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Rouflåde (1)

Les bousiers qui nous commandent roulent leur magot, comme les insectes du même nom amoncellent les défécations pour s’en délecter. Ils en font les uns et les autres des sphères bien rondes. Certains les placent à la banque et les autres à proximité de leur nid.
C’est la seule observation que l’on puisse faire en économie, sans se tromper.
Comment pourrait-il en être autrement dans une société composée d'individus prenant leurs décisions indépendamment les uns des autres ?
L’âpre discussion sur la valeur du centime entre un petit patron et son ouvrier est de la même nature que celle des prétendants aux hauts emplois de la chose publique, pour les attributions en billets de cinq cents de postes au sein des partis !
Du plus pourvu des salariés au plus dépourvu, la quête est la même. Le « certain ordre » dont on nous bassine les oreilles dissimule mal l’anarchie du système libéral, dans son rôle moteur par l’égoïsme féroce de l’intérêt particulier.
C’est même à cause de cela et rien qu’à cause de cela que la société est incapable de s’amender malgré la nature qui se rebelle et les virus qui se ruent à l’assaut de l’espèce, grâce aux moyens de transport inouïs que nous leur offrons.
Cinq milliards de bousiers aujourd’hui, dix milliards demain, on a compris que l’aventure humaine touche à sa fin.
Pour les pépères attachés au pouvoir comme les morpions aux poils de la marquise, le marché devrait agir comme une main invisible qui harmonise les offres et les demandes, instaurant un équilibre. Les approches en terme d'équilibre général tentent de rendre compte et de formaliser mathématiquement ce mécanisme, sans jamais y parvenir puisqu’il est imprévisible et chaotique !
On n’a jamais tant groupé d’individus issus des grandes universités, capables d’accumuler autant de conneries sur la croissance et l’activité des marchés de la société libérale.
Car, même archi perfectionnés les instruments de surveillance des contrôles ont des résultats limités, puisque les contrôles sont impossibles. On a pu démontrer l'existence d'un équilibre, après des crises économiques très bien mesurées dans leur ampleur et dans les dégâts qu’elles commettent, mais on n’a pas encore expliqué comment le marché parvenait à retrouver un certain équilibre à la suite d’une tempête financière, qui n’est, après tout, qu’une crise d’égoïsme soudain répandue par un effet de bouche à oreille !
En réalité, le système n’en est pas un vraiment, c’est une sorte de magie composée d’une source inépuisable de trucs et de ficelles que d’astucieux égoïstes mettent au point.
D’après l’économiste Keynes "ce qui arrive en fin de compte, ce n’est pas l'inévitable mais l'imprévisible". Il n'était nulle part inscrit dans les astres que 2020 et 2021 seraient sous l’emprise d’un virus coprophage, de la même nature accapareuse que les bousiers à la direction de notre usine à gaz.
Nous vivons dans un monde cupide, dangereux, incertain. Radicalement incertain. Tant vanté par Macron et Charles Michel, la prise de risque est à l’opposé de l’incertitude actuelle !
Les risques sont quantifiables par expérience et analyse. L'incertitude est intraduisible en données du même ordre.

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Tous ceux qui prétendent le contraire sont des charlatans. Or comme tout risque comporte une incertitude, rien n’est objectif en économie, tout n’est que hasard, opportunité, prédation d’instinct, massacre du plus faible. Les derniers charognards sont les huissiers qui dépècent les faillis.
La « prospérité » miracle, grâce à la pandémie, a fait reculer les échéances du désastre. Un vertige saisit l’humanité par la vision de la fin prochaine du pétrole, alors que la voiture électrique est un mythe, L’incroyable impossibilité d’une économie fondée sur la croissance est devant nous !
Plus grande encore est l’incertitude, depuis que les États se sont endettés jusqu’au cou, à seule fin de maintenir une apparence de prospérité, dans un délabrement généralisé et un accroissement considérable de la pauvreté.
À quoi le monde ressemblera-t-il dans, mettons, cinq ou dix ans... ? À part Georges-Louis Bouchez qui sait tout, personne n’en sait rien.
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1. Wallon de Liège : Bousculade, ruée.

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