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Un Ouïghour libéral-socialiste !

Partie de pancrace mercredi à la Chambre entre Ahmed Laaouej, socialiste libéral (PS) et Raoul Hedebouw, socialiste à l’ancienne. Le pancrace est un sport de combat grec qui interdit de s’arracher les parties génitales. Ces sportifs en Chambre n’ont pas été jusque-là. Le pugilat, réputé plus violent, ce sera pour plus tard, quand dans un prochain sondage le socialisme libéral aura encore perdu quelques points. On fabrique en haut lieu pour Laaouej des coquilles en carbone inspirées des cadres de vélo de course.
La politique ne changera donc jamais !
Voilà donc le chef des libéraux socialistes qui s’emporte sur une question de l’opposition en traitant son porte-parole de « communisss », évitant ainsi, évidemment, de répondre sur le fond.
Pourtant, socialement parlant, il eût été plus humain de traiter par le raisonnement et la confrontation pacifique des idées, le très douloureux et important problème de la réinsertion des malades de longue durée. Mine de rien et combien même Laaouej aurait raison, ce n’est pas un manque de respect pour le député Hedebouw dont le libéral-socialiste a manqué, mais de mépris pour tous ceux qui se trouvent dans une situation délicate, celle de reprendre le travail après de longs mois d’absence.
L’attaque ad hominem reste la réponse de celui qui acculé et se voyant perdu, se rue sur l’invective pour se tirer d’affaire, croit-il, à moindres frais.
« Communisss », si c’est ça la réponse donnée par Ahmed Laaouej au nom du parti libéral-socialiste (PS), c’est vraiment un pauvre argument. De plus en plus, le public ne s’y trompe pas et juge désormais sévèrement la répartie classique d’un responsable aux abois.
Non seulement cette dérive éloigne du sujet à traiter, mais transporte l’ensemble des députés dont certains auraient quand même bien voulu débattre, dans des règlements de compte personnels. On a compris pour Ahmed, que sa mission n’est plus celle de raisonner sur les projets de la majorité avec les députés libéraux-socialistes à la Chambre, mais d’injurier qui n’est pas de l’avis d’Elio Di Rupo.
De quoi parle-t-on derrière les éclats de voix ? Des réformes du gouvernement qui tend à récupérer une partie des milliards que coûtent 500.000 travailleurs touchés par une incapacité prolongée.
On voit le genre de loi : réaliser des économies en traquant les vrais et les faux malades et convalescents n’ayant pas encore recouvré l’ardeur productiviste chère aux employeurs. Sur l’état de bonne forme et d’appétence des concernés, le mal être des socialistes est visible. Certains sont tout à fait lucides qu’ils vont bouleverser des vies et faire tomber dans la machine à hacher les dépenses, un bon nombre d’accidentés dans leur corps et dans leur vie, dont la loi ne tient pas compte. Pas pour Ahmed, résolument pour la loi, d’où son anathème « communisss » qui clôt le débat.

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Déjà, l’ancienne procédure de réintégration des malades de longue durée était une machine à licenciements pour les employeurs, servant à économiser dans les indemnités de maladie et invalidité, bien plus qu'aider les malades de longue durée à reprendre plus vite le chemin du travail.
Par le passé des décisions du médecin du travail déclarant les travailleurs définitivement inaptes à effectuer le travail convenu ainsi que tout autre activité dans l'entreprise, rompaient le contrat de travail pour force majeure médicale. La nouvelle mouture s’occupe de l’amont de ces licenciés involontaires. L’État se charge de dégommer aussi des indemnités des Mutuelles, plaçant le malade dans une catégorie nouvelle celui d’handicapé pris en charge par les CPAS, dans la catégorie de semi-mendiants, chère à l’état libéral, pour l’unique raison que leur coût est moindre.
Voilà le fond du débat que Hedebouw voulait et qui aurait intéressé tous les citoyens.
Au lieu de quoi, second en jactance après Di Rupo - hiérarchie oblige, Ahmed Laaouej a fait descendre le débat bien bas, par des propos que je n’invente pas en les transposant tels quels. "Avec cette réforme, on responsabilise l'employeur. Ça, ce sont des réalités, mais vous ne le dites pas. Le PTB est mal placé pour faire la morale et dire défendre les travailleurs. Nous, ici, au Parlement, avec courage, nous sommes venus dénoncer des camps de travail forcé (d'Ouïghours en Chine, ndlr). Et vous, vous vous couchez, vous avez peur. Quand on défend les travailleurs, c'est ici en Belgique. Mais là-bas, ils sont musulmans, c'est ça votre problème ? Vous, vous êtes sympa, mais les gens qui sont derrière vous n'ont pas renoncé au maoïsme et au stalinisme".
Pour un psy, c’est passionnant cette réplique. En refusant de répondre, Ahmed Laaouej montre sa vraie quête, en mettant l’intégration des musulmans au premier plan, sous les applaudissements de ces imbéciles qui ne voient pas que Laaouej se prend pour un Ouighour mal aimé, mal compris dans la société belge et qui entend bien revenir aux mœurs et coutumes, niqab compris, dans une société belge qu’il entend conquérir au nom de l’islam, même s’il se dit agnostique et parfaitement intégré.
On n’a peut-être pas parlé du mécanisme des sanctions de cette nouvelle loi, mais on a touché un mot sur la condition malheureuse des Ouighours de Belgique que le non-islamisant Ahmed Laaouej voit partout. Et c’est inquiétant !...

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