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Épitomé de politique pure.

La Belgique n’échappe pas à la règle selon laquelle un événement important efface les autres.
Nous en avons eu deux, coup sur coup : le Covid et la guerre en Ukraine.
Que se serait-il passé si la guerre était survenue alors que la pandémie faisait rage ?
Probablement que la priorité serait restée au Covid et que l’Europe se serait moins engagée au côté de Volodymyr Zelensky.
L’opinion a choisi l’Ukraine et a refermé définitivement la saga de la pandémie. Certains experts en contestent la fin. Ils s’inquiètent d’une possible nouvelle vague. En l’occurrence, l’opinion restera-t-elle sur sa position et déclarera-t-elle close cette affaire de virus venu de Wuhan ? Se désintéressera-t-elle des morts et des hôpitaux surchargés ?
Nous entrons dans des spéculations qui touchent à l’humain. Les grandes causes effaçant les petites, c’est toute la politique du bon fonctionnement de la démocratie qui est remise en question.
Au fait, de quoi parlait-on en 2019 avant le Covid ? Quelles étaient nos préoccupations sociales, la position des partis et les solutions atteintes ?
Sauf à s’y faire une religion en relisant les journaux de l’époque, très peu de citoyens peuvent répondre à ces questions. De ce chaos émerge quand même la proposition de mettre la pension minimale à 1500 euros, décision après deux années de pandémie non-stop, à la formation de la coalition actuelle… pour le reste ?
On sait bien que la guerre en Ukraine ne sera pas perçue comme une catastrophe comparable au Covid, même si elle fait rage et semble donner chaque jour des aperçus effrayants de la destruction par les Russes de quartiers résidentiels des villes menacées, faisant fuir les habitants.
Elle ne durera pas trois ans. Il est même probable qu’elle se termine par un accord dans le mois. Ce qui, entre parenthèse, n’arrangerait pas le président Macron pour sa réélection. Les autres candidats ne manquant pas d’exiger des débats sur le bilan du sortant.
Quant à la Belgique, à peine sait-on que le gouvernement fédéral est dirigé par Alexander De Croo. Qu’y fait-on ? À part Sophie Wilmès qui tricote pour les réfugiés ukrainiens et des livraisons d’armes à Kiev, la politique intérieure est un ovni.
Même Georges-Louis Bouchez est en suspension dans l’air. On se souvient seulement que le Covid étant sur sa fin, la guerre en Ukraine n’était encore qu’en germe dans le grand rassemblement de l’armée russe à ses frontières, le MR avait eu quelques mots avec Magnette sur l’e-commerce. Cela n’avait conduit à rien d’autres que rappeler au président du PS qu’il faisait partie de la majorité. Ce qu’il comprit très vite.
A moins d’une troisième calamité externe à nos petites popotes intérieures, il faudra bien revenir à ce que nous faisions et espérions avant les deux autres.
Pensez cela n’est pas faux, mais n’est pas réaliste.
Nous avons applaudi aux mesures de restrictions écoomiques que l’Europe a prises contre l’agresseur russe dans l’affaire de l’Ukraine. Ces mesures feront un effet boomerang qui dérangera nos petites habitudes à propos de la hausse des carburants, du blé et des autres matières importées de Russie et d’Ukraine.
L’Europe prévoit pour l’année 2022, 6 % d’inflation ! Pour peu que de ce fait, il soit prélevé un intérêt raisonnable, ne serait-ce que de 3-4 % sur les dettes souveraines des États, ceux-ci seraient plongés dans des déficits records. Qui croyez-vous naturellement qui épongent les dettes d’un État prodigue ?
Nous, bien entendu, demandeurs d’essence, de mazout, de blé et ne voyant venir les fournisseurs que portefeuille ouvert sur la table.
Et on en revient avant la première crise, quand l’état belge ne se souciait guère d’une situation de pauvreté des travailleurs au salaire dérisoire, des caissières à mi-temps et des « entrepreneurs » bidons ; cet état nouveau créant dans des conditions invraisemblables une entreprise dont le patron et l’employé sont une seule et même personne.
Enfin, l’étage en-dessous, les mal barrés du système, chômeurs, les aidés des CPAS, toutes ces situations désespérées dont on est sans nouvelle par la grâce des deux événements majeurs.
Est-ce que Georges-Louis Bouchez va reprendre l’assaut et en découdre encore avec la misère, dès la paix survenue en Ukraine ou va-t-il prétexter les temps nouveaux, pour dans de grandes envolées sur RTL, argumenter pour réduire notre consommation par les effets pervers de l’inflation ? Ce qui aurait le mérite de taxer salariés et chômeurs réduisant encore le niveau de vie général !
Ces questions auxquelles échappent encore nos dirigeants, ce gouvernement, ses soutiens des partis qui l’ont constitué, les fidèles au MR, les néolibéraux bourgeois, il faudra quand même y penser sans oser espérer un troisième fléau qui viendrait reporter toutes les échéances à turelure.
Voilà trois ans que nos dirigeants en prennent à l’aise.
Il est plus que temps qu’on en revienne au bon usage de la démocratie parlementaire, même si dans ses structures actuelles, les citoyens sont loin d’avoir touché le gros lot.

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