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Dépendance et indépendance.

Le grand guignol vient de France sur les tribulations d’une justice déchirée en interne entre faction politique rivale, tour à tour aux ordres du pouvoir et indépendante ou encore indépendante en partie contre une autre partie dépendante. On ne sait plus. Tout ce que l’on sait et quel que soit le bout par lequel on prend la justice française, l’État de Droit est devenu une véritable foutaise pour les imbéciles heureux qui croient encore à la démocratie en Europe.
Car, les magistrats qui se croient tout permis dans la docilité au pouvoir ou dans l’émancipation de toute contrainte d’État, sont partout disséminés dans les cours de justice de l’UE.
C’est plutôt gratiné en France. On passe sur les condamnations en série des Gilet jaunes, la plupart sans preuve, à la perquisition avec déploiement extraordinaire des forces de police, le 16 octobre 2018, au siège de LFI (La France Insoumise) sur les comptes de la campagne présidentielle de 2017. Le ramdam qui s’en suivit, Mélenchon le paie encore aujourd’hui. Alors que les comptes étaient corrects et qu’on n’en pourrait pas dire autant de ceux d’Emmanuel Macron dans sa campagne électorale pour la présidence de la République. Une plainte fut déposée contre lui, sans suite pour le Parquet.
On saute, plutôt on rebondit sur les affaires « Sarko », la saga « Tapie », pour passer à la mise en examen de l’ex-garde des Sceaux Rachida Dati le 22 juillet pour « corruption passive » et « recel d’abus de pouvoir » dans l’enquête sur ses prestations de conseil auprès de l’ex-PDG de l’alliance Renault-Nissan Carlos Ghosn. La dame a perçu 900.000 € d’honoraires comme avocate, alors qu’elle était députée européenne. Alain Bauer, criminologue, aurait aussi eu à en croquer. Ce n’est pas sans rappeler l’affaire d’Armand De Decker décédé si opportunément en Belgique.

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C'est une première en France pour un ministre de la Justice en exercice. Le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a été mis en examen, vendredi 16 juillet, pour prise illégale d'intérêts. On le soupçonne notamment d'avoir profité de sa position au sein du gouvernement pour régler ses comptes avec des magistrats avec qui il avait eu un contentieux en tant qu'avocat.
Ministre en exercice, c’est donc à l’intérieur du Corps judiciaire, la partie des juges s’opposant au pouvoir actuel, qui a pris l’initiative de le mettre en examen.
Et on en vient à la justice belge et des nombreux silences radios autour d’affaires, telle l’affaire Van Rossem, l’ancien député fédéral impliquant des personnalités et des personnalités libérales jusqu’en 2008, mort depuis fort heureusement pour certains pontes de partis au pouvoir ; l’affaire des égouts en pays flamand, impliquant le Christen-Democratisch en Vlaams (CD&V) ; enfin le gros trucage État-Justice-Partis impliquant le CD&V et le ministre des Finances Johan Van Overtveldt (N-VA) à propos du dossier Arco, la coopérative financière du mouvement ouvrier chrétien qui a sombré suite à la faillite de Dexia.
De ces affaires dont aucune ne s’est terminée proprement aux yeux de tous les contribuables, une seule conclusion est possible. Lorsque l’État de Droit, dont la justice est garante, ébranle les piliers de l’État libéral dans des affaires impliquant des personnalités importantes ayant des rapports directs avec l’État Fédéral et son équilibre précaire, les enquêtes ne sont plus diligentées, les dossiers prennent de la poussière avant d’être abandonnés.
Cela veut tout simplement dire que la Justice apparaît aux yeux des justiciables lambdas, comme une machine au service des puissants de l’establishment. Sa sensibilité devient extrême et son silence de cathédrale, quand des prévarications de personnages importants mixtes dans les deux langues des affaires qui pourraient enflammer le système fédéral de l’État.
Gaminerie que l’Affaire Kubla à côté de celle impliquant Armand De Decker ! Mort si opportunément le 12 juin 2019, alors qu’en traînant les pieds, la Justice avait déjà auditionné quelques huiles du MR et de l’Open-Vld pour avoir dépêtré trois oligarques kazakhs des rets de la justice belge, moyennant un bel arrosage de devises dont, encore aujourd’hui, on ne connaît que celui qui valut à l’ancien président du Sénat de Belgique de 1999 à 2004, puis de 2007 à 2010, de décéder de « chagrin » sans doute au grand soulagement du beau monde.

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