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Revenu universel ou salaire à vie ?

On sait mon dada, « le revenu universel » pour chaque citoyen, modulé au cours de l’âge tendre, puis fixe pour le reste de la vie. Mais, il y a un autre système qui a été mis au point par Bernard Friot « le salaire à vie ».
L’un et l’autre n’ont rien à voir avec la proposition libérale dont le but était de réaliser des économies sur la sécurité sociale avec la suppression d’organismes comme les allocations familiales, le régime des pensions et les CPAS.
La différence entre le revenu universel et le salaire à vie est fondamentale.
L’un est un profond déblayage de l’économie libérale et l’autre un exosquelette pour aider à la marche du système, afin de le prolonger.
Le revenu universel est possible mathématiquement, il suffit de couper net les abus des disparités entre les revenus. Redonner à celui qui se loue pour un travail, une chance de négocier d’égal à égal avec un éventuel employeur dans la dignité, sans avoir en tête le cauchemar de tomber dans le besoin.
Plusieurs conditions sont nécessaires à la réussite de ce système.
1. la robotisation des entreprises poussée dans tous les domaines qui va se poursuivre laissera des centaines de milliers de personnes sans emploi, mais aura pour corollaire d’assurer avec très peu de monde, la production des biens ;
2. le rapport de force étant égal entre les parties, les métiers les plus exposés, malsains et exigeants des efforts physiques pour rester attractifs devraient être les mieux payés. À l’inverse les métiers intellectuels, d’ingénierie, de maîtrise et de consultance qui seraient moins payés ;
3. un système de corvée pour tous citoyens en capacité d’être utile à la collectivité devrait être établi afin d’assurer le travail des métiers nécessaires mais abandonnés pour beaucoup ;
4. un salaire donnera à l’artiste, créateur ou interprète des moyens suffisants pour lui permettre d’accomplir ses projets, sans tomber dans la discrimination dont sont actuellement victimes la plupart d’entre eux.
Voilà en gros comment est possible un revenu universel garanti pour tout le monde, prenant cours à la naissance, mais avec des taux moindres, de toute manière supérieurs aux allocations familiales. Ce revenu fixe est cumulable avec toute rémunération produite par un travail quelconque.

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Revenons à l’idée de base de la proposition de Bernard Friot le revenu du salaire à vie.
Il propose d’augmenter le taux de cotisation pour arriver à un système où les salaires seraient tous et entièrement versés au départ d’une caisse, uniquement alimentée par les cotisations.
Dans ce système, les entreprises ne paieraient plus aucun salaire direct, mais cotiseraient à une caisse salariale, au niveau national. Cette caisse paierait tous les salaires. Ceux des personnes qui travaillent, comme les autres.
Chacun recevrait un salaire plus ou moins élevé selon son niveau de qualification. Celui-ci serait fonction de la personne et non du poste qu’elle occupe.
L’inconvénient de ce système saute aux yeux. L’autodidacte, aussi lettré qu’un diplômé ne se verrait pas considéré à sa valeur, alors que les imbéciles instruits qui nous accablent actuellement en politique et qui fourmillent dans les hauts postes d’administration auraient droit au respect unanime, sans autre forme de procès.
Tout de même, la fourchette des salaires serait réduite. La fourchette serait de 1 à 4, ce qui est un progrès palpable, mais qui verrait tout de suite l’opposition des mandataires politiques en place, dans un désir farouche de conserver leur différence de classe. Ce qui ne serait pas possible avec le revenu universel, ce système nécessitant une démocratie directe.
Ce serait un jury de décider si telle ou telle personne se situe au grade 1, 2, 3, 4. Un peu sur le mode de la fonction publique où le diplôme situe le salaire.
Si on décide d’augmenter le taux de cotisation pour financer le salaire à vie ou le revenu universel, on peut imaginer que les cotisations servent également aux investissements industriels. Pour le revenu universel, un plan serait nécessaire et les objectifs ne pourraient être atteints que par la disparition progressive des industriels privés pour des professionnels payés par l’État selon les critères du revenu universel pour tous, y compris pour le chef de l’État et de ses ministres.
Tandis que dans le système du salaire à vie, les injustices à la base du système économique perdureraient et pourraient même engendrer des initiatives frauduleuses et ouvrir des combines insoupçonnées.
C’est un débat. Il est passionnant. Il nous concerne tous. Devant le lamentable dépérissement de l’économie libérale, de son absurdité, sa dangerosité qui met la nature en péril et donc nous-mêmes, il est plus que temps que l’après capitalisme s’ouvre au moins sur les différentes perspectives de l’envisager.

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