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La puce à l’oreille !

Alors que les braillards de l’économie de marché poursuivent du haut de leur petit perchoir du MR, Écolo et PS l’éloge de la société de consommation, les gens voient bien que c’est fini et que cette fichue économie finira par éteindre tout projet d’avenir sérieux et peut-être jusqu’à l’humanité elle-même.
À chercher les responsables, on a beau s’épuiser, ils resteront anonymes. Et ce ne sont ni Bouchez, ni Jambon, ni Di Rupo qui arrêteront la machine, même pas l’Europe, ni même les USA. C’est un train fou sans conducteur qui fonce à toute vitesse vers son écrasement.
Seules des initiatives, conduites par des personnages d’une autre trempe que ces messieurs de la démocratie capitaliste, pourraient, tout au moins au niveau de leur État, dire « stop », nous n’irons pas plus loin chez les dingues… Et ces courageux se multipliant, que les irréductibles admirateurs d’Adam Smith et compagnie soient obligés de fermer leur clapet et de rentrer dans les rangs. Voit-on bien les bouillants politiques de nos partis traditionnels dire « merde » à l’Europe et changer d’économie ? Non !
Par conséquent, il faut bien poursuivre le chemin de croix, puisque nous sommes dans la même galère et qu’ils sont les plus nombreux à aboyer leurs conneries sur la croissance et le destin extraordinaire de cette foire aux illusions d’individualistes détraqués.
Cependant ce qu’ils nous offrent comme actualité devrait les inciter à moins d’euphorie.
Dans l’actualité la plus chaude, ils sont à patauger dans des délires qui sentent la catastrophe, version « on produit, mais pas encore assez ». La pénurie mondiale de semi-conducteurs a d’étranges répercussions, sur le plan géopolitique. Celui dont ils disent le marché prometteur, peine à se procurer ces puces électroniques qui équipent les appareils du quotidien, de l’ordinateur au grille-pain en passant par le toys des plaisirs particuliers, la machine à laver et la console de jeux.
Samsung devait concrétiser ses projets d’investissements de plusieurs milliards de dollars sur le territoire américain. Washington irait jusqu’à mettre en sourdine l’État de droit et le respect des procédures pour faire sortir de taule avant l’exécution de toute sa peine, le CEO de la firme, momentanément indisponible pour corruption.
La pénurie de puces a perturbé la satisfaction de nos désirs du « tout électronique ». C’est à se demander, de la rage des incendies d’été, aux inondations catastrophiques, si ces « gamins qui jouent avec nos vies » ont encore les pieds sur terre et le sens du réel ! La société de consommation a l’air de plonger « monsieur tout le monde » dans l’imbécillité complète !
Sans ces semi-conducteurs, qui valent parfois moins d’un dollar, impossible d‘ajuster le dossier du fauteuil d’un vieux, de faire sortir la voiture du garage toute seule et même de se brosser les dents avec une brosse « poils semi-dures » connectée. Un ennemi invisible, bien plus terrible, pour ces idiots, que le réchauffement climatique, a déclaré la guerre aux derniers projets des Foires « push button » de Vegas. Le monde libre manque de puces !
Cette pantalonnade sur un épisode de la croissance infinie survient au moment où les gens sérieux se posent des questions sur la mondialisation et le déclin de l’activité industrielle occidentale.

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L’invasion galopante du numérique et du traçage de nos vies professionnelles, de nos échanges, de nos choix politiques font partie de ce qu’une grande partie de la population mondiale croit dur comme fer : le progrès le plus fantastique que l’homme ait pu jamais réaliser de tous les temps ! Interrogez nos mammouths politiques pour voir ? Vous serez édifié ce vers quoi ces branquignols nous entraînent. Georges-Louis sur sa page payante de Facebook est intarissable là-dessus.
Dorénavant, réserver un billet ou acheter en ligne, exige à la fois une carte bancaire et la communication de son numéro de téléphone portable, voire de son état civil. Il fut un temps, qui n’était pas le Moyen Âge, où l’on pouvait prendre le train anonymement, traverser une ville sans être pris par un radar, se sentir d’autant plus libre qu’on ne laissait derrière soi nulle trace de son passage.
Ces messieurs de la croissance par la puce électronique ont un bel avenir devant eux, entre deux catastrophes naturelles, ils auront fait de la puce l’instrument heuristique idéal. Ils pourront équiper les passants d’un « passe civique » extrait de leur casier judiciaire, un « quick response code » pour l’aval de la police. Macron sort le premier « pass » du genre. C’est certain, Bouchez va trouver quelque chose aussi. La connerie c’est comme un mauvais robinet, quand ça s’ouvre, on ne sait plus le refermer.

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