propulser au plus haut ou, par son manque, nous faire errer dans la rue, hagard et sans repas. Le gars en face, le sait. Son truc, c’est de renifler le demandeur, afin de savoir ce qu’il pourra en tirer, le jeter par caprice ou parce qu’il ne vaut plus le fric que « ça » coûte, si l’envie lui en prend.
La définition du « marché » n’est pas réduite à sa forme néolibérale : concurrence déchaînée, logique impulsive de la valeur d’échange, sous la surveillance des actionnaires. Le marché peut être le processus final d’une division du travail où s’échangeraient, sous arbitrage populaire, les savoirs et les biens.
Avec le revenu universel plus personne n’aurait à valider sa production privée sur quelque marché pour trouver les moyens monétaires de sa reproduction matérielle. La production privée participerait à la production collective, sans l’épée de Damoclès qui va tomber en septembre et « tuer » 20 % de la population active. Il ne serait plus que l’opérateur de la division du travail collective.
La planification serait pratiquée comme outil de coordination interne. On voit déjà aboyer les purs sucres américanisé du MR « c’est de la soviétisation de l’économie », alors qu’ils vantent les mérites de WalMart ou Amazon « soviétisés » !
Quoi produire et surtout quoi ne surtout plus produire seraient les questions centrales. On entre dans le domaine politique des choix.
D’un seul regard, englobant la politique belge, nous sommes plus près de la libanisation du pays que d’une réforme du capitalisme.
Le peuple poussé à bout peut être redoutable, plus que le nitrate d'ammonium qui a ravagé en une seconde le port de Beyrouth.
Tout n’est pas joué. Le capitalisme blessé est toujours debout. Pour qu’il ne tue plus, il faudra l’achever. Le plus vite sera le mieux. La bestia no está muerta.

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