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DERNIER TOUR DE PISTE.

En reconduisant toujours les mêmes au pouvoir, un doute persiste sur l’éloignement de la politique de la majorité des gens. Ils voteraient sans état d’âme, machinalement, dans l’amalgame des partis tous bien libéraux, avec cette indifférence qui fait les majorités à l’identique, pour la simple raison qu’ils ont baigné toute leur vie et leurs parents avant eux, dans la croyance que le libéralisme était la meilleure solution.
Encore aujourd’hui, ce sentiment est fortement partagé, malgré la transformation visible de la société marchande dans le sens contraire de ce qu’ils en attendaient.
Il n’y a rien de plus difficile que se débarrasser d’une croyance. Seule l’expérience d’une réalité qui ne correspond plus à ce que la propagande libérale leur suggère, peut les détourner du cheminement sans état d’âme des reconductions habituelles, alors qu’ils erraient dans la pétaudière politique belge, zombies consentants.
Tout était dans un consensus fondé sur une conviction qui finit par se révéler être une erreur grossière !
Combien d’entre nous vivent sous le coup émotionnel de la guerre froide ? Le triomphe du camp libéral aboutit à mondialiser les marchés, condamnant par contre-coup un modèle de société oppressant et sans grande liberté, enfin vendu comme tel dans les journaux, sans doute de façon exagérée, mais pas trop irréaliste.
Le leitmotiv de la célèbre phrase de Churchill sur la démocratie, « La démocratie est le pire des systèmes, à l'exclusion de tous les autres.», y associe le capitalisme comme allant de soi. Oui, mais quel capitalisme ? Celui de 1945 ou celui de 2022 ?

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Quand on vit au ras des pâquerettes, on est pragmatique par nécessité et sans le savoir. En contrepartie de la mollesse sélective laissant toujours la main au socialisme bon enfant ou au libéralisme pète-sec, les gens attendaient en contrepartie une forme de progrès, même si des ralentissements aux crises perturbaient les électeurs-consommateurs. Mais le trouble passé, la machine se remettait en marche multipliant les offres et achalandant le libéral pauvre à rêver devant ses vitrines.
Les économistes sérieux l’avaient prédit : le capitalisme prend une autre tournure, offre de moins en moins d’intérêts aux gens à le défendre, pour de plus en plus de contraintes.
Les premiers craquements se font entendre. La classe moyenne inférieure est en voie de disparition. Les acquis de la classe en-dessous fondent comme beurre au soleil. L’emploi, unique source de revenus de beaucoup de gens, s’amenuise. Les illusions sur le capitalisme tombent une à une livrant à la vue de tous le monstre froid et sans cœur qu’il a toujours été, mais qu’une certaine forme de prodigalité faisait oublier.
La conviction churchillienne imparable sur la démocrate libérale, donne toujours raison par rapport aux dictatures chinoise ou russe. Mais le monstre s’autodétruit en mangeant ses propres entrailles.
Malgré tout, un fort noyau d’irréductibles adhère encore au système.
L’esprit pratique qui faisait supporter le libéralisme à la Bouchez n’est déjà plus acceptable.
On se rend compte dans les chaumières, qu’il est temps de se protéger de quelque chose qui n’a plus rien à offrir, mais tout à appréhender.
On l’a suivi jusque-là, ce n’était pas par passion, mais par intérêt. Quand l’intérêt disparaît, on suit un temps par atavisme, puis on ne suit plus. On se rebelle. C’est le moment que les Autorités choisissent pour nous faire croire que notre devoir est de désembourber la patache !
Cette phase ultime n’est pas pour tout de suite.
L’esprit bourgeois règne encore en maître dans les esprits de ceux qui ne le sont pas, mais on crut pouvoir le devenir.
C’était un leurre. Bientôt, ils seront de plus en plus nombreux à s’en apercevoir.
Certes le fond chrétien, même si la religion n’est plus ce qu’elle était, accouplé au laïc bon-enfant d’un socialisme militant pour l’eau chaude à toute heure, se cramponnent toujours à l’idée que c’est un mauvais moment à passer et que le phénix renaîtra de ses cendres, ils sont encore majoritaires et les gouvernements se succèdent différents sur la forme, mais identiques sur le fond.
Le tout est de savoir pour combien de temps !
Non, mille fois non, le peuple n’est pas convaincu que ce soit de son devoir de remettre la machine en route. Il sent bien que ce n’est pas son rôle et pire encore, que le capitalisme de 2022 est en si mauvais état qu’il pourrait finir au rebut malgré tous les hymnes à sa gloire. N’en déplaise à Winston Churchill, il ne resterait plus que l’alternative d’imaginer une démocratie sans le capitalisme !

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