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Les dynastes.

Jean-Pierre Stroobants, correspondant du Monde à Bruxelles, a enfoncé une porte ouverte en écrivant un article sur les dynasties au sein des partis. Les dominants se perpétuent au plus haut niveau en trustant les profits et les places pour eux et leur descendance, depuis longtemps.
Voilà quinze ans que Richard III écrit sur le sujet. Évidemment, sans avoir inventé le fil à couper le beurre, Stroobants bénéficie de l’audience du Monde, si bien que les béotiens s’émerveillent de sa capacité critique.
Ne gâchons pas notre plaisir, parce qu’un grand quotidien de France croit découvrir l’eau chaude. Les meilleures histoires belges viennent de l’étranger. D’autant que ce qui porte atteinte aux puissants, la presse et la bourgeoisie censurent. La consigne est de la boucler !
Nos « élites » ont le pompon dans le monde en-dehors des frites et la mayonnaise, pour les histoires belges.
Non, monsieur Stroobants les gens ne sont pas qu’amusés des dynasties politiques. Ils en sont revenus depuis longtemps écœurés et accablés. Ils ne croient plus en la démocratie et le terme de démocrature leur convient bien. On se moque des électeurs dans ce pays. La démocratie a trouvé dans ces dynasties politiques sa parfaite caricature.
Des scarabées dynastes, eux ? Non, « des enfants de… » tombés dans des familles trustant les emplois politiques rémunérés et se les refilant d’une génération l’autre, avec l’ardeur d’une pute qui file la chtouille à ses amants. Le scandale est ancien, mais c’est le dernier qui fait office de la goutte qui fait déborder le vase.
Cette provende de la démocratie « tuyau de poêle » laisse sa dernière plaie ouverte à la vue de tout le monde. Mathieu Michel à un secrétariat d’État, « découvert » par Bouchez à la sortie d’un Conseil communal, échevin ou quelque chose d’approchant sur la liste de papa.
On ne saura jamais combien le président du MR a été payé pour ce coup de pouce. Les Michel ne sont pas ingrats. Ils renvoient toujours l’ascenseur avec un petit bonus.

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Exemple, le petit Chastel ex-grande gueule du conseil communal de Charleroi et intérimaire de la présidence du MR en attendant que Charles Michel revienne prendre naturellement la place, devant le bureau entier du MR ébaubi et silencieux. Aucun des ardents qui le compose n’a pipé mot. Comme Chastel est un petit con prétentieux doublé d’un gaffeur reconnu, il fut remercié d’avoir chauffé la place d’un cadeau de député au parlement européen. Pantouflage garanti, mais revers de la médaille, un poste obscur, une fin de carrière, alors que Chastel est à mi-parcours. Si le vieux Louis avait eu une fille, beau-fils le Chastel aurait été au moins ministre de l’agriculture.
15 % des élus ont désormais un père ou une mère qui a déjà exercé un mandat. Au-delà de 10 %, on peut affirmer qu’une démocratie fait la part belle aux dynasties qui dysfonctionnent, explique-t-on à, Harvard où des chercheurs étudient le cas Belgique, comme Fabre étudiait les fourmis découpant une feuille de salade.
En Europe, seules la Grèce et l’Irlande feraient ‘mieux’ que le pays du roi Philippe en termes de népotisme, tandis qu’en Allemagne le cancer est presque inexistant. Aux Pays-Bas, la Chambre des députés comptait, en 2017, un seul ‘fils de’ sur 150 élus”.
Et si la Belgique reste très loin des modèles thaïlandais et philippin, où “40 % des parlementaires sont des dynastes”, les exemples ne manquent pas dans l’actualité.
Champion hors catégorie, les Michel sont les porte-drapeaux des jobistes qui n’ont pas à s’en faire. Alexander De Croo, fils d’Herman, ancien ministre de l’Éducation nationale et ex-président de la Chambre, en fourre aussi pas mal in the pocket grâce à papa. Parmi les plus célèbres, les Melchior Wathelet, père et fils, les Tobback, Louis et Bruno, Herman et Eric Van Rompuy, André, Jean-Claude et Philippe Van Cauwenberghe, José et Jean-Marie Happart, les Daerden, Michel et Frédéric, le père et le fils Eyskens, jusqu’à Laurette Onkelinx, l’ex-pétroleuse liégeoise, qui au souvenir des bons coups du passé, a réussi à sortir du pétrin un ex, etc. etc.
Ah ! les enfoirés, quand on songe qu’on refuse du monde dans les CPAS et qu’un euro détourné de l’État, c’est un enfant qui n’aura pas sa tasse de lait par jour.

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