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Les mots pour le dire.

C’est à la suite des Trente Glorieuses que des lois ont été promulguées sur le racisme et l’antisémitisme, principalement destinées à surveiller le langage et les écrits publics.
On peut être condamné aujourd’hui pour avoir prononcé des mots interdits ou pour une association d’idées les soulignant.
Parfois certaines nuances échappent au public. On ne sait pas trop quels sont les termes inadéquats employés par Eric Zemmour, pour avoir été condamné à la suite d’une interview sur les mineurs ou pseudo mineurs demandeurs d’asile qui vivent dans la délinquance. Aurait-il généralisé cette délinquance faisant ainsi une délinquance collective, alors que certains d’entre eux s’intègrent et apprennent un métier ? Il en a convenu par la suite en précisant sa pensée. Les juges n’en ont pas tenu compte. La période électorale est toujours propice au coup d’éclairage judicieux pour les uns, malencontreux pour les autres, plaçant les juges dans l’ambigüité, jugée tendancieuse par la foule.
Cette volonté de contrôler le langage et l’écrit public par l’application de la loi, allant jusqu’à l’excès de contrôle des juges, rappelle l’histoire de la presse sous Napoléon III et la censure de l’Ordre public.
C’est une régression des libertés que semble approuver une partie de l’opinion et elle a tort.
Évidemment, les ligues, les comités de vigilance s’en donnent à cœur joie et portent plainte à tout propos dès qu’un personnage d’actualité, qu’il soit politique ou non, dit un mot qui ne leur plaît pas.
Traditionnellement, la droite a toujours été l’ennemie de la liberté d’expression. Sa voix a été prépondérante dans une démocratie libérale, de Léopold II à nos jours. La gauche, enfin ceux qui la représentent au pouvoir, était censée vouloir sortir du carcan des mots interdits. Est-ce depuis que Jean-Marie Le Pen s’est fait le chantre des chauffagistes de l’horreur, mais la gauche qui incarnait la rébellion contre toute restriction du droit à l’expression individuelle semble avoir repris le flambeau des mains de la droite pour mener tambour battant la chasse aux maldisants.
Les rôles sont inversés. La gauche libérale et la gauche radicale repoussent les limites du discours haineux. Les opinions deviennent subitement des délits. C’est d’autant aléatoire de passer aujourd’hui en justice pour ce délit, que les juges changent facilement d’opinion sur la définition du discours haineux.
À titre personnel, je suis de gauche et le resterai, mais je ne suis pas d’accord sur les batailles juridiques qu’elle mène, dans l’esprit des ligues et des associations contre le racisme et l’antisémitisme à propos des mots et des expressions, ainsi que le sens des discours de gens qui les profèrent, qu’ils soient condamnés ou non de ce fait.
Je suis pour la liberté d’expression et la liberté du débat entre adversaires dans les règles de la politesse. Seul le pugilat qui succède parfois à une confrontation verbale est un délit. Quoi que l’on pense, se faire traiter au passage de connard n’a rien de déshonorant ; ce sont les arguments que l’on met autour du mot qui comptent.
La philosophie woke qui semble gagner certains esprits, est un sommet de la perversité en se qualifiant juge du langage. Sous le prétexte de plus d’équité, de diversité et d’inclusion, on impose des restrictions en matière de liberté d’expression et d’usage de la langue. Conclusion : plus personne n’ose s’exprimer de peur de stigmatiser une minorité !

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Un climat de peur et de répression alimente le pouvoir d’une minorité radicale. Elle impose sa volonté à une majorité silencieuse. Pour cela, elle dispose d’une série de mesures pour brider la libre communication. Les codes de conduite, espaces sûrs, formations à la réaction aux préjugés et autres dîners citoyens sont tous des instruments du « grand arsenal répressif woke ».
Et « ma » gauche est la complice évidente de cela !
Les oppresseurs à poursuivre sont les oppresseurs économiques, ces voleurs de vie, de temps libres, avec lesquels nous partageons toujours à notre détriment les bénéfices de notre travail. Voilà les vrais oppresseurs, non seulement de la gauche, mais aussi de toutes les catégories sociales, sauf la leur, bien entendu. Encore que, ce sont des piranhas, ils se bouffent entre eux aussi !
Le statut d’oppresseur ne repose pas sur le genre et la couleur de peau. L’homme hétéro blanc, pour woke et pour une partie de la gauche, est la tête de Turc. La politique identitaire déshumanise des groupes dans notre société en s’appuyant sur leurs caractéristiques extérieures immuables. Si j’estime que la politique coloniale sous Léopold II envers les Noirs a été absolument dégueulasse, c’est bon. Ça suffit. Je ne suis pour rien dans ces goulags du passé. Je lutte contre toute récidive du caractère oppresseur de l’économie libérale. Les léopoldistes du présent sont dans les rangs du MR et même du PS, prêts à tout pour se faire un petit coupon de plus sur les Minerais de la société Minière ressuscitée. Je les combats aussi, alors de quoi m’accuserai-je ?
Woke, je l’écris à l’intention de la gauche que j’aime : c’est la vertu sans les actes. La diversité et l’inclusion sont des concepts creux pour détourner l’attention et dissimuler un manque de responsabilité.
Attenter aux mots, empêcher les gens de les dire, c’est un attentat contre la langue et contre les libertés.

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