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Lîdje, nom di Dju !

Serions-nous tous devenus les chaisières d’un Saint-Sulpice du capitalisme sauce ultralibérale, qu’un petit morveux du nom de Bouchez souffle à l’oreille d’un public conquis à l’avance ?
On serait presque tenté de le croire, lorsqu’on entend les propos effarouchés des « socialisants » liégeois, évoquant le programme de la NUPES de Jean-Luc Mélenchon.
Quoi porter atteinte à la libre entreprise en nationalisant des secteurs clés, vous n’y pensez pas ! Ce serait revenir aux méthodes de Staline, au bolchévisme ! Comment, Mélenchon y va en mettant le grappin sur les grosses fortunes. Les taxés à l’extrême sur leurs gains déclarés seront empêchés de les réinvestir et de faire progresser les entreprises. Etc.
Ce sont les mêmes qui, un quart d’heure plus tard, pesteront contre les spéculateurs qui se font des balloches en or en faisant grimper artificiellement les produits qu’ils nous vendent, à la faveur du moindre prétexte, après l’argument majeur de la guerre en Ukraine.
Or, le programme de la NUPES n’est pas si « dévastateur » que ça. Il est même très raisonnable, puisqu’il ne tend qu’à protéger des institutions sociales que sont l’hôpital et l’enseignement, les financements s’opérant par un retour à un moindre écart entre les salaires et les bénéfices que certains font sur la sueur des autres.
Mais voilà, cinquante années de prises en main des moyens d’information, jointes aux télés quasiment d’État ou en propriété privée justement par ceux que la NUPES veut dégraisser, comment voulez-vous que le socialisant liégeois se fasse une opinion de manière correcte ?
S’inverse ainsi de ce même jugement, les intentions familiales à l’égard des propagandistes politiques. Liège, traditionnellement de gauche, est passé de la ferveur socialiste à la ferveur libérale ! On peut dire que Willy Demeyer, bourgmestre, s’est fait damer le pion par son adjointe libérale Christine Defraigne. Déjà essentiellement groupées dans des vestiges de paroisses, traditionnellement catholique sans croire « pas plus que ça », des familles dont le pater familias était le marquant duquel on suivait la tendance, sont passés d’un bénitier à l’autre et clapotent avec les séides de la dame bleue. Ils font dorénavant corps avec le gros des socialistes qui ont viré du rouge au rose ; ces derniers ne croient plus au « grand soir », ils se contentent des rêveries fantasmées par les apparatchiks de Georges-Louis Bouchez. Sans le savoir, en revenant de Quaregnon, ils sont devenus les poids morts du socialisme.
Toute cette troupe en déshérence ne peut pas évidemment comprendre les motivations de la NUPES, sans un frémissement horrifié et avec cette moue si bien entretenue des familles hors circuit « classe moyenne », mais convaincues que la prospérité va revenir.
Martyres et dupes de la société de consommation, elles s’accrochent cependant à « l’idéal » façon Bouchez, par crainte des violences et par peur du changement, comme si la droite libérale ne l’était pas !
Cette fausse interprétation des intentions de la NUPES, qu’avec un peu de chance on aurait pu voir majoritaire en France influençant Liège et environs, en dit long sur l’attitude apeurée des gens d’aujourd’hui.
Cette attitude est aussi le résultat d’un manque de connaissance de l’histoire des partis et notamment du programme de 1972 entre le PS de Mitterrand et le PC de Georges Marchais.

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Même si Georges a été le cocu de François après coup, comme tout ceux qui ont suivi la chose ont pu en témoigner, le manifeste commun est autrement gratiné que les propositions de la NUPES.
Qu’on en juge !
« …pour briser la domination du grand capital et mettre en œuvre une politique économique et sociale nouvelle…, le gouvernement réalisera progressivement le transfert à la collectivité des moyens de production les plus important et des instruments financiers actuellement entre les mains de groupes capitalistes dominants ».
1981 verra quand même une amorce d’application de se manifeste réellement révolutionnaire ; cela n’aura qu’un temps, pour voir finalement François Mitterrand venir, comme tout le monde, manger dans les mains de ce grand capital.
Est-ce que l’Histoire se répète et que les Hommes, restant ce qu’ils sont, n’ont d’autres choix que de suivre par de nouvelles erreurs, les erreurs anciennes, la frousse au ventre ?
Liège serait-elle en train de tourner libérale pour tous ces motifs ? Viendrait s’y ajouter l’effet dévastateur d’une immigration non maîtrisée dans les quartiers populaires !
L’avenir nous le dira. Un avenir qui lui tiendra ses promesses et où se reverront les maîtres libéraux dans toutes leur férocité prédatrice. Le caractère frondeur de la Ville que des imbéciles heureux ont baptisé « ardente » reprendra-t-il le dessus, vu la faim et la pauvreté qui s’installent ? On verra…

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