« Urne casse-burnes. | Accueil | POUTINE : TOUTANKCANON. »

Tout a un prix, même le vide !

Chaque époque à son Stavinsky – l’homme qui voulait vendre la Tour Eifel. Notre époque a comme escroc de génie, un type qui sous un nom supposé, Satoshi Nakamoto, a lancé l’idée de l’enrichissement « à coup sûr » par la crypto-monnaie dont le modèle le plus connu est le Bitcoin.
Le bourgeois vous ne savez le prendre que par l’argent. Vous lui proposez un deal où il peut doubler sa mise, vous le voyez de suite en confiance, prêt à sortir son portefeuille.
En gros, la crypto-monnaie est une monnaie digitale qui n’existe que sur les réseaux en ligne. Elle est transférée entre deux entités et n’a pas d’intermédiaire comme une banque par exemple.
On sait Di Rupo attiré par toute opération financière capable d’arrondir son pactole. A-t-il eu quelques paroles imprudentes au sujet du bitcoin à la suite de l’histoire du type qui achète trente dollars un bitcoin, qui en vaut vingt mille quinze jours plus tard ? Toujours est-il que quelqu’un invente une interview avec Thomad Gadisseux sur la RTBF, au cours de laquelle Elio se vante d’un nouvel investissement secret qui permet de rendre des centaines de personnes riches en Belgique.
Tout cela bidonné et dépourvu de crédibilité.
Le bourgeois bien con et profondément libéral ne résiste pas à l’argument du pognon facile.
« Nous traversons une période économique difficile et c’est la solution que les gens attendaient. Jamais dans l’histoire, nous n’avons eu une opportunité aussi incroyable que les gens ordinaires puissent facilement en tirer profit pour générer une richesse énorme en un temps aussi court. »
Dans les ex-voto, comme à Lourdes, accrochés aux vitrines des plateformes du NET, on trouve celle d’un jeune homme qui a acheté à son petit frère la voiture de ses rêves: une Ferrari 488 Pista en utilisant l’argent qu’il a gagné avec Bitcoin Profit.
Il s’agit bien évidemment de fake news et il ne faut en aucun cas donner suite à ces publications.
Pour sortir de ce mirage du fric se suffisant à lui-même pour produire des richesses infinies, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), autorité dans les milieux financiers et bancaires, paraît-il, donne son point de vue qui paraît frappé du bon sens.
Interrogée le 22 mai dernier par la télévision néerlandaise, elle a estimé que les cryptomonnaies ne "valent rien". Avis qui peut se partager par ceux que n’aveugle pas l’argent facile.
Au cours de la Bourse où ces chimères sont cotées, le 12 mai dernier, le stablecoin TerraUSD et Luna, la cryptomonnaie à laquelle il était adossé, se sont écroulés. Ils ont entraîné avec eux, la baisse de près de 30% du bitcoin et de l’ether.

1aeliod8.jpg

Christine aime les investisseurs qui fouinent dans les cours de la Bourse pour s’y mitonner des coupons à 12, 15 % . Elle les met en garde, estimant qu'il faut impérativement sensibiliser les personnes qui souhaitent investir dans ce domaine sur les risques encourus. "Ce qui me préoccupe quand on parle de cryptomonnaies, c’est de s’assurer que ces investissements soient réalisés par des gens qui ont conscience qu’ils peuvent tout perdre. Je suis inquiète pour ceux qui pensent qu’ils vont forcément y gagner sans comprendre les risques, qui vont tout perdre et qui seront extrêmement déçus. C’est pour ça que je pense qu’elles doivent être régulées", explique-t-elle.
Évidemment, un produit qui ne repose sur rien, pas même une machine et un ouvrier dessus transpirant à jouer de la clé à molette, c’est quoi sa valeur ajoutée, sinon l’espérance des gogos que de rien se révèle la martingale suprême ? Au début du siècle dernier, le système de Ponzi ou Pyramide de Ponzi, montage frauduleux rémunérant les investissements par les fonds procurés par les nouveaux entrants, s’il faisait des gogos par poignées, reposait sur un actif certain. Les sommes engagées étaient le produit des propriétaires bourgeois prélevant leurs plus-values sur le prolétariat. C’était une sorte de casino où les premier placements étaient rémunérés avec les fonds des suivants. L’escroquerie se révélait dans l’impossibilité de rémunérer et même de restituer les sommes engagées.
La cryto-monnaie, ce n’est même pas ça. L’investisseur est de la revue au premier choc.
Mme Lagarde en remet une couche : « les cryptomonnaies n'inspirent guère confiance. Ce sont des actifs très risqués. Ma très humble évaluation est que cela ne vaut rien. Cela ne repose sur rien, il n'y a pas d’actifs sous-jacents pour servir d’ancrage de sécurité".
Il n’y a pas d’entreprise sérieuse qui ne repose sur des actifs qui en cas de besoin ne se replie sur des valeurs réelles.
L’argent fait fantasmer plus le riche que le pauvre. Le pauvre, c’est d’abord changer son ordinaire et vivre avec moins de tension. Le riche, c’est dédaigner ce qui fit sa fortune, pour la plupart, le travail des autres et se persuader que la spéculation est supérieure à une journée de travail. Que dire lorsque cette spéculation multiplie par mille l’investissement !
On voit alors les pires avares se laisser aller à des extravagances, jetant de l’argent à profusion dans des leurres que tendent d’adroits filous experts en psychologie des classes moyennes.
C’est pour le capital le rêve insensé de se suffire à soi-même. Comme s’il n’avait pas besoin de la sueur des hommes pour se goberger de la valeur de ces transpirations.

Poster un commentaire