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Ennui et confinement.

Le confinement a réduit beaucoup d’entre-nous à l’ennui et sa conséquence : le sérieux. L’aventure n’est plus au rendez-vous. Le vide est le fatum des agendas.
L’ennui se compare à l’angoisse, c’est un sentiment d’a priori.
La peur de l’ennui est la seule excuse du travail, écrivait Jules Renard. Sauf, que le travail engendre aussi une forme d’ennui, aggravée de l’obligation de faire. Cependant, ce qui nous rend le travail supportable, c’est l’espérance de la liberté qui suit une journée de labeur. Oui, même ça, le travail à domicile, c’est la double peine, après l’heure, c’est toujours l’heure.
L’ennui dans le confinement est cette longue succession d’heures et de jours dont on ne perçoit que deux issues : la mort ou la disparition de la cause qui nous condamne à l’enfermement.
L’ennui n’a pas de substance, c’est l’intelligence inoccupée. L’angoisse, au contraire, a du poids. C’est le mal à l’instant ressenti.
Certains s’accommodent de ne penser à rien. Ils préfèrent cet état à l’activité. Mais la plupart des gens, y compris ceux qui ont renoncé à réfléchir, en prennent conscience dans leur confinement. Ils ne feront pas pour autant des efforts pour atteindre à la réflexion, mais ils en éprouvent le manque. Un peu comme nos libertés que restreignent, par le confinement, ceux qui nous gouvernent, certains confinés en ressentent le poids, même s’ils n’en sont pas les victimes, pour le principe. Tout pouvoir qui touche aux libertés, est suspect d’en abuser.
Le vide social est une des causes de l’ennui. Sans contact avec le monde extérieur, que peut craindre un reclus du Covid-19 ? Rien. L’infection probable n’est même plus à l’ordre du jour. Cependant, il s’ennuie. Le remède est parfois pire que le mal.
Reste le repentir d’exister ! Les événements, dont on se souvient, se tarissent par le ressassement. La vie neutre, sans passion, prend le dessus.
La métaphysique de l’ennui est inexorablement pessimiste. L’ennui, c’est comme la surface d’un lac qu’aucun vent, ni courant agite, on s’attarde sans éprouver ni sensation, ni intérêt, par une fascination au vide des éléments.
Bêtise et intelligence peuvent être génitrices d’ennui. La première a été expliquée, la seconde est possible quand le raisonnement ne trouve pas de solution et qu’il tourne sans fin. L’ennui vient de l’énigme irrésolue, provocant l’agacement, puis l’hébétude.
Les défauts grossissent de l’inaction du confinement. D’abord source d’intérêt, leur accumulation tourne à l’hypocondrie. Dans un renoncement prémonitoire de ce qu’on sera dès que le confinement n’aura plus sa raison d’être, c’est un genre de ménopause d’un flux qui ne reviendra jamais. On renonce à l’aventure qui était source d’intérêt avant la claustration, de la même manière qu’une fonction procréatrice impossible.

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Le remède à l’immobilisme et à l’ennui, c’est l’aventure, l’inquiétude qu’une fois « redevenu comme avant », la crainte persiste d’être « enfermé » dans sa tête.
Il est fréquent de passer de l’ennui au sérieux. Une nature joyeuse confinée peut très bien perdre définitivement une certaine joie de vivre.
Le sérieux est une façon de vivre le présent sans rien en attendre !
Le sérieux est un sentiment plus fort que l’ennui. Il ne se situe dans aucune catégorie comique, frivole ou tragique. C’est une indifférence neutre. Insensible, le sérieux est tendu et tend toute chose comme les cordes d’un instrument. C’est avant tout, un personnage qui ne se joue plus, mais qui est.
Alors que la vie est le saisissement de l’instant qui passe, dans le jeu constant des choses et des êtres, de la poésie, de l’amour et ce qui transcende, le sérieux met des étiquettes sur tout.
Prendre l’ennui au sérieux c’est friser la dépression nerveuse !
Le remède au confinement, c’est l’humour, l’unique chose « sérieuse » de la vie ! Le sourire est le parfait antidote du confinement.
La pire peine est de ne savoir pourquoi « mon cœur a tant de peine ».

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