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À chacun sa tragédie.

Ce Covid-19 n’a pas fini de faire des ravages sur tous les plans. C’est un révélateur d’une société que nous ne voyions plus à force d’entendre dire qu’elle n’était pas parfaite, mais que c’était la meilleure possible.
Eh ! bien non, elle n’est pas la meilleure possible. Elle est même plus désastreuse qu’il n’y paraît. On ferait bien de s’en débarrasser au plus vite, sous peine de voir des énergumènes comme Trump devenir plus nombreux à l’avenir.
La folle entreprise d’une Europe des services est une chimère ! À la première bourrasque, tout est emporté. Des ministres s’agitent, mais ne prennent pas les bonnes mesures. Le tissu d’artisans et de commerçants est dans un état de marasme indescriptible. Les plus forts, pour ne pas finir noyés, se tiennent la tête hors de l’eau en s’appuyant sur les cadavres.
Et cela en six mois à peine de contagion, avec un nouveau départ du virus, redouté, pourtant pas prévu pendant la fausse trêve de l’été !
Les partis responsables de l’aggravation des phénomènes ne s’en remettront pas, sauf si l’électeur est tombé sur la tête.
Le peuple est profondément meurtri et anxieux. Ne vous y trompez pas, les bravaches, les négationnistes les gens qui s’affichent en disant « même pas peur » qu’on retrouve un peu moins nombreux à chaque jours car la mort prend sa dîme, sont aussi anxieux que les autres.
C’est terrible de se trouver démuni, sans ressource au milieu de la tempête. Même les ministres, tellement incompétents que certains devraient être en prison, ne peuvent s’empêcher d’avoir un sentiment honteux de sécurité de par les avantages matériels et financiers que la fonction leur procure. Les guichetiers des CPAS font leur métier de tuer la pauvreté en tuant les pauvres. Ils argumentent pour faire en sorte de décevoir les quémandeurs, par conscience professionnelle, à défaut de conscience tout court.

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À tout ceux-là qui vivent au jour le jour, sur parfois des espaces si petits qu’ils cohabitent presque avec le voisin ou la voisine, comment leur dire qu’il faut se protéger sans moyen de protection ? Comment leur tenir le discours du docteur « tant-mieux » d’aérer les chambres quand ils n’en ont qu’une, de manger sain, quand ils font les poubelles des grands magasins, de garder des distances, quand, en automne, il fait frisquet la nuit et qu’on n’a qu’une couverture pour deux ?
Bien sûr que la détresse matérielle, la peur de manquer de tout dans l’immédiateté des besoins aggrave l’anxiété, cette émotion désagréable qui correspond à l’attente d’un danger. Avant, dans la période insouciante, il était souvent infondé. Aujourd’hui, il correspond à de graves problèmes, comme l’impossibilité de payer un loyer ou de régler une facture d’électricité (Le requin président de l’Europe l’a faite passer à 21 %.).
On a beau se dire que l’anxiété est un phénomène normal, présent chez tous les individus. Pouvait-on savoir qu’il prendrait un caractère pathologique sous la forme de troubles anxieux ? Souvent le psy devant prendre en charge ceux que la situation déséquilibre ne peut pas répondre à cette souffrance soit parce qu’il ne la comprend pas, mais le plus souvent parce qu’il la comprend trop au point, qu’il la partage avec sa propre famille.
Ici, il n’y a plus d’anticipation à des malheurs illusoires ou réels, c’est une anxiété qui tire sa force de la réalité contre laquelle on ne peut rien.
Que dire à quelqu’un qui a un proche dans un état normal à midi et qui meurt à deux heures du Covid ? Comment faire savoir à un vieux que ses enfants amènent à l’hôpital, suite à une mauvaise chute, que ce n’est pas le moment, ni l’endroit pour des vieillards ?
Que se passe-t-il dans la tête d’un urgentiste qui sélectionne ceux qui auront une chance de s’en tirer et ceux qui n’en auront aucune, sur le seul critère de l’âge, même si le jeune et le vieux meurent ? Alors qu’on n’a pas pu sauver le jeune, le vieux s’en serait peut-être mieux tiré, si on l’avait soigné !
La peur des gens qui anticipaient d’éventuelles difficultés avant que le problème fût posé, les psys l’appelaient « peur sans objet ». Et si aujourd’hui, ce n’est pas la peur, mais l’instinct de conservation, comment on fait pour soigner ça ?

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