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Histoire d’une longue escroquerie.

Des ruffians dévoilés par une BD ? On savait les dirigeants de Belgique et d’Europe responsables de l’économie désastreuse de ces cinquante dernières années. Une enquête de quatre ans du journaliste Benoît Collombat et du dessinateur Damien Cuvillier, en quelques phylactères et quelques coups de crayon, nous en fournissent les preuves.
Ils ont interrogé des hommes politiques : Jacques Delors, Jean-Pierre Chevènement, des sociologues, des économistes, des philosophes : Barbara Stiegler, Jacques Rancière.
Leur conclusion : « On s’est fait avoir par des salauds qui ne l’étaient parfois qu’à demi, dans leur parcours dépourvu de curiosité, lorsqu’ils donnaient des caps aux pays, abusés à leur tour dans la grande farce menée tambour battant hors de leur compréhension. »
Moitié salauds, moitiés imbéciles, c’est ainsi qu’on peut les voir aujourd’hui dans la galerie des ministres, dans leurs plus beaux costumes, parés des croix et décorations, à la manière des derniers tarés Hohenzollern dans des cadres dorés des couloirs de Sigmaringen.
Les électeurs n’ont pas compris. Comment faudrait-il leur expliquer pour qu’ils comprennent que MR, PS, CDH et Écolo (plus tardivement) nous pont poussé et nous poussent encore dans un néolibéralisme qui est pire que la fin de l’État comme le laisse croire Macron, mais sa transformation au service d’intérêts particuliers ?

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Rien de plus simple que de renvoyer à la préface de cette BD, comme irait à la visite de l’aliéniste les plus atteints du bulbe : « Le rôle central joué par la puissance publique dans la vie économique avait pu assurer le plein-emploi au cours de l’après-guerre. Les élites… feront ensuite progressivement le « choix du chômage ». Cette clé de voûte du système économique actuel garantit la modération salariale comme la docilité des masses, tandis qu’une poignée de possédants accapare une part toujours plus grande de la richesse produite. Le chiffre d’affaires des entreprises du CAC 40 augmente quand leurs effectifs baissent. Le décryptage de la financiarisation de l’économie et de la reconstitution d’un oligopole bancaire privé rend manifestes la démission sur ces questions des responsables politiques et le « naufrage de la social-démocratie », de François Mitterrand à M. François Hollande. »
Tous les économistes sérieux le savent. Cette politique du chômage, dégradant les sociétés à travers les hommes, est la violence économique suprême. Elle est à l’origine d’une souffrance que toute la « politicardie » fait semblant de combattre depuis la fin des Trente Glorieuses.
Vous avez, de ce désastre humain deux tentatives d’explication. Celle qui consiste à rejeter la faute sur la fatalité dont la source principale est cette inquiétante Europe bâtie contre nous pour le triomphe du fric. L’autre, richement pourvue de vrais salauds, nous explique avec forces schémas et diagrammes, que si nous n’avions pas choisi de mondialisé l’économie, nous en serions à des niveaux de chômage bien pires. C’est ce que nous vendent des créatures du genre Reynders.
En 1974, le président Pompidou se dit choqué alors que le pays ne compte que 400 000 chômeurs. Leo Tindemans, premier ministre belge de l’époque, ferme sa gueule. (Pardonnez cette grossièreté vis-à-vis d’un mort. Est-ce que ces gens méritent autre chose que l’irrespect ?)
La cavalcade en chiffres depuis n’a fait que prospérer en France comme en Belgique. Aujourd'hui, avec les nouveaux modes de calcul, la France compte 2,4 millions de chômeurs selon l'INSEE, mais 6 millions de personnes sont inscrites à Pôle emploi, auxquelles il faut ajouter 9 millions de précaires. La Belgique, toute proportion gardée, fait des scores comparables. La crise du Covid n'arrange pas les choses.
Alors que le chômage n'est pas une fatalité, mais un choix et ce dès 1930 !
C’est l’histoire d’une soumission du politique au marché. De protecteur engagé du citoyen, l'État est devenu un facilitateur pour l'économie. Les idées néolibérales ont gagné pour faire des Européens une main d'œuvre précaire, donc plus docile, avec ce que cela recouvre de violence sociale.
De Léo Tindemans à Alexander De Croo, la financiarisation de la Belgique comme en Europe, s’est faite sciemment à notre détriment, en prétextant que cette pratique du prêt était une assurance sur l’avenir, en conciliant la liberté d’entreprendre avec la liberté garantie par l’État, au point qu’aujourd’hui, il y a confusion.
Cette BD est un réservoir d’idées adapté pour retoquer les raisonnements actuels.

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