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For security reasons

Revendiquer l’égalité des droits et des moyens d’y parvenir pour tous, c’est bien.
Mais défausser la langue des subjonctifs et introduire l’écriture inclusive, c’est mal.
Ainsi tour à tour du bien au mal, la société pour se vouloir exemplaire se rapetisse dans la médiocrité. Sa peur de mal faire, la conduit à implorer des pardons à toute l’Afrique pour la colonisation de vastes territoires, fruits des erreurs d’une époque passée, inexistante aujourd’hui, et à l’intérieur, d’étendre à l’infini le devoir d’asile à des populations nullement menacées et qui entendent bien occuper à la turque les Saintes Sophie qu’elles visitent, gardant les mœurs et la nostalgie du pays d’origine.
Dans la plus grande confusion, les forces politiques de la gauche à la droite se contredisent sur tous les points, alors que par le passé la dispute ne touchait que le social et le capitalisme.
Ainsi on entre dans le déclin d’une civilisation européenne que Zemmour appelle chrétienne, qui est en réalité celle du Siècle des Lumières et de la Révolution de 89.
Voilà que, des imparfaits du subjonctif à la culture Woke, de l’écriture inclusive à la haine d’un sexe encore trop dominant, des « imbéciles heureux nés quelque part » s’opposent aux vagues migratoires irrésistibles. Ce que voyant, la démocratie « pour raisons de sécurité » joue de son pouvoir régalien en utilisant sa police. Coupant court à toute discussion, l’État impose des mesures que l’on n’aurait pas supportées au sortir de la guerre en 45.
La sécurité a supplanté toute autre notion politique. Rien n’est résolu, au contraire. Il semble même que la sécurité fasse problème.
Salus publica suprema lex (Le salut du peuple est la loi suprême), la sécurité est l’objectif à atteindre et, en attendant, la population a droit à la répression, qui n’est pas la même chose.
Les « raisons de sécurité » dont on parle aujourd’hui constituent au contraire une technique de gouvernement normale et permanente.
Un renversement bouleverse la relation entre les causes et les effets : puisqu’il est vain de gouverner les causes, il faut se borner aux effets. L’axiome régit nos sociétés, de l’économie aux mesures de sécurité et de police. On comprend mieux ainsi la convergence entre un libéralisme absolu en économie et un contrôle sécuritaire sans précédent.

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Voilà qui aboutit à la fâcheuse position actuelle des États face aux attentats islamistes. Les ministres de l’intérieur sont tous à comptabiliser les attentats déjoués devant les médias, s’il y eut des réussites, les confirmer est impossible. Le discours est abstrait et la population ne retient que ce qu’elle voit. Elle en conclut que l’Etat n’intervient efficacement que le crime accompli !
Les dispositifs ne permettent pas de prévenir les crimes, mais de confondre les récidivistes
En vain, des citoyens attirent l’attention sur les dangers d’un contrôle absolu et sans limites de la part d’un pouvoir qui disposerait des données biométriques et génétiques de tout le monde. En conséquence, la législation belge en matière de sécurité est plus sévère que celle des Etats fascistes !
La multiplication croissante des dispositifs sécuritaires témoigne d’un changement des mœurs politiques. Insidieusement, la lutte contre le déclin de la civilisation européenne qui devait renforcer la langue, veiller à l’assimilation des immigrations massives, rendre aux enseignants la place prioritaire dans le système éducatif, s’est transformée en une lutte pour une société nouvelle qui a perdu le sens de sa culture par l’impossibilité de contrôler la démographie. L’exercice de la citoyenneté politique devient un critère de l’identité sociale. Pour la gauche, il est impossible de réclamer une justice sociale pour tous et d’en exclure les immigrés clandestins, parias d’entre les parias et qui seront demain, des citoyens belges qui auront le pouvoir de voter. Les recours sont autant de chas d’aiguilles par où passe les menacés d’expulsion. La citoyenneté devient une condition purement passive, où l’action et l’inaction, le public et le privé s’estompent et se confondent. Ce qui se concrétisait par une activité quotidienne et une forme de vie, se limite désormais à un statut juridique et à l’exercice d’un droit de vote ressemblant de plus en plus à un sondage d’opinion.
La Belgique n’est pas un Etat de discipline, mais plutôt — selon Gilles Deleuze — un Etat de contrôle qui n’a pas pour but d’ordonner et de discipliner, mais de gérer et de contrôler. Face à un tel Etat, il faut repenser les stratégies traditionnelles du conflit politique. Zemmour l’a bien compris qui entend – une fois élu (s’il se présente) resserrer davantage les liens de la nation traditionnelle par la Loi et la police, allant à rebours de ce que souhaiterait la gauche qui veut renouer avec le pouvoir par le peuple et pour le peuple. C’est l’alternative entre une État policier à la Zemmour ou un abaissement d’une civilisation par mixage avec une autre.

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