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Des ministres inconsistants.

Olivier Maingain, l’ancien président de DéFi vient de définir une nouvelle manière de collecter l’impôt qui paraît plus juste et très facilement applicable.
Le principe en deux mots : jusqu'à un minimum équivalent de 1.500€ nets par mois, vous êtes exonéré de tout impôt à l'État.
En effet, à part la charge de co-habitants modifiant vos abattements, un pensionné à 1500 € et inférieur jusqu’à 1200 €, paie des impôts très lourds par rapport à ses revenus. En moyenne, le pensionné à 1500 € ristourne à peu près un mois de pension. Proportionnellement, c’est bien davantage que les revenus du capital ou les revenus des hauts salaires.
« Pourquoi? Parce que 1.500 € est considéré comme le seuil de pauvreté. Vivre avec moins de 1.500€, c'est vivre avec beaucoup de contraintes et avoir peu de marge de manœuvre. Si vous avez encore l'obligation, comme c'est le cas maintenant, de payer un impôt sur ces 1.500€, votre pouvoir d'achat est tout à fait affaibli. Cette réforme-là, d'exonération de tout impôt pourrait être votée, indépendamment même d'une réforme fiscale plus globale. C'est vrai que ça a un coût. J'entends que des pistes sont proposées. Quel est le problème en Belgique? C'est qu'il n'y a pas une égalité d'imposition et de progressivité d'impôt selon les types de revenus. Or, il faut partir du principe que quel que soit la source de votre revenu, un euro doit être taxé de la même manière. Voilà le vrai problème fiscal, de l'égalité fiscale. C'est parce qu'il n'y a pas d'égalité fiscale dans ce pays qu'on n'ose pas redonner du pouvoir d'achat aux revenus les plus faibles et moyens. » (Olivier Maingain)
Une remarque qui complète ce raisonnement : en prélevant des impôts sur ce qui est considéré comme le seuil de pauvreté, l’Etat plonge délibérément des pensionnés sous le seuil de pauvreté !
Inutile de dire que DéFi n’est pas ma tasse de thé. Olivier Maingain, s’il a changé depuis, était du temps où son parti était engagé au côté du MR, un sacré bonhomme de droite avec une opinion des plus tranchées sur le libéralisme et contre toute forme de socialisation du système.
Qu’il ait ou n’ait pas changé depuis, je n’en sais rien et mon opinion là-dessus est sans importance. Je ne suis pas de ses électeurs.

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Cependant, j’ai toujours eu dans l’intérêt pour la politique, une sorte de pragmatisme qui me fait butiner à droite et à gauche dans les propositions des partis. Ce qui semble être un progrès social m’intéresse.
Hélas ! dans une particratie aussi griffes dehors, exclusivement libérale, les citoyens au-dessus de la mêlée, adoptant toute idée qui paraît bonne, passent pour suspects.
Parfois même, le pouvoir les considère dangereux et incapables de respecter les « règles », par exemple, un cordon sanitaire dont l’imbécillité est la cause directe du manque de dialogue entre Wallons et Flamands.
An nom de quoi, un parti politique interdit-il à ses affiliés d’échanger idées et réflexions, avec des personnes d’un autre bord, fussent-elles « jugées » extrémistes !
Longtemps les partis de pouvoir s’étaient tacitement regroupés autour de l’idée d’un apartheid d’une gauche militante. Cette gauche militante s’étant assagie, elle devint un parti libéral « de gauche », le PS ! Voilà qu’à défaut des communistes trop peu nombreux, un autre parti de gauche, le PTB, prend le relais, comblant le vide par des idées neuves et un programme.
Un temps peu inquiet par la progression de ce parti, les partis de pouvoir s’étaient concentrés sur l’exclusion de deux partis flamands, jugés trop nationalistes et trop à droite !
Charles, l’influenceur du clan Michel, désirant ardemment l’emploi de premier ministre avait d’autorité dédouaner la N-VA, réservant le cordon sanitaire au seul Vlaams Belang. Personne n’avait pipé mot. Tout le monde trouvait cela très bien.
On avait presque oublié le PTB. Les socialistes s’étant chargés d’attirer l’attention sur leur« extrémisme », il serait à nouveau question de revenir à la tradition !
Peu importe cette intransigeance, ce fanatisme politique, cette quasi-obligation pour un militant de penser exactement comme le chef !
Il n’y a rien de plus faux qu’un parti s’inscrivant dans une politique déclarée la meilleure, sans même avoir pris la peine de connaître ce qu’en pensent les autres !
Une des clés du peu d’enthousiasme des Français sur les élections de dimanche dernier tient justement dans le triomphalisme permanent des chefs de parti à l’égard d’eux-mêmes, de leur politique et des bienfaits qu’elle dispenserait, si elle était la seule à gouverner le monde.
Peut-être que l’excellente proposition d’Olivier Maingain réveillera la Ministre Karine Lalieux du gouvernement d’Alexander De Croo ? Depuis le début de son ministère, elle est singulièrement muette sur sa proposition quasiment identique de la « Pension minimale à 1500 euros net ».

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