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Diplôme à la demande.

Un esprit indépendant, qui s’abstient de paraître, est un oiseau rare. Encore que dans cette catégorie, on classe volontiers le rentier, puisque ce type de bourgeois s’est démarqué de la basse-cour des coqs à la parade, par son autonomie financière. (Il va de soi que ce dernier n’est pas tout fait neutre.) Idem des journalistes, éditorialistes et commentateurs politiques, entrés dans la manche du pouvoir résolument libéral, engagés par la litote et l’oxymore en faveur du patron et du pouvoir confondus. Reste l’intellectuel retraité, pas encore gaga, autosuffisant par son acquis et une retraite décente.
C’est le seul juste.
Il n’a pas d’attache à un parti. Est indépendant et n’espère plus rien, ni honneur, ni consécration. Lui seul est complètement détaché de sa catégorie classée intello et pourtant plus du tout rassuré sur l’accomplissement d’une vie paisible et critique des retraités suivants.
Il voit bien que la proportion de la population qui fait des études supérieures augmente et que, par voie de conséquence, celle qui n’en fait pas, diminue.
Cela pourrait le réjouir. Cependant comme il est curieux, il a consulté les statistiques DEPP (Études et Statistiques – Ministère de l’Éducation Nationale – France). Il s’est aperçu que le niveau général est en baisse sensible ! Ces deux références : augmentation des universitaires et régression intellectuelle générale, sont contradictoires en apparence.
Sauf si l’on considère les programmes qui ont été adaptés à la baisse générale des esprits par ceux qui les font, afin de ne pas déchoir dans les échanges internationaux et ne pas passer pour une société d’ignares.
Attention, on parle ici de moyenne, ce qui ne supprime en rien les esprits fins et les Pic de la Mirandole des facultés.
Qui ne ressent un malaise à l’écoute des prétentieux de ce gouvernement, tous universitaires, en principe brillants et cultivés, en réalité à la fois balourds et orgueilleux comme des poux.

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Dévalorisées, diplômés incultes, à quoi servent encore les études universitaires de nos jours ?
S’il ne s’agit plus de développer l’esprit et d’acquérir des compétences, on se demande ce qu’on y fait. La réponse est simple, on s’y spécialise à fond. Avant aussi me direz-vous, n’est-ce pas là le but des études supérieures ? Sauf qu’avant, on ne considérait pas la spécialisation sous le même angle qu’aujourd’hui.
Toutes les disciplines passaient par la culture générale et sa critique. Chaque métier avait son temps consacré à la philosophie, à l’Histoire, à la culture.
Un exemple qui saute aux yeux : la médecine. Pourquoi la plupart des médecins (pas tous évidemment) ne connaissent plus rien ou pas grand-chose en-dehors de l’étude du corps ?
Parce qu’aujourd’hui il n’est plus demandé aux médecins de connaître le latin. On ne rédige plus des prescriptions dans la langue de Virgile.
Bon débarras disent les apprentis, qu’avions-nous besoin de cette langue morte ! Les médicaments viennent de laboratoires, le latin était bon pour la formule, on ne prescrit plus de préparation, les temps ont changé.
Mais, ce n’est pas pour cela que le latin était utile et que sa connaissance était un plus. Cette langue morte ouvrait sur la culture, même s’il s’agissait d’un monde disparu. Les médecins avaient, avec cette connaissance, une base de culture générale. Par le passé, nombre d’entre eux furent écrivains et philosophes.
Certains diplômes ne valent plus grand-chose. Qu’a-t-on besoin d’être cultivé quand on fait une école de commerce ou d’ingénieur ? Si l’on peut s’acheter son diplôme dans des universités privées comme celle de Lausanne, le titre ne veut plus rien dire. Le diplôme est devenu un élément de stratification sociale. Il procure des avantages financiers dans les barèmes d’entreprise. Il est devenu le sauf-conduit des partis politiques et ouvre la porte des hauts emplois d’administration. On voit l’état de la Belgique dans de pareilles mains ! L’appauvrissement culturel qu’on y ressent, dans les médias, la télé, les loisirs. Le genre de pays qu’ils nous ont fabriqué, d’une extrême complication, les créatures des partis partout dans des postes multipliés par dix pour traiter d’un seul sujet !
Penser que c’est le travail d’intellectuels, ce gâchis ? C’est à reconsidérer le statut.

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