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Ça coince au PS !

Je ne peux imaginer que le combat soit perdu à gauche, malgré la trahison du part socialiste qui s’en est allé manger dans la main des libéraux. Depuis cinquante ans qu’ils nous ont humiliés en baissant leur pantalon, c’est un coup dont les gens ne se remettent toujours pas.
Bien sûr, maître des emplois administratifs à Bruxelles et en Wallonie, ce parti draine encore des dizaines de milliers d’obligés. Tous leurs militants, certains vieux de la vieille de l’UC, la Mutu, la FGTB gueulent toujours contre le système économique auquel adhère pourtant ce parti, déchiré, meurtri, abîmé par ses chefs. Que serait-il arrivé de l’État bourgeois si, même bien avant Cools, il avait tourné le dos aux épiciers libéraux qui tiennent toujours le pays en 2021 ?
La Belgique aurait-elle adhéré à l’Europe dans sa version commerciale et sa vassalité à l’Amérique ? Le pays se serait-il durci contre l’éparpillement de nos savoirs et de nos industries là où les salaires sont des insultes aux travailleurs ? Aurait-il refusé les ventes au rabais à des étrangers de ce patrimoine industriel aujourd’hui à vau-l’eau ?
Nous ne le saurons jamais. Mais, le passif est lourd à porter par le tandem Magnette-Di Rupo.
Il est possible que le respect des statuts dans l’optique de la lutte des classes aurait été tout ou en partie abandonné par le peuple des Trente glorieuses avec ou sans le PS. Les dirigeants l’ont sans doute pensé avant d’instrumentaliser le Congrès dans ce sens. Mais, je suis persuadé que s’il s’était maintenu dans le droit fil de ses statuts, il serait en train de se refaire une santé aujourd’hui. Le PTB n’existerait pas et Hedebouw en serait, sans doute, le président régional, au lieu de l’intrigant Frédéric Daerden.
Mais, ne refaisons pas l’histoire. Ce serait trop simple.
L’avenir nous le dira : le PS paie chèrement ses trahisons, au point qu’il pourrait presque disparaître ! Pourquoi pas, devenir un parti minuscule comme son homologue français, obligé de vendre son siège de la rue Solférino, pour payer ses dettes, avec la perspective d’une madame Hidalgo, candidate à la présidence du pays avec 3 % d’intention de vote !
Le parti de Magnette, encore majoritaire en Wallonie est aux taquets. Plus le libéralisme en fin de parcours devra exercer une pression sur le peuple pour descendre avec lui, marche après marche, les restrictions, les bas salaires et l’inflation qui reprend d’une main, ce que les autorités donnent de l’autre, plus le PS se trouvera mal dans sa collaboration avec le MR.

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Le corps électoral belge est un ventre mou qui se croit toujours en démocratie. On fait ce qu’il faut en haut-lieu pour que cette hallucination collective reste le plus longtemps possible dans la tête d’une majorité d’électeurs. Il n’y a rien de plus imprévisible que l’avenir du corps électoral. Il pourrait se laisser aller à un coup de chaud, le jour où il s’apercevra qu’aucun parti au pouvoir ne le défend.
Il fut un temps ou le discours de Di Rupo passait dans une société individualiste. À savoir qu’un jeune pouvait tirer son épingle du jeu. Une infime minorité en a profité. Il est clair que le gros de la troupe est restée sur le carreau. Diplômé, non diplômé, génie incompris ou débile léger, tous chair à produire et si ça tourne mal, chair à canon, pour enlever le goût de la révolte à la multitude.
Ce qui est détonant en ce décembre 21, ce n’est pas le spectacle d’un PS déchu, mais l’effondrement des classes moyennes commerçantes et artisanales, minées par la concurrence des grands groupes et les mesures anti-covid, dans une Europe apeurée par une grippe-bis prémices peut-être de la venue d’un nouvel Ebola mondial !
Les commerçants plus que les artisans ne peuvent pratiquement plus se défendre contre le commerce en ligne et les grandes surfaces.
C’est la fin des plus chauds fans du capitalisme. Le bourgeois d’entrée de gamme fait faillite, se suicide parfois, dans la rue, devant les rideaux baissés de son magasin, sans que ça étonne les passants !
On est saisi de la vitesse de la mue.
Où vont ces déçus du MR et du PS ? ...aux partis non gouvernementaux pardi ! C’est une bombe à retardement. Il est même possible que le MR comptant se nourrir de la dépouille du PS, fasse le premier, les frais de la disparition de la classe moyenne inférieure. On aurait alors le spectacle des partis traditionnels sur les rotules. Ce pays serait proprement et définitivement ingouvernable !
Sortiraient du bois les racoleurs de l’Union Européenne pour aider hâtivement les nouveaux minoritaires à mettre au point des lois d’exception, faisant passer une démocratie bancroche, à une oligarchie des chefs.
Nous serions dans une impasse aux relents dictatoriaux. Les chefs dès le début des insurrections durciraient leur pouvoir au nom de l’ordre et de la sécurité… On connaît la chanson. Notre voisin Erdogan pratique cet exercice entre dictature et démocratie, depuis le putsch des militaires. Avec un pareil expert à ses portes, l’Europe aurait son modèle. Les socialistes disputeraient au MR la nomination du führer. Les gens entreraient en résistance…

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La démocratie belge, une paréidolie collective. Un changement d'éclairage pourrait-il changer cela ?

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