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D’un crétin à l’autre.

Depuis 1945, des critères pour hiérarchiser les salaires ont été mis en place par nos « élites ». Elles se sont fondées sur la valeur des diplômes plaçant le lauréat dans une grille des barèmes. En gros, le système est basé sur des certificats de capacité que chacun peut obtenir par mérite. On a appelé ce système, la méritocratie. En étaient exclus les non-diplômés et les riches, ces derniers n’ayant qu’à paraître pour qu’on leur prouve de mille manières qu’ils sont de la catégorie supérieure.
À l’aube du XXIme siècle, des bouleversements profonds ont cassé l’ascenseur social, fragilisant la méritocratie. La crise économique et financière de 2008-2009 l’a achevée.
Les diplômes universitaires ne garantissent plus des hauts salaires. le chômage passé 55 ans y devient courant. Par expérience, on s’est aperçu que le diplôme n’est plus qu’un parchemin établissant des études faites qui n’augure en rien, l’intelligence du porteur. Le concept que l’on se faisait des aptitudes et du QI, est controversé.
Les universitaires que les partis envoient dans les hautes sphères de l’État l’ont réduit à cette chose informe qui nous sidère. Il n’ont pas la réputation d’excellence ! En sont toujours exclus les neuf dixièmes de la population, au grand triomphe des avocats et autres gens de la sorte.
Cette exclusion du plus grand nombre vient en partie de cette méritocratie qui n’est plus. Cela a pour effet de séparer les gens de pouvoir de la population. Comment diriger un pays sans connaître l’avis des masses ? Par sondage d’opinions ? On sait que madame Merkel en était friande, comme Sarkozy et probablement les premiers ministres belges.
Les résultats sont plutôt décevants.
La Belgique est faite de bric et de broc par assemblages douteux selon les circonstances, à tel point qu’il a été nécessaire de multiplier les pouvoirs par les Régions et les gouverneurs de province et chapeautant le tout, les lois linguistiques avec lesquelles on entre dans des méandres de l’usine à gaz.
Lorsqu’on prend de la distance pour un regard critique, on se prend à douter de l’intelligence de cette nomenklatura qui semble être née pour gouverner. De là à penser que les critères d’intelligence par les diplômes sont tout à fait aléatoires et rédhibitoires d’une bêtise consternante, il n’y a qu’un pas.
Non seulement nous pouvons douter de la capacité de nos dirigeants de conduire ce pays, mais encore convenir que certains atteignent à une forme d’irresponsabilité démentielle.
Toute notre scolarité, s’est construite autour de l’amélioration du QI. Alfred Binet l’inventa en 1905, remodelé maintes fois depuis. Binet était-il intelligent ? C’est une question qui s’impose. En réalité, le QI mesure avant tout la logique, la mémoire et le langage : les aptitudes les plus valorisées à l’école. On peut donc être très intelligent avec un faible QI et être d’une intelligence moyenne avec un quotient de 120.

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La dextérité, l’habileté manuelle de ceux qui ont bâti les cathédrales, créé des œuvres d’art dans tous les domaines, capables de reconnaitre n’importe quel champignon ou plante, de construire les plus beaux décors de théâtre, de jouer d’oreille n’importe quel instrument, ne sont pas repris dans les critères actuels qui réduisent l’accès aux salaires par les diplômes.
Mine de rien, c’est toute la hiérarchie sociale établie par le libéralisme économique qui vole en éclat.
Howard Gardner publie en 1983 une théorie sur les intelligences multiples. Il n’existerait non pas une seule forme d’intelligence, mais huit.
Ces huit intelligences seraient présentes dans chacun d’entre nous, de façon plus ou moins développées. L’acquisition de ce cocktail d’intelligences propre à chacun serait en partie déterminée par nos gènes, mais se ferait aussi au fil du temps, de nos expériences et de l’influence de notre environnement.
Gardner définit l’intelligence comme une capacité à résoudre les problèmes de la vie courante, à générer et à résoudre de nouveaux problèmes et à créer quelque chose qui a de la valeur dans un contexte culturel précis.
La plus déterminante dans la société libérale est l’Intelligence logico-mathématique. Elle est mesurée par le QI et valorisée par l’enseignement. Elle abonde chez les avocats et les politiciens. On a observé que ceux qui en sont pourvus sont, en général, très moyens, pour ne pas dire nuls, dans les sept autres.
Viennent ensuite selon Gardner, l’intelligence visuelle-spatiale comme Einstein, l’intelligence naturaliste-écologiste comme Michel-Ange, l’intelligence musicale-rythmique comme Cousteau, l’intelligence corporelle-kinesthésique comme Mozart, l’intelligence intra-personnelle comme Michael Jordan, l’intelligence interpersonnelle ou sociale comme le Dalai Lama, l’intelligence verbo-linguistique comme Gandhi, l’intelligence naturaliste comme Zola.
Cette société fonctionnant dans la logique du pognon à se faire sur le dos des autres, il était nécessaire d’adapter l’école pour valoriser deux types d’intelligences : logique et linguistique. La pédagogie utilisée se calque sur les modes d’apprentissage liés à ces intelligences.
On a fait le tour du gâchis dont cette société est coupable. Les vaticinations imbéciles de Bouchez, à l’encontre de ceux qui n’entrent pas dans le moule, ajoutent encore à l’odieux de ce libéralisme qui au fur et à mesure de ses échecs, se crétinise.

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