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LA TRAHISON DES LIBÉRAUX.

Les USA ont toujours eu l’Europe aux boniments. Ce n’est pas près de finir. Le courant libéral européen est plus pro-américain qu’attaché à l’unification des 27 pays membres de l’Union. Il est fondamental que l’Europe ait les moyens de se défendre elle-même de tout agresseur. La priorité est donc la création d’une défense autonome. On a l’impression que les libéraux réservent leur priorité aux intérêts américains, plutôt qu’aux nôtres.
Comme l’Europe s’est investie dans le libéralisme pur-jus, on se demande parfois si la Commission de madame von der Leyen n’entre pas aussi dans le même jeu d’influence des USA.
La guerre que la Russie mène en Ukraine a révélé les failles profondes dans le système défensif
Européen. Il est apparu que l’OTAN qui était en état de mort cérébrale suivant Macron, reprend soudain du poil de la bête et redevient l’outil principal pour notre défense, avec ce que cela suppose de mainmise de l’Amérique sur la défense européenne, l’OTAN n’étant une coalition redoutable que parce qu’elle est le prolongement de l’US Army.
L’Ukraine faisant partie de la zone européenne, il était tout à fait normal qu’une stratégie de soutien de l’UE à ce pays agressé s’élabore depuis Bruxelles. Or, l’Amérique en mettant « le paquet » pour militariser au maximum l’Ukraine, prend l’initiative d’une conduite politique qui ne s’embarrasse pas de la politique européenne à cet égard. On peut même considérer un arrangement avec la Pologne comme certains, de sorte que les USA se promènent partout en Ukraine avec des moniteurs et des spécialistes essayant des engins, voire des prototypes de toute nature, qui déferlent par wagons entiers sur Kiev et ses grandes villes.
Dans ce que l’on peut appeler le second plan Marshall des USA appliqué à l’Ukraine s’inclut la soumission de l’UE dans l’achat de son matériel de guerre. L’histoire des F35 est assez éloquente pour revenir dessus. L’Ukraine sert de laboratoire aux matériels de l’US Army, dans une guerre Russie-USA non-déclarée.
Au nom de quel leadership en libéralisme les libéraux européens font-ils allégeance aux USA ?
Le néolibéralisme n’a pas résisté à la pandémie et cependant les relations et les circulations des biens et fournitures sont toujours au beau fixe avec les USA, lors même que le rapatriement des techniques et des savoir-faire reconditionne de nouvelles usines en Europe, en y récréant ce qui avait été déporté dans des pays à salaires moindres.

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Assez curieusement la Commission européenne persiste sur la nécessité de poursuivre les traités de libre-échange, comme si cette politique ne s’était pas d’elle-même discréditée pendant la pandémie.
Un moment décontenancé par les foucades de Donald Trump, les libéraux européens étaient prêts à revoir leur politique vis-à-vis des contributions aux « services » que rendent les USA à l’Europe, quand, ô miracle, Joe Biden est sorti vainqueur des urnes !
Son élection à la Maison Blanche a signé le retour en force de la démocratie libérale sur le plan international. Les libéraux européens sont gonflés à bloc et repartent enthousiastes vers ce qui semble une politique non adaptée au monde d’aujourd’hui.
Joe Biden est sur une ligne du passé, même si son sommet pour la démocratie, organisé en décembre 2021, a déçu, il garde un positionnement identique à celui qu’il consacre à l’Europe, au prochain sommet des Amériques prévu du 6 au 10 juin. Lors de son dernier voyage en Asie, le président américain a également émis la volonté d'unir les démocraties locales contre le régime totalitaire chinois et de contenir les envies d'invasion de Taïwan.
Le ton est donné. Les libéraux ont le petit doigt sur la couture du pantalon. L’Europe soumise, sa Commission est dans l’attente des instructions de Washington.
L’investissement de Biden dans le cadre de la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine, est tel qu’il en a fait un des symboles de l'opposition entre démocratie libérale et autocratie. On devine la manœuvre, redécouper le monde en deux catégories : les bons et les mauvais ! Cette rebipolarisation du monde rappelle des souvenirs de la guerre froide.
Mine de rien, Washington nous met en première ligne. C’est une tentative osée dans laquelle nous prenons tous les risques. De l’autre côté de la planète, nous serions tenus de souscrire à la même politique, comme les Taïwanais en première ligne, à la place des USA, la aussi.
Les libéraux dans leur hâte de servir le libéralisme à l’américaine retardent d’autant une prise de conscience d’une Europe qui doit absolument s’afficher une puissance avec laquelle on négocie, parce qu’on la respecte. Or, cette soumission libérale à l’Amérique l’en empêche.
L’obstination de la droite libérale ressemble de plus en plus à une trahison. Ce ne serait pas la première fois. L’esprit « collabo » libéral, avec ceux qu’on croit être le plus fort, existait déjà quand la Wehrmacht occupait l’Europe. Les libéraux belges n’étaient pas les derniers à « rendre service ».

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