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Public ou privé ?

Les inondations des cours d’eau du bassin de la Meuse liégeoise, indépendamment d’une terrible épreuve pour les riverains, ont permis de faire quelques constats amers sur les conditions dans lesquelles la société libérale répond aux catastrophes.
La politique européenne vivement approuvée par le MR, le PS et Écolo consiste depuis plus de dix ans, à mettre en concurrence le privé et les services de l’État, afin d’affaiblir ces derniers, voire à les faire disparaître. Ce n’est pas nouveau, les parastataux qui relèvent de l'autorité de divers ministres, exercent des missions d'exécution ou de consultations précises depuis la fin de la guerre 45, s’y côtoient des syndicats, des mutuelles et des entreprises privées. Tout semblait bien fonctionner avant que l’Europe n’y vienne fourrer son nez.
Peu à peu, les grandes institutions hôpitaux, postes, chemins de fer, travaux publics et divers glissent vers le privé et changent de statut.
L’Europe est satisfaite, Bouchez se frotte les mains, Di Rupo se sent débarrassé du poids de certaines gestions. Quelques frasques des politiques devant gérer des entreprises mixtes, comme les aventures de Stéphane Moreau, l’ineffable CEO de VOO, confortent une certaine opinion en faveur des libéraux !
Reste que le commerce est de plus en plus organisé à flux tendus, à personnel réduit sous-payé et à économie de base pointilleuse. L’Europe ne parvient pas à se refaire une santé devant la bronca des Européens, écœurés de la gestion du social par le système capitaliste.
Un coup dur, comme une inondation majeure et voilà tout le beau pognon gagné par la frénésie de régner sur tout, la démocratie, l’Europe et l’État de droit, montré au grand jour !
Déjà on avait senti l’oignon avec Maggie et l’affaire des masques, puis des hôpitaux, au début du Covid, voilà qu’on ramasse une autre gifle avec la grande misère des moyens et le peu d’empressement du secteur public (les entrepreneurs de travaux publics surtout) à voler au secours des victimes des inondations, Croix-Rouge comprise et pour cause : pas de matériel, manque de crédit, un personnel peu nombreux et au bord de la crise de nerfs, comme il y a un an les infirmières des hôpitaux et de l’autre côté de la barrière, les chouchous de Bouchez, c’est clair, ils ne peuvent pas intervenir à titre gracieux, tout se fait sur facture et heures de travail.

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Les communes paient au prix fort aujourd’hui des pelleteuses et des bulldozers pour charger des camions des débris des ménages sinistrés. Déversés sur le domaine public, que va-ton en faire ? Ils seront sans doute livrés à des chiffonniers qui en tireront un bénéfice, sans compter les heureuses trouvailles qu’ils y feront.
C’est que tout marche au profit dans le système. Le bénévolat, l’altruisme, le dévouement au secours des autres, c’est de la rigolade. Tout à la balance de comptoir et que ça se sache, comme les vaccins anti-Covid. Après les discours admirables et la reconnaissance de l’humanité aux chercheurs sur le point d’abandonner leurs royalties, c’est le silence. Les paquets de milliards qu’ils se font sur le dos de tout le monde deviennent gênants.
Autre exemple, la pagaille dans la circulation à Liège. Elle est directement le produit de la privatisation qui gagne du terrain et se prend à décider toute seule. On ne décrète pas qu’il pleuve ou non, c’est certain. Les travaux du tram qui ressemblent à Nessie sortant sa tête du Loch Ness, on ne voit jamais que quelques ouvriers, par ci, par là, cumulés aux asphaltages avec la fermeture de la rue Grétry, font que le tunnel sous Cointe est devenu absolument indispensable.
Que font la Régie, la Ville de Liège et la circulation routière ? Rien ! On palabre. On évalue les travaux. On chipote sur ce qu’on fera ou pas. Après avoir pompé les eaux qui stagnaient dans les tunnels, quelques experts noircissent du papier.
Si je parle de la Chine de Xi Ping, Bouchez va crier au scandale : les assassins d’Ouïgours, les dictateurs capitalo-communistes, les libertés bafouées, etc. Bref, des voyous !
Et poutant, ces voyous nourrissent un milliard et demi d’habitants sans famine, construisent un hôpital en dix jours et s’ils avaient eu à régler le sort des inondés de la valle de la Meuse, tous seraient déjà relogés, sur les hauteurs, dans du neuf.
Quant au tunnel sous Cointe, il y aurait eu un électricien à chaque coffret, des dizaines d’autres à vérifier tout et deux jours après les pluies dévastatrices, la circulation était à nouveau normale, dans ce fichu tunnel dont on dit qu’il restera fermé trois mois !

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