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Chapeau melon et knickers.

Balloté entre Trump « Amercian first », et les gesticulations belges pour faire fuir la Covid-19, il reste au pauvre chroniqueur, afin de ne pas frotter ses semelles sur le même paillasson, l’échéance de la période transitoire entre l’Angleterre et l’Union Européenne : le Brexit fixée, au 31 décembre.
Simon Coveney à la radio irlandaise Newstalk convient qu’un 'no deal' aurait des conséquences néfastes pour tout le monde.
D’après notre Pic de la Mirandole, Michel Barnier, il reste une dizaine de jours à l'Union européenne et à la Grande-Bretagne pour finaliser un accord sur leurs futures relations. Ça coince toujours sur la pêche et les règles d'une concurrence équitable.
Pourquoi seulement une dizaine de jours alors qu’on est mi novembre ?
Il paraît qu’ils sont à six cents pages du traité et que déjà ainsi, c’est la limite pour l’imprimer et l’envoyer aux 27 États de l’UE, avant la Saint-Sylvestre !
Il ne faut pas être grand stratège pour comprendre que nous aurions tort de nous désintéresser de ce traité, qui pourrait modifier nos rapports déjà mauvais avec nos ministres taxateurs et changer notre comportement de consommateur.

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Si les Irlandais restent soudés à l’UE pour les raisons que l’on sait, ils n’en ont pas moins conservé un humour britannique, comme s’y atèle un de leurs ministres "Je pense que le gouvernement britannique sait parfaitement ce qu'il faut faire pour parvenir à un accord cette semaine, la vraie question est de savoir s'il a la volonté politique de le faire. Je pense que nous allons obtenir un accord, c'est mon pronostic depuis un certain temps, mais je ne serai pas étonné si c'était un échec".
Londres et Bruxelles ont repris ce lundi leur négociation, après avoir échoué à la première date butoir de la mi-octobre, qui était déjà l’ultime palier, comme quoi... L’ultime de l’ultime commence plutôt mal, puisque Boris Johnson s’est mis en quarantaine suite à un contact avec un porteur Covid. Comme il en a déjà pris sa part, il se méfie du virus.
Dimanche, le négociateur britannique sur le Brexit, David Frost, a fait état de "progrès" ces derniers jours. Tout cela pour dire que ces échanges autour de la table des négociations restent assez obscurs et semblent n’intéresser que les experts. On se demande bien sur quoi, car pas grand-chose ne transperce si ce n’est ces histoires de poissons. Comme la frontière terrestre linguistique belge, il y aurait une frontière sous-marine que les sardines et les harengs passent sans arrêt et qu’il est difficile de délimiter.
Le chiffre trois semble être le chiffre fétiche, la pêche, la gouvernance et les règles d'une concurrence équitable. Ce qui m’étonne, c’est qu’on ne parle plus de la frontière entre l’Irlande et l’Ulster. J’ignore tout à fait si Barnier et les Anglais se sont mis d’accord sur cette question qui pourrait faire renaître un conflit sanglant. Tout ce qu’on sait, vient de la nouvelle que Joe Biden est de souche irlandaise et qu’il a déjà fait savoir qu’il verrait d’un mauvais œil une frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord. Boris Johnson espère un traité avec les USA pour compenser les pertes dues au Brexit, Trump l’avait baratiné sur l’amitié indestructible de l’Amérique. Quand sera-t-il avec Joe Biden ? Ce n’est pas le moment d’ergoter sur une frontière avec l’Irlande.
Un haut responsable de l'UE, pas très joyeux, a estimé qu'il était "extrêmement tard" pour sceller un accord et qu'il "pourrait être déjà tard" pour le mettre en place avant 2021. On voit bien que l’humour européen ne vaut pas le britannique et que la première chose que l’on va perdre, c’est le « no sens », ce petit côté absurde des histoires importées de Grande-Bretagne dont on ne sait pas toujours s’il faut en rire ou glisser sur autre chose.
« Si l'UE ne respecte pas la souveraineté du Royaume-Uni, nous partirons aux conditions australiennes » a dit Boris Johnson juste avant d’entrer en confinement au 10 Downing Street. Les "conditions australiennes" évoquent un "no deal", les relations entre l'UE et l'Australie étant globalement régies par les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Tout cela ne nous dit pas si le Cheddar et les voitures anglaises seront hors de prix l’année prochaine.

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