« Le temps des droites extrêmes. | Accueil | Les deux Bruno optimistes ! ! »

Avenue Louise.

Le propre de l’aristocratie d’argent c’est d’être vu « en majesté », que les autres sachent la prospérité de l’homme riche. Son péché mignon, c’est la montre, mais pas n’importe où avec n’importe qui.
S’il y a bien un endroit en Belgique qui correspond à ces critères, c’est le quartier Louise à Bruxelles où l’élite subsume. La proximité du parti des gens bien, le MR, avenue de la Toison d’Or, met le parvenu politique à deux jets d’arbalète des tables où il est utile de se faire voir en bonne compagnie, même si l’interlocuteur est un banquier douteux qui aurait jadis frisé le délit financier.
S’y assume le destin d’anciens ministres, députés et sénateurs MR dans des tables de bridge où Georges-Louis Bouchez n’y fait encore que le mort.
Le quartier Louise, aussi appelé le haut de la ville, est fait pour aimer les belles choses, l’argent facile et l’art de vivre en libéral dans l’ignorance de la Belgique profonde, des ploucs aux destinées figées et aux bas salaires. Peut-être que les fervents du parti auront la chance dans une des boutiques de mode haut de gamme et les restaurants gastronomiques, d’apercevoir une grande figure du mouvement libéral, comme Madame Marghem, Ducarme et sa jeune épouse, Louis Michel encore en tenue de golf.

1aavenue1a.jpg

Il serait peut-être utile pour l’apparatchik de gauche de faire au quartier Louise une sorte de recherche déambulatoire, aussi utile que l’exploration des méninges de Zemmour sous la tutelle de Christine Kelly, minaudant, l’une et l’autre, pour les téléspectateurs de CNews.
Ces artères commerçantes sont riches de galeries d’art, mais aussi d’hôtels, bars et bâtiments historiques datant de la Belle Epoque, ainsi dénomméee tant il était impensable d’y voir des ouvriers baladant leur famille le dimanche, alors qu’ils peuvent y jouir librement de nos jours, du spectacle politique de se ficher du monde, au JURA Seven Wood 42%, à 15 € le drink, siphon de Speyside Glenlivet non compris.
À défaut de s’y faire plaisir, vous pouvez toujours y lécher les vitrines à seule fin de savoir où passe votre argent. Le boulevard de Waterloo accueille quelques créateurs belges prestigieux comme Carine Gilson, Delvaux et Diane von Furstenberg. À l’avenue de la Toison d’Or se logent les contempteurs d’Adam Smith et d’Alexis de Tocqueville, avec quelques enseignes : Arket, Zara, &Other Stories, Juttu, la boutique belge Essentiel Antwerp ou Serneels pour de beaux jouets intemporels, la Maison Degand, etc.
Pourquoi voulez à tout prix entraîner Bouchez à poser l’escarpin dans nos quartiers en forme de cul-de-sac et nos terrains boueux du collectif ? Certes, il y vient par l’image sur Facebook pour les besoins de la cause, il vous dépeindra même son appartement de 55 M² dans le Mons modeste, mais son pôle est désormais dans les beaux quartiers bruxellois d’où il touche à la soie et au feutré, dans la nuance et le baisemain. Un peu plus au calme, chez Alice Cocktail bar, à l’étage du restaurant Rouge Tomate, il y retrouvera des « amis » pour s’y foutre carrément de nos gueules.
Les Parisiens connaissent ça depuis Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, en face l’église Saint-Germain-des-Prés. Les temps ont bien changé et le quartier aussi.
Quelle soit bruxelloise ou parisienne, c’est la même foule disparate où l’on trouve des intellectuels auto certifiés, des journalistes établis et des hommes politiques importants. Une oligarchie des lettres et des arts, de la presse et des médias bien plus que des affaires et de la politique ; mais une oligarchie au pouvoir occulte étendu. En ces temps de communication de masse, pour la survie du bourgeoisisme ambiant, ce n’est pas négligeable.
Dans ces hauts lieux où il est indécent de parler d’argent, parce que tout, y compris les décors et les costumes y convergent et qu’il est inutile de le préciser, on y vit dans le complotisme entre deux « coups » réussis. Le monde qui s’y presse manifeste l’aisance et l’engouement d’une société mondaine où les retrouvailles ont le goût agréable des réminiscences des canailleries anciennes, d’un entre-soi où les nouvelles vont bon train. L’excellence des invités est en harmonie avec cette commémoration festive de n’importe quel rallye, manifestation welfare, gala de bienfaisance, d’un genre inauguré par l’ancien président des États-Unis, l’obamacare où sous couvert de la bonne action intentionnelle l’essentiel est que l’on parle de soi.
Les pouvoirs rencontrés ne couvrent pas le même public de feu le Club lorraine, mais ils le dépassent dans la maîtrise d’un microcosme pesant sur les grands moyens d’information et de diffusion culturelle. Le pouvoir est dépendant de ces transports festifs qui, sous leur aspect mondain et futile, concentrent les agents sociaux qui ont la capacité de prendre des décisions, de définir des stratégies, d’orienter la vie culturelle et politique, presque toujours sans aucun mandat du peuple.

Poster un commentaire